Mise à jour d’un article de 2019
« Cela », c’est la capacité de comprendre les paraboles et non de se tourner vers le Christ dans la repentance. Le refus est-il arbitraire? La citation d’Ésaïe 6 faite aussitôt après montre que, si Dieu ne leur a pas ouvert les yeux, c’est parce qu’ils ne lui avaient pas ouvert leur cœur.
Richard Doulière, extrait des Compléments exégétiques.
Donné ou pas donné par Dieu, qui seul ouvre, par son Esprit, l’intelligence et le cœur et qui est souverain dans la dispensation de ses dons.
C’est à la volonté de Dieu que Jésus en appelle ; c’est dans le décret insondable de la sagesse divine qu’il montre la raison dernière pour laquelle les mystères du royaume des cieux sont révélés aux uns, cachés aux autres. Mais les paroles d’Ésaïe qui suivent (verset 15) prouvent que, soit dans la possession, soit dans la privation de la lumière divine, l’action et la responsabilité de l’homme ont leur part.
Ce qu’il s’agit de connaître, d’une manière vivante, expérimentale, ce sont les mystères du royaume des cieux, c’est-à-dire les vérités divines de ce royaume, qui restent mystères tant qu’elles ne sont pas révélées à l’homme par la Parole et l’Esprit de Dieu.
D’après le contexte cette expression désigne peut-être d’une manière plus spéciale les desseins de Dieu pour le salut des hommes, le plan divin suivant lequel le royaume doit s’établir, les conditions de son développement, que Jésus indique précisément dans les paraboles de ce chapitre (comparer Romains 16.25 ; 1 Corinthiens 4.1 ; Éphésiens 3.3 et suivants, note).
Or c’est là ce qui a été donné aux disciples déjà alors dans une certaine mesure et qui leur sera donné beaucoup plus encore par l’Esprit de la Pentecôte, en sorte que Jésus peut leur parler sans paraboles.
Mais pour d’autres, il doit employer cette forme d’enseignement et il en dit la raison au verset 13 et suivants.
C’est pourquoi, en raison du fait affirmé verset 11 et conformément au principes énoncés verset 12,(on donnera à celui qui a…), Jésus leur parle en paraboles, leur présente « les mystères du royaume des cieux » (verset 11) sous ce voile à demi transparent, parce que (cette conjonction introduit un motif qui explique et justifie celui qu’indique le c’est pourquoi) alors même que la vérité s’offre à eux (voyant, entendant), ils ne voient, n’entendent, ni ne comprennent.
Leur réceptivité est en défaut. Ils ne veulent pas voir, aussi attirent-ils sur eux un jugement. Ce jugement n’est pas définitif sans doute ; il a pour but de les épargner et d’empêcher que leur culpabilité ne devienne plus grande ; mais il les exclut du nombre de ceux qui ont part les premiers au royaume et en deviennent les fondateurs.
La parabole, en effet, est destinée à opérer un triage dans la masse indécise ; les simples curieux, les irrésolus, les cœurs impénitents n’emportent qu’un récit gracieux dont le sens leur échappe. Mais ceux qui ont soif de la vérité la découvrent sous le voile de la parabole (versets 11 et 12), témoins ces disciples qui, n’ayant pas eux-mêmes tout compris, demandent des explications. Matthieu 13.36 ; Marc 4.10
Cette dispensation divine envers les hommes, selon leurs dispositions diverses, est donc pleine de sagesse et de miséricorde.
Ainsi, voulant paraître à découvert à ceux qui le cherchent de tout leur cœur et caché à ceux qui le fuient de tout leur cœur, il tempère sa connaissance, en sorte qu’il a donné des marques de soi visibles à ceux qui le cherchent et obscures à ceux qui ne le cherchent pas. Il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir et assez d’obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire.
Cette règle, qui est une loi générale du royaume de Dieu dans tous les temps, Jésus commence maintenant à l’appliquer à ses concitoyens. Dans les premiers mois de son ministère en Galilée, il leur a annoncé la vérité sans réticence. Ils ne l’ont pas reçue. Dès ce moment ils attirent sur eux un jugement de Dieu.
Le Sauveur se dérobe à eux tout d’abord en enveloppant son enseignement du voile de la parabole. Un peu plus tard il s’éloignera lui-même en se retirant dans d’autres contrées.
C’est pourquoi nous considérons cette collection de paraboles (versets 1-52) comme le premier chapitre de cette portion de l’histoire évangélique qui peut s’intituler : « la retraite du Messie ».
Marc 4 (aussi de Bible annotée)
Matthieu dit que Jésus parle en paraboles parce que ses auditeurs ne voient ni ne comprennent ; d’où quelques interprètes ont voulu conclure que Jésus se servait de ce mode d’enseignement plus simple et plus facile parce que ses auditeurs n’en auraient pas compris un autre.
C’est précisément l’inverse de la pensée de Jésus, pensée qui se fonde sur une prophétie d’Ésaïe dont le sens n’est pas douteux (Matthieu 13.14 et suivants, note) et à laquelle Jésus fait allusion.
Mais le sens de notre passage est rendu plus clair encore par la conjonction qu’emploie Marc et qui se trouve également dans Luc : afin que ; c’est-à-dire que :
Jésus parle en paraboles, dans l’intention expresse que ceux dont il sait qu’ils ne croiraient point, ne voient ni n’entendent une vérité plus clairement énoncée, qui ne ferait que rendre leur incrédulité plus coupable.
C’est là un jugement sans doute, mais un Jugement où apparaît aussi la miséricorde et qui, par conséquent, n’est point irrévocable, si les hommes dont il s’agit ouvrent un jour leurs cœurs à la repentance qui les rendra capables de recevoir la vérité.
Ces expressions : en regardant, ils regardent, en entendant, ils entendent, sont un hébraïsme qui signifie que l’action dont il s’agit se répète à diverses reprises.
Le texte reçu dit : « que leurs péchés ne leur soient pardonnés ». Les mots soulignés ne se trouvent pas dans Codex Sinaiticus, B, C. Ils paraissent être une addition explicative.
Marc seul a conservé cette parole.
VOIR aussi en BIBLIQUEST: Jésus parle-t-il pour ne pas être compris ? (Souveraineté de Dieu et responsabilité de l’homme
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