Romains 9.11, 12 : Le cas de Jacob et Esaü

À propos de Jacob et d’Ésaü, Paul déclare :
« Car les enfants n’étaient pas encore nés et ils n’avaient fait ni bien ni mal, afin que le dessein d’élection de Dieu subsiste, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle, quand il fut dit à Rébecca : l’aîné sera assujetti au plus jeune » (Ro 9.11-12).

Il semble évident que cette parole ne concerne pas du tout le salut, mais le service. Le Seigneur a fixé le rôle terrestre que ces deux peuples devaient remplir. La suite du verset 12 évoque l’amour de Dieu pour Jacob et sa haine pour Ésaü, ainsi que la soumission de l’aîné au plus jeune. Pourtant, en tant qu’individu, Ésaü n’a jamais été au service de Jacob !

Dans Malachie 1.2-3, il est écrit :
«  Je vous ai aimés, dit l’Éternel. Et vous dites : En quoi nous as-tu aimés ? Ésaü n’est-il pas frère de Jacob ? dit l’Éternel. Cependant j’ai aimé Jacob, et J’ai eu de la haine pour Ésaü, J’ai fait de ses montagnes une solitude, J’ai livré son héritage aux chacals du désert. »

Ce texte évoque clairement les rôles et le comportement respectifs des peuples issus de Jacob et d’Ésaü, c’est-à-dire Israël et Édom, ainsi que les conséquences, dans le déroulement du plan rédempteur de Dieu, de leur attitude de cœur à son égard.

De plus, quand il est dit que Dieu a eu de la « haine » pour Ésaü, nous devons rapprocher cette parole de celle que Jésus a prononcée à propos de la haine (selon le mot Grec) que le disciple doit éprouver envers son père et sa mère (Luc 14.26). Le Seigneur n’a pas utilisé le mot « haine » dans le sens que nous lui attribuons. Il s’agissait pour Lui « d’aimer moins » père et mère que Lui-même. Cette façon de parler dans un sens comparatif était conforme au langage habituel de sa culture. Dieu a décidé de faire de Jacob et de ses descendants l’objet de son amour et de Son attention particuliers. Il s’est révélé au monde par Jacob, la nation d’Israël, plutôt que par Ésaü, le peuple édomite ! D’ailleurs, Dieu a formellement interdit aux Israélites de haïr les Édomites : « Tu n’auras point en abomination l’Édomite, car il est ton frère » (De 23.7). Dieu aurait-il pu demander à Israël de ne pas haïr une race que lui-même haïssait, si nous chargeons ce verbe du sens actuel ?
Dudley Ward (extrait du chapitre : « Dieu désire-t-il sauver uniquement les élus ? »