En fait, le titre global de l’article de Roger Olson que je veux vous présenter est : En quoi le calvinisme est-il problématique ? Je sais que ce titre ferait fuir mes lecteurs stupéfaits, parce qu’il leur semblerait qu’il ne correspond pas du tout à l’objectif et à la tonalité paisible du blog. Et pourtant, donnez-moi une chance. Vous ne le regretterez pas !
Pour éviter tout malentendu
L’article dont je parle, je vous inviterai à le lire sur le site d’amis qui se définissent effectivement clairement comme arminiens :
https://arminianisme-evangelique.fr/en-quoi-le-calvinisme-est-il-problematique/
Avant d’aller plus loin, j’aimerais rappeler mon article perso :
Claude, pourquoi tu ne te proclames pas arminien ?
Ma position est claire : la démarche qui guide mon blog est résolument pastorale. Ce que nous y lisons doit impacter nos vies et fortifier notre foi, et non remplir nos têtes de concepts théologiques théoriques opposés à d’autres.
Ceci dit, nous devons admettre qu’un débat théologique est parfaitement à sa place… pour ceux dont c’est le ministère : L’apôtre Paul ne démontrait-il pas la vérité de son message en l’opposant aux erreurs des théologiens juifs, judaïsants, épicuriens etc. ?
En ce sens, il m’a paru bon de faire une place à l’article de Roger Olson, en vérifiant toutefois qu’il respecte notre déontologie ! Allons-y :
Notre théologien a-t-il le cœur pastoral de ceux qui savent que Christ a un seul troupeau ?
Roger Olson écrit :
Tout d’abord, permettez-moi de dire que l’arminianisme et le calvinisme n’entrent pas en conflit sur tous les points. Nous sommes d’accord sur plusieurs choses. Nous sommes tous des évangéliques et croyons en l’inspiration biblique, la Trinité, la divinité et l’humanité de Jésus, le salut par grâce à travers la foi et de nombreuses autres croyances bibliques fondamentales.
Rassurant, non ? Je vous recommande la lecture de l’article entier. Vous savez maintenant qu’il est plutôt d’esprit théologique pur.
Mais examinez déjà cet extrait sur…
Le caractère de Dieu
Le conflit fondamental entre le calvinisme et l’arminianisme n’est pas la souveraineté de Dieu, mais son caractère.
Si le calvinisme est véridique, Dieu est l’auteur du péché, du mal, de la souffrance innocente et de l’enfer. En d’autres termes, si le calvinisme est véridique, Dieu n’est pas parfaitement aimant et bon.
Jean 3:16 dit : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »
« Dieu a tant aimé le monde. » Les théologiens calvinistes expliquent ce passage en affirmant qu’il signifie que Dieu aime « tout type de personnes », et non chaque personne. Ou alors que « Dieu aime chaque personne à certains égards, mais seulement certaines personnes [les élus] à tous égards ».
En réagissant à cela, Roger Olson cite John Wesley qui avait dit que « si le calvinisme est véridique, l’amour de Dieu est « un amour à glacer le sang »[5]. Il est impossible de le distinguer de la haine et ce, envers une grande partie de l’humanité créée à son image et à sa ressemblance. Il conclut :
Laissez-moi le répéter : La question la plus fondamentale n’est pas la providence, la prédestination ou la souveraineté de Dieu. La question la plus fondamentale est le caractère de Dieu.
R.O. examine l’affirmation de théologiens calvinistes qui avancent souvent que l’amour et la bonté de Dieu sont en quelque sorte « différents » de la conception que nous en avons. Il écrit :
Si l’amour et la bonté de Dieu sont compatibles avec le fait de prédestiner des individus à l’enfer, alors ces mots ne semblent plus être en cohérence avec leurs significations. Et si Dieu n’est ainsi plus parfaitement bon, il n’est plus digne de confiance. S’il peut détester, alors il peut mentir.
Et Roger Olson s’interroge :
Pourquoi faire confiance aux Écritures comme étant une véritable révélation et un guide fiable si la bonté de Dieu n’est pas proportionnelle à notre plus haute conception de celle-ci ?
Si la bonté de Dieu reste cohérente malgré le fait de prédéterminer beaucoup de personnes pour qu’ils aillent en enfer, pourquoi ne pourrait-elle pas rester cohérente avec le fait de nous tromper ?
Notre confiance même dans la Bible en tant que véritable révélation de Dieu dépend d’un Dieu bon, fiable et qui ne peut tromper.
Si, comme moi, vous avez un peu de mal à comprendre ce paragraphe et à l’apprécier à sa juste valeur, relisez-le lentement, comme je l’ai fait ! 🙂
Il me semble que l’auteur répond à l’argument que ce qui est « bon » pour Dieu n’aurait rien à voir avec ce que l’homme pécheur appelle « bon ».
Pareil pour la justice… Cela poserait un sérieux problème. Il continue :
Le théologien calviniste, comme son collègue arminien, aborde les Écritures avec le présupposé que Dieu ne peut mentir. Il peut faire confiance à la Bible comme étant une véritable révélation de Dieu, puisqu’elle est inspirée par Dieu.
Et Roger Olson montre qu’affirmer que la bonté de Dieu est différente de la nôtre reviendrait tout simplement à saper la raison de faire confiance à la Bible. Il concède bien-sûr que la bonté de Dieu est différente de la nôtre en ce qu’elle est plus grande. Mais il conteste avec force que la bonté et l’amour de Dieu soient « totalement différents de notre plus haute et meilleure conception de ceux-ci, même tels que révélés par Jésus-Christ. »
Effectivement, ne nous semble-t-il pas là que dans la conception évoquée, nous sommes en pleine philosophie, et non plus dans la simplicité de l’Évangile ? N’avons-nous pas besoin de pouvoir croire ce que nous lisons comme c’est écrit, comme un enfant ?
Roger Olson conclut ce débat en disant quelque chose de très fort, mais qui demande à être réfléchi, non pas pour le balancer à la tête d’un opposant, mais pour nous rassurer pleinement sur le sens de ce que la Bible nous dit en Jean 3.16 :
Si le concept fort du calvinisme en cinq points est véridique, alors Dieu est monstrueux et très peu distinguable du diable. La seule différence de caractère est que le diable veut que tout le monde aille en enfer tandis que Dieu ne veut pas que tous, mais que beaucoup, aillent en enfer.
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Merci pour Claude pour cet article.
Non seulement tu as repris ce que je considère également comme étant le meilleur de l’article source mais tes commentaires sont à propos pour donner une perspective pastorale.
En effet, comme tu le dis si bien l’objectif n’est pas de « balancer [un argumentaire] à la tête d’un opposant, mais [de] nous rassurer pleinement [nous-même et notre entourage] sur le sens de ce que la Bible nous dit en Jean 3.16 ».
Fraternellement.
Merci David, heureux de voir que tu trouves que votre article source n’ pas trop été malmené !