Je viens de découvrir un nouveau comportement où notre héritage génétique nous différencie les uns des autres : notre manière de croiser nos mains !
Cela m’a amené à explorer la question du poids de nos gènes sur nos vies…
Tout est parti d’un polar de la série HPI, où une femme de ménage surdouée résout une énigme policière en confrontant des manières de joindre les mains de deux personnes. J’ai voulu vérifier la chose dans ma famille. Sans pour autant élucider le moindre mystère policier.
Certains de nos enfants croisent les mains avec le pouce droit au-dessus du gauche comme leur maman le fait, et les autres font l’inverse, comme moi. Cette différence génétique s’ajoute à toutes les autres qui font d’eux des êtres distincts pourtant si semblables.
À notre époque, il y a une tendance à gommer les différences entre hommes et femmes. Les chrétiens ne vont pas si loin, en général, mais tout en maintenant les différences génétiques fondamentales, certains aiment invoquer l’apôtre Paul en Galates 3.28 pour interchanger allègrement les hommes et les femmes au-moins dans la vie d’Église :
Il n’y a donc plus de différence entre les Juifs et les non-Juifs, entre les esclaves et les hommes libres, entre les hommes et les femmes. Unis à Jésus-Christ, vous êtes tous un. Galates 3.28
C’est vrai, dans ce verset, Paul annonce qu’en Christ bien des différences entre les êtres humains tombent. Mais sur quel plan se place l’apôtre ?
– sur le plan sociétal ? Paul ne dit pas que les différences génétiques de sexe ou de race cesseront. Elles sont une vraie richesse !
– sur le plan social ? De tout temps – pas seulement en Christ -, Dieu exige que tous les hommes et toutes les femmes soient traités avec justice et équité, sans discriminations dues à leur sexe, leur rang social, leur arrière-plan religieux.
– sur le plan du salut ? Dieu n’a jamais prévu de sauver les femmes autrement que les hommes, et il sauve les Juifs de la même manière que les non-Juifs.
– sur le plan de l’Église ? oui, voilà ce que Paul avait en tête. Il nous dit que dans l’Église, aucune différence ne doit influencer l’amour des uns pour les autres. Tous ceux qui sont unis au Christ sont unis entre eux sans considération de sexe, de race ou de rang social. Vous aussi, si vous êtes unis à Christ !
Revenons à nos pouces croisés !
Pour moi, c’est juste une curiosité amusante de constater que certains croisent les mains en plaçant le pouce gauche au-dessus du droit et d’autres l’inverse.
Même si c’est bluffant de devoir noter que quand les deux parents ont la même … manie, tous leurs enfants font généralement pareil !
Mais des psychologues attribuent des dispositions comportementales aux personnes observées les mains jointes ! De la même manière, ils tirent des conclusions sur notre manière de nous asseoir, de croiser les bras, de toute une gestuelle instinctive qui nous est propre. C’est tout un langage corporel à notre insu ! Intéressant et certainement instructif ! Mais…
– Ce serait hasardeux pour vous et moi de jouer au psychologue… sans avoir accompli les années d’étude qu’exige la profession !
– Ensuite, en se comportant en observateurs de nos interlocuteurs, pourrions-nous être en même temps attentifs à ce qu’ils sont en train de nous dire ?
– Et on oublie que nous aussi, nous avons de telles habitudes innées, et que nous n’aimerions peut-être pas être classifiés ainsi !
– Enfin, et c’est le plus grave, en appliquant ces règles, nous enfermerions les gens dans le carcan de leurs prédispositions naturelles, et nous nierions ainsi toute possibilité de les dépasser, de les vaincre et de s’en détacher.
Or, merci au Seigneur, qui nous permet d’accepter nos limitations innées, et de nous repentir pour celles qui révèlent un cœur pécheur. Pour ces dernières, la grâce du Sauveur mort pour nous fait sauter les carcans les plus tenaces, les nôtres et ceux de nos semblables !
Colossiens 1.21,22 : Or vous, autrefois, vous étiez exclus de la présence de Dieu, vous étiez ses ennemis à cause de vos pensées qui vous amenaient à faire des œuvres mauvaises ; mais maintenant, Dieu vous a réconciliés avec lui par le sacrifice de son Fils qui a livré à la mort son corps humain, pour vous faire paraître saints, irréprochables et sans faute devant lui.
Méditons ce verset et réjouissons-nous ! C’est quand-même extraordinaire, le changement « génétique » que la grâce a accompli en nous ! Le péché était rivé plus fortement dans nos gènes que la manière anodine de joindre nos mains !
Et son incidence était épouvantable, puisqu’il avait fait de nous des ennemis de Dieu jusqu’au fond de nos pensées et de nos cœurs ! Oh, merci Seigneur !
Qu’en est-il de nos addictions si tenaces ? Inutile d’incriminer notre héritage génétique. Il faudrait d’ailleurs remonter jusqu’à Adam ! Le même texte aux Colossiens nous donne une grande espérance : le lien est rompu par notre Libérateur, qui nous a réconciliés avec lui et travaille inlassablement à pouvoir nous présenter saints, irréprochables et sans faute devant lui ! Christ, le nouvel Adam, à qui nous sommes unis par la foi. (à condition d’accepter d’être aussi unis à Christ dans la mort… à soi-même !)
1 Corinthiens 15.45 à 49 : L’Écriture ne déclare-t-elle pas : Le premier homme, Adam, devint un être vivant, doué de la vie naturelle ? Le dernier Adam est devenu, lui, un être qui, animé par l’Esprit, communique la vie. Mais ce qui vient en premier lieu, ce n’est pas ce qui appartient au règne de l’Esprit, c’est ce qui appartient à l’ordre naturel ; ce qui appartient au règne de l’Esprit ne vient qu’ensuite. Le premier homme, formé de la poussière du sol, appartient à la terre. Le « second homme » appartient au ciel. Or, tous ceux qui ont été formés de poussière sont semblables à celui qui a été formé de poussière. De même aussi, ceux qui appartiennent au ciel sont semblables à celui qui appartient au ciel. Et comme nous avons porté l’image de l’homme formé de poussière, nous porterons aussi l’image de l’homme qui appartient au ciel.
Restent nos particularités génétiques sans caractère pécheur ! Il y a bien des dispositions dont nous nous passerions, n’est-ce pas ? Trop grand ? Trop petit ? Un métabolisme déroutant défiant tout « régime » ? Une déficience visuelle, auditive ou mentale ? Un chromosome de trop, comme c’est le cas d’une chère petite-fille ?
Eh bien, pour nous aider à accepter ces limitations, commençons par louer le Seigneur pour tous les legs génétiques positifs si précieux dont nous jouissons. Pensons-y de la tête aux pieds : je marche ! je parle (trop !) ! J’entends ! (mal, mais je suis appareillé !) Pareil pour la vue, où je suis reconnaissant que mon gendre ophtalmo va m’opérer de la cataracte ces prochains jours !
Psaume 139.14 : Merci d’avoir fait de moi une créature aussi merveilleuse : tu fais des merveilles, et je le reconnais bien.
Il se trouve que nous venons de voir le téléfilm « Mention particulière – Bienvenue dans l’âge adulte » qui met en scène une jeune fille de 23 ans, porteuse de trisomie 21. Un double message se dégage de ce film :
– un encouragement à se battre pour vivre une vie normale au sein de nos divers « handicaps », quels qu’ils soient,
– et, parallèlement, un appel à la lucidité, au refus du déni du handicap en question, et à la nécessité de se fixer des objectifs en fonction de la réalité.
Intéressant, non ?
Enfin, si nos précieuses fonctions vitales commencent à défaillir, pensons aux nombreuses années où elles nous ont servi fidèlement !
Et si vous êtes encore jeunes et vigoureux, anticipez avec la sagesse de l’Ecclésiaste, qui décrit de façon croustillante cette décrépitude physique inéluctable avant le passage auprès de notre Seigneur !
Ecclésiaste 12.1 à 7 : Tiens compte de ton Créateur au temps de ta jeunesse, avant que ne t’adviennent les jours mauvais et avant que ne viennent les années dont tu te diras : « Je n’y prends pas plaisir ! » ; avant que s’obscurcissent le soleil, la lumière, et que la lune et les étoiles ne perdent leur éclat, et que les nuées reparaissent sitôt après la pluie. C’est l’époque où titubent les gardes du palais et où fléchissent les hommes vigoureux, où les servantes du moulin cessent de moudre, étant trop peu nombreuses, où les guetteurs derrière les treillis se voilent ; où les deux battants de la porte se ferment sur la rue, où le bruit de la meule baisse et s’éteint. C’est le temps où le cri d’un oisillon suffit pour chasser le sommeil, où la voix des chanteurs s’éteint ; le temps où l’on redoute la moindre pente, et où l’on a peur en chemin : l’amandier a fleuri, la sauterelle devient pesante, la câpre même demeure sans effet. Car l’homme va rejoindre sa demeure éternelle et, déjà, les pleureuses s’assemblent dans les rues. Oui, tiens compte de Lui avant que ne se rompe le fil d’argent, que ne se brise la coupe d’or, et que la jarre ne se casse à la source, que la poulie brisée ne tombe dans le puits, que la poussière ne retourne à la terre d’où elle était venue, que le souffle de vie ne remonte vers Dieu qui l’a donné.
En conclusion
Déterminés par nos gênes ? On aurait du mal à affirmer que nous pouvons échapper à tout notre héritage génétique.
D’ailleurs, il est avant tout positif et nous vient du Créateur !
En Christ, notre héritage pécheur est vaincu par son triomphe sur la croix et notre identification avec lui dans sa mort et sa résurrection, les yeux fixés sur Jésus, dans l’attente de son retour, qui remettra toutes les horloges à l’heure pour nous !
Info
Pour ceux qui auront été intéressés par l’article dont le 5e point était
« L’Église a-t-elle remplacé Israël ? « , sachez que j’ai été amené à ajouter un développement à ce point, suite à la lecture de Ésaïe 11, qui parle du rameau d’Isaïe… (d’Isaïe, pas de David !?) Allez voir :
Lire l’A T dans la nouvelle Alliance -1 (CS)
On n’en finirait pas, si l’on voulait, de débattre sur la part de l’inné et de l’acquis en nous. Si ce débat n’est pas clos, c’est assurément que nous demeurons ignorants d’une bonne part de ce qui constitue notre créature. Il est bien d’apprendre qu’il n’y a pas de déterminisme, ni de fatalité, mais que nos vies sont cachées en Celui qui est parfait.
La Grâce couvre une multitude de fautes. En être recouvert cache aux yeux du Créateur tout ce qui pourrait déplaire. L’acceptation consciente et responsable nous libère de ce que nous aurions dû mal à accepter.
Tu as raison, un tel débat serait se placer sur le terrain des supputations philosophiques, ce que j’essaie d’éviter sur ce blog, car cela est stérile pour notre vie avec et en Christ.
Good !
Très bienfaisant ! Quelle bonne nouvelle ! Nous ne sommes pas prisonniers de notre hérédité. Jésus nous a rachetés. Il a pris en charge le package entier. Le positif et le négatif. Et il fait toutes choses nouvelles. Le savoir nous remplit de reconnaissance et nous aide à accorder à nos frères et soeurs la même grâce : ils ne sont plus prisonniers de notre analyse. Ils sont comme nous éligibles au changement .
Bien vu, Francis !