Dans les extraits suivants (p 16 à 21) d’une brochure épuisée du même titre, le pasteur Samouélian se demande ce que signifierait une réponse négative à cette question. À la fin, zoom sur le cas de Judas (en bleu).
Il aurait fallu que Dieu, le Saint-Esprit, inspire d’une autre façon bien des textes bibliques. Nous allons en considérer quelques-uns ici et là, en particulier dans l’Évangile selon Jean.
Le Saint-Esprit ne peut pas se contredire ! Il n’émet pas une pensée pour dire le contraire ensuite. Prétendre que Dieu n’aime pas tous les humains, que son Fils Jésus n’est pas le Rédempteur de tous, c’est faire dire à la Bible ce qu’elle ne dit pas. C’est aller à l’encontre du parfait amour divin, et de la volonté de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1 Tim. 2.4).
C’est aussi paralyser l’œuvre de Dieu, l’œuvre missionnaire. Si une partie de l’humanité est condamnée d’avance, sans espoir, à la perdition éternelle, non seulement les chrétiens en souffrent, mais ils ne peuvent plus dire que Dieu est amour. Ils n’ont plus de prédication valable.
Dans l’Évangile selon Jean (1. 7), il est dit:
Il vint pour être témoin, pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que par lui (Jésus), tous fussent amenés à la foi.
Il aurait fallu, si Jésus n’était pas le Sauveur de tous les humains, que nous lisions : « …afin que par lui, les élus de Dieu fussent amenés à la foi et pas les autres ». Le verset 12 du même chapitre premier nous dit :
Mais à tous ceux qui l’on reçue (la Parole), elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.
Le texte ne dit pas : « Aux élus qui l’ont reçue, elle a donné le pouvoir … «
Au chapitre 3, Jésus dit à Nicodème :
En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau,
personne ne peut voir le Royaume de Dieu.
. Il ne dit pas : « … à moins d’être un élu de Dieu, personne ne peut voir le Royaume de Dieu ». Or, tout homme qui se repent et qui croit en Jésus peut naître du Saint-Esprit. (Jean 3.6-7).
Toujours dans ce même chapitre, au verset 15, Jésus dit :
Afin que quiconque (non les élus) croit en lui (le Fils de Dieu devenu homme), ait la vie éternelle.
Nous retrouvons ce quiconque au verset suivant (Jean 3.16), verset qui résume, nous l’avons dit, tout l’enseignement évangélique:
Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.
Si le Seigneur Jésus n’était mort que pour ceux qui devaient être sauvés, il n’aurait pas employé plusieurs fois l’expression : »Quiconque croit ». Le Saint-Esprit ne dit pas, dans Jean 3.16 : « Dieu a tellement aimé ses élus, qu’il leur a donné son Fils unique, afin de confirmer leur salut éternel ».
Nous n’avons jamais entendu un évangéliste, digne de ce nom, dire :
« L’Evangile que j’annonce n’est pas pour tous, mais seulement pour les élus de Dieu parmi vous ». Quelle triste « Bonne Nouvelle » ce serait s’il en était ainsi ! César Malan, partisan de la double prédestination, dit qu’il faut entendre par « le monde », les seuls élus de Dieu.
(L’amour de Dieu pour tous les hommes, réponse à une brochure de M. le docteur C. Malan, par Ch. Cook, 1842, p. 12).
Le verset 17 de ce chapitre ajoute : « … afin que le monde soit sauvé par lui ». Le monde n’est pas sauvé par un décret divin concernant certaines personnes, mais tous peuvent être sauvés par la grâce souveraine de Dieu offerte à tous, par le moyen de la foi en Jésus (Éph. 2.8-10). Dans ce même Évangile, chapitre 3, verset 36, il nous est dit : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle… » Il n’est pas question d’élection; la foi en Jésus suffit.
Au ch. 4, Jésus dit à la Samaritaine : « Si tu connaissais le don de Dieu… » et non: « Si tu étais une élue de Dieu». C’est pour cela qu’il dit au verset 13 :
« Quiconque boit de cette eau aura encore soif». Il ne dit pas : « Ceux qui ne sont pas élus auront encore soif ». Au verset 39, le texte dit : « Plusieurs des Samaritains de cette ville crurent en lui ». Il n’est pas dit: « Les élus le reçurent »; et les Samaritains ajoutèrent : « Nous savons que c’est lui qui est véritablement le Sauveur du monde », non le Sauveur des élus.
Au ch. 5 de Jean, verset 21, le Seigneur fait un choix parmi les hommes : « De même que le Père ressuscite les morts et leur donne la vie, de même le Fils donne la vie à qui il veut… » Il s’agit ici de la résurrection des morts et du jugement dernier. Cc jugement est en relation avec la vie terrestre, sans Christ le Sauveur, ou avec Christ. Alors Jésus devra mettre d’un côté ceux qui auron1 cru en lui, et d’un autre côté ceux qui l’auron1 rejeté. Et il donnera la vie éternelle dans sa Maison Céleste à ceux auxquels il voudra la donner. La toute-puissance du Fils se manifestera. Il ne s’agit nullement ici d’une double élection décrétée d’avance, l’une pour la vie, l’autre pour le jugement qui condamne (Jean 5.29).
Dans ce même chapitre, verset 40 : « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » ne peut laisser supposer l’élection. Il y a dans cette parole du Seigneur toute la douleur de l’amour infini repoussé. Au jour des Rameaux, Jésus nous révèle cette même souffrance lorsqu’il dit :
Jérusalem, Jérusalem, combien de fois j’ai voulu… mais vous n’avez pas voulu! (Mat. 23.37).
Si les Israélites étaient des élus, pourquoi Jésus leur tient-il ce langage?
Au chapitre 6 de Jean, versets 33 à 35, Jésus déclare être le Pain de Vie, envoyé par le Père, descendu du Ciel. Jésus est donné aux hommes comme la manne dans le désert, la même manne pour tous, car tous ont faim. Mais ceux qui ne la voulaient pas n’étaient pas obligés de la prendre. L’homme est libre de recevoir le salut en Jésus. Il est le Pain spirituel qui nourrit vraiment l’âme. Le verset 37 : « Tout ce que le Père me donne viendra à moi», pourrait servir à établir une élection divine et le rejet d’une partie de l’humanité. Il n’en est rien, car Jésus a parlé au verset précédent de la foi possible à tous. Il n’y a pas ici une allusion à un décret éternel de salut.
Ceux que le Père donne à son Fils, ce sont ceux qui croient en lui. Jésus ne mettra point dehors celui qui, envoyé par son Père, viendra à lui.
Il n’y a aucune opposition de volonté entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Jésus n’a-t-il pas dit: « Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés » (Mat. 11.28). « Vous tous ! » Il ne dit pas : « Vous tous les élus».
Jésus accueille quiconque vient à lui. Heureux donc quiconque contemple Jésus et croit en lui. Il a la vie éternelle.
Dans ce même chapitre 6, verset 44, Jésus dit : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ». C’est un texte qui peut être expliqué dans le même ordre d’idée que le verset 37 que nous venons de considérer. Comment une âme peut-elle être attirée par le Père vers son Fils? C’est par la révélation de l’amour du Père pour son Fils qu’il offre pour le salut du monde.
Cet amour rédempteur, c’est la grâce divine offerte à tous. Le besoin du Sauveur venu du ciel (6.41-42) est ce qui attire vers Jésus.
La Parole de vie, reçue par le Saint-Esprit agit merveilleusement.
L’attrait de la grâce divine est la glorieuse réalité, Jésus peut faire toutes choses nouvelles dans le cœur attiré à lui et donner la promesse: « Je le ressusciterai au dernier jour ». Le verset 45 confirme ce que nous venons de dire. S’il y avait un décret divin concernant le salut, ce serait le moment de le dire.
Au verset 64, Jésus dit : « Il y en a parmi vous qui ne croient pas ».
Il ne croient pas, non parce qu’ils ne sont pas des élus, mais parce qu’ils ne veulent pas se repentir et venir à lui. L’incrédulité est le grand obstacle.
Jésus connaît tout homme d’une manière parfaite. Il savait « dès le commencement, quels étaient ceux qui ne croyaient pas et quel était celui qui le trahirait» (6.64). Il voyait venir, à cause de l’incrédulité, le moment où Judas le trahirait. Il ne s’agit pas d’un décret de prédestination à la perdition pour Judas. Lorsque Jésus a choisi ses douze apôtres, il passa une nuit à prier son Père (Luc 6.12-16). Il pouvait espérer que tous croiraient en sa messianité selon les Ecritures et le serviraient fidèlement. Il pouvait espérer que Judas, dont il connaissait les sentiments, le patriotisme, lui serait gagné. Il savait aussi que s’il résistait à cette grande grâce d’être son apôtre, il pourrait tomber irrémédiablement. Si le péché n’est pas surmonté par la foi en Jésus, c’est la catastrophe. Mais Judas n’était pas prédestiné à la perdition, car le Seigneur Jésus a fait tous ses efforts pour réveiller sa conscience. Ce fut vain. Il n’aurait pas fait ces efforts répétés si Judas avait été condamné par avance, par un décret, à la trahison.
Considérons un peu ces efforts. La première fois que Jésus parle du cas de Judas, c’est au chapitre 6 de Jean ( 6. 70- 71) après la belle déclaration de Pierre sur sa divinité, déclaration faite au nom des douze.
Or, Jésus dit ici « Ne vous ai-je pas choisis, vous les douze ? Et l’un de vous est un démon ! » Il veut montrer à Judas qu’il n’est pas dupe, qu’il connaît son cœur. Cette parole « L’un de vous est un démon » est un appel pressant adressé spécialement à celui qui continue à se couvrir d’un masque de fidélité. Jésus se serait-il trompé après avoir prié toute une nuit ? Assurément non ! Ou bien a-t-il choisi Judas pour qu’il devienne le traître afin que l’Ecriture soit accomplie ? Assurément non ! Une prophétie peut être conditionnelle 1• Par exemple, Jonas avait prophétisé de la part de Dieu la destruction de Ninive.
1 Voici quelques exemples: Nombres 14.10-12, 20; 2 Rois 20.1 ; Jér. 18.7-10.
L’événement ne s’est pas produit parce que la ville s’est repentie.
Non, Jésus n’a pas manqué de discernement en choisissant Judas. Lorsque Jésus l’a choisi, il n’était pas un démon, il l’est devenu en se plaçant sous la domination de l’ennemi de Dieu. Lorsqu’un jour Jésus a dit : « Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? » (Jean 6.67), cette parole invitait miséricordieusement Judas à quitter le cercle des apôtres, avant de s’engager plus avant dans sa trahison. Judas résistant toujours aux appels de Jésus, il nous est dit que Satan entra en lui (Jean 13.18, 21-27).
Dans la Chambre Haute, lors de l’institution de la Sainte Cène, Jésus déclare : « En vérité, je vous le dis, l’un de vous me trahira» (Mat. 26.21). Les apôtres furent fort affligés et tous (y compris Judas) dirent: « Est-ce moi, Seigneur? » (Mat. 26.25). Judas pose personnellement cette question et Jésus lui répond, sans doute à voix basse, car il semble que tous les autres n’aient pas entendu ;« Tu l’as dit». C’est encore un appel du Dieu d’amour à Judas qui reste insensible. Judas pouvait se dire : « Si Jésus connaissait ce que je vais faire, il m’en empêcherait ». Au moment du lavage des pieds, il y a les protestations de Pierre. Judas ne dit rien, tandis que Jésus déclare : « Vous n’êtes pas tous purs » (Jean 13.10). Judas devait comprendre pourquoi le Maître disait cela. Il se laisse laver les pieds car ils sont tous traités en apôtres. Lorsque Jésus cite le Psaume 41, verset 10: « Celui qui mange mon pain a levé le pied contre moi », c’est encore un appel. Judas n’était pas obligé de le trahir. Il pouvait se repentir et implorer son pardon.
Jésus aurait-il fait tous ces efforts, si ceux-ci étaient voués, par avance, à l’échec à cause d’un décret immuable de perdition ? Certainement pas !
Le dernier appel dans la Chambre Haute est cette parole douloureuse de Jésus que Judas seul a comprise : « Ce que tu fais, fais-le au plus tôt »
(Jean 13.27). C’est alors que Satan entra définitivement en Judas.« Il faisait nuit», dit le texte. Judas est le triste symbole de toutes les trahisons qui se répètent d’âge en âge, sans qu’il y ait de décrets. Il nous faut avertir nos contemporains. Combien de Judas sont à l’œuvre aujourd’hui.
Au chapitre 7 de l’Evangile selon Jean, Jésus dit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive». Il ne dit pas « Que les élus viennent à moi … ».
Au chapitre 8, verset 12, Jésus dit : « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie». Pour avoir la lumière de la vie, il suffit de suivre Jésus. Il n’est pas nécessaire d’un décret particulier pour cela. Au verset 36, il est dit : « Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres ». Pour être réellement libre, vainqueur des chaînes du péché, il suffit de la foi en Jésus, qui affranchit du péché. Est-il parlé ici d’un décret d’élection dans un sens ou un autre? Au chapitre 10, Jésus, le Bon Berger donne sa vie pour le rachat de l’humanité. Il forme son troupeau de ceux qui croient en lui et le suivent. Il n’est pas question d’élus par décret, mais de rachetés par grâce. Jésus dit par trois fois ;« Je donne ma vie pour mes brebis ». C’est la foi seule en sa mort rédemptrice qui compte.
Jean dit dans sa première épître : « C’est lui qui est la victime de propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais pour ceux du monde entier». Les païens comme les Israélites, croyants de tous les siècles, peuvent faire partie du même troupeau. Ce troupeau, c’est l’Eglise de Jésus-Christ, dont la mort expiatoire en notre nom a une valeur infinie.
Au chapitre 12, versets 32 et 33, Jésus dit :
Moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. II disait cela pour indiquer de quelle mort il devait mourir.
L’attrait de la croix, c’est l’appel suprême de Dieu. Le Seigneur a pris la place que tous les hommes méritaient. « J’attirerai tous les hommes … à moi ». Cela se vérifie tous les jours. Le Saint-Esprit est à l’œuvre dans tous les cœurs qui s’ouvrent à sa présence. Il n’est nullement question d’une double prédestination. Tous sont aimés et prédestinés au salut par la foi en Jésus.
Tous ont le même Seigneur, riche pour tous ceux qui l’invoquent,
car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (Rom. 10.12).
Jean 12, verset 36 dit: « Pendant que vous avez la lumière, croyez en la Lumière, afin que vous deveniez des enfants de lumière ». S’ils avaient été élus d’avance par un décret divin, pourquoi cet appel ?
Le Seigneur ne dit pas : « Puisque vous avez été désignés par un décret, de toute éternité, vous ne pouvez pas être des enfants de ténèbres, réjouissez-vous de ce que vous êtes des enfants de lumière».
Au chapitre 14, verset 21, Jésus dit qu’il se fera connaître à celui qui l’aime. Le salut est donc une réponse personnelle à l’amour de Dieu.
Malgré les miracles, les paroles convaincantes, les cœurs sont restés fermés par l’incrédulité. Dieu ne peut pas sauver l’incrédule malgré lui. La foi n’est pas possible puisqu’il n’y a pas de repentance. Dieu laisse toujours l’homme libre. Le Pharaon de !’Exode, qui opprimait Israël, était libre de croire devant les miracles qu’il constatait. Il pouvait croire au Dieu d’Israël ou le repousser. C’est ainsi que nous devons comprendre l’endurcissement d’Israël. L’Écriture s’accomplit toujours selon la Parole de Dieu que nous trouvons dans Ésaïe 6, sans double décret dans un sens ou dans un autre. Aujourd’hui, combien de nos contemporains accomplissent les Écritures, sans le savoir, concernant leur perdition éternelle. Cela ne veut pas dire qu’ils y étaient prédestinés.
La Bible ne nous parle pas de ceux qui seraient dans l’impossibilité d’être sauvés par Jésus-Christ. Elle nous parle de ceux qui résistent aux appels du Saint-Esprit et qui préfèrent servir le diable. Où trouver un passage biblique nous disant que seuls les choisis par Dieu, par un décret, seront sauvés parce que Jésus n’est mort que pour eux seuls? Esaïe, dans son merveilleux chapitre 53 parle de l’universalité du péché et de la perdition. Il annonce l’œuvre du Messie pour tous. Il ne mentionne aucun décret de salut pour un certain nombre. Il y a donc de l’espoir pour toutes les créatures humaines. Dieu n’exclut personne de son amour et de son salut en Christ !
Dieu englobe toute l’humanité dans la perdition, parce que tous ont péché ; mais par l’œuvre expiatoire de son Fils Jésus tous peuvent être « rendus justes», s’ils le veulent, par la foi en lui (Rom. 5.18-19).
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