Romains 9 (3) : Un potier sage et avisé (C.S)

C’est la suite de l’article  Romains 9 (1) : Un peuple, canal de la rédemption (CS) et de Romains 9 (2) : Les libres choix de Dieu (CS). 
Je suppose que là encore, Ed Miller m’aura « influencé » !  www.connaitrechrist.net

Après Isaac et Ismaël, après Jacob et Ésaü, après Moïse et Pharaon, nous allons voir une autre illustration de la manière dont Dieu exerce sa souveraineté sur les hommes, la fameuse allégorie du potier.
Toutes ces illustrations servent à l’apôtre Paul à expliquer que Dieu a remplacé l’Israël physique par l’Israël spirituel (l’Église) et qu’il en a parfaitement le droit. Israël n’y perdrait rien, car le nouveau peuple de Dieu inclut autant les juifs que les païens qui croient au Christ. En ce qui concerne les vases, c’est exprimé très clairement à la suite du passage que nous étudions, où les vases de miséricorde sont nettement identifiés au nouveau peuple de Dieu, fait de juifs et non-juifs. Voyons le texte du divin potier.

Romains 9.20, 21  : Mais, qui es-tu donc toi, homme, pour critiquer Dieu ? L’ouvrage demandera-t-il à l’ouvrier : « Pourquoi m’as-tu fait ainsi ? »  Le potier n’a-t-il pas le droit, à partir du même bloc d’argile, de fabriquer un pot d’usage noble et un autre pour l’usage courant ?

V 22, 23 :  Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition ? Et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire à des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire ?

Avez-vous déjà remarqué que nous avons deux images ici ?

– Aux versets 20 et 21, nous avons les vases selon leur usage, et Paul oppose vases d’honneur et vases d’usage courant.

– Aux versets 22 et 23, il y a les vases selon leur destination finale, et l’apôtre oppose les vases de miséricorde préparés pour la gloire aux vases de colère, prêts pour la perdition.

Voyons la 1e paire opposée de vases :

Les vases d’honneur et les vases d’usage courant

Il nous faut reconnaître que nos destins sont très différents.
Certains ont  une santé éclatante, d’autres ont maladie sur maladie.
Des presque centenaires se demandent si le Seigneur a oublié de les rappeler à lui, d’autres gens sont fauchés dans la fleur de l’âge.
Certaines vies semblent   éclatantes de réussites et d’honneurs, alors que d’autres paraissent si humbles et ternes qu’elles passent totalement inaperçues aux yeux des hommes.
Spirituellement, certains   ont eu l’Évangile au biberon, d’autres ne l’ont jamais entendu. Certains   lisent tranquillement une de leurs nombreuses Bibles, d’autres sont torturés parce qu’ils ont été surpris en lisant un fragment de la Parole.

Hélas, il nous faut admettre que certains se trouvent dans la même colonne pour plusieurs cases ! Ou alors dans une seule, mais très lourdement chargée. D’autres ne semblent pour le moment avoir aucun problème sérieux.

Mais qu’est-ce qui va nous aider à accepter cet état de fait avec confiance ? Je vous propose 5 pensées :

1) Le Seigneur est souverain,  il sait ce qu’il fait !

Il est un potier sage ! Mais c’est souvent en pleurant que l’enfant de Dieu en arrive à faire confiance à son Père céleste au sein de sa détresse !
Il nous exhorte :

Ésaïe 45.9  :  Malheur à qui conteste avec celui qui l’a façonné ! Vase parmi les vases de terre ! L’argile dit-elle à celui qui la façonne :
Que fais-tu ? Et ton œuvre ne vaut rien ?

Sans conteste, l’accent de ces versets de Romains 9 est de faire taire les… contestations.

 2) Le Seigneur a une autre échelle de valeurs.

Prenons l’exemple du peuple d’Israël. Par Ésaïe, Dieu dit à son peuple :

Ésaïe 41.14 : N’aie pas peur, peuple de Jacob, petit ver de terre, toi, faible reste d’Israël. Le Seigneur déclare : Je viens à ton secours. Celui qui te libère, c’est moi, le Dieu saint d’Israël.

Les paroles du merveilleux texte d’Ésaïe 43, 1 à 13 montrent combien son peuple, si méprisé par les nations, est précieux pour Dieu.

Il en est de même pour son peuple spirituel, l’Église, persécuté dès le début par les grands de ce monde. Paul s’extasie de cet amour du Christ envers l’Église en disant en Éphésiens 5.32 :
Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église.

Enfin, c’est pareil pour chacun de nous : À Samuel, chargé de choisir le nouveau roi, Dieu dit :

1 Samuel 16.7 : L’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur.

Il est vrai que ce petit David, choisi de préférence à ses grands frères, Dieu allait en faire un grand homme aux yeux du peuple. De même, le Messie méprisé d’Ésaïe 52 et 53 est (re)devenu le roi de gloire que nous adorerons pendant toute l’éternité.

Mais il n’agit pas toujours ainsi, et certaines vies restent cachées en Dieu jusqu’au bout… Et Marie, ce vase d’honneur par excellence pendant une période de sa vie, semble être redevenue un vase d’usage très commun après la croix, vivant même du soutien du disciple Jean.

  3) À détresse énorme correspond une bénédiction extraordinaire !

Voyez l’exemple de la vie lumineuse de la célèbre infirme Joni Eareckson Tada et… de celle de son mari  ! Joni est tétraplégique depuis presque 40 ans, qui, en plus, elle doit faire face à d’horribles douleurs non identifiées, et à un cancer du sein. Voir : https://www.infochretienne.com/joni-eareckson-tada-apres-50-ans-en-fauteuil-roulant-je-marche-toujours-avec-jesus/

4) Dieu  transforme ces vases d’usage courant en vases précieux !

Paul écrit à Timothée :

2 Timothée 2. 20, 21  : Dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, il y en a aussi en bois et en terre cuite. Les premiers sont réservés aux grandes occasions. Les autres sont destinés à l’usage courant. Eh bien, si quelqu’un se garde pur de tout ce dont j’ai parlé, il sera un vase destiné à un noble usage, purifié, utile à son propriétaire, disponible pour toutes sortes d’œuvres bonnes.

Ainsi, quel que soit le genre de vase que le Seigneur a fait de nous aux yeux du monde par notre naissance et par nos circonstances, l’important est toujours à nouveau de savoir quel vase nous sommes devenus aux yeux du Seigneur : un vase à l’usage courant, ou un vase destiné à un noble usage, purifié, utile à son propriétaire, disponible pour toutes sortes d’œuvres bonnes.

Et cela, c’est de nous que cela dépend : « Qu’il se détourne du mal, celui qui affirme qu’il appartient au Seigneur » et « si quelqu’un se garde pur » !

Dieu se glorifie autant dans le grain de moutarde que dans le cèdre puissant du Liban, autant dans un vase modeste que dans un autre plus prestigieux, avec lequel il aura un sérieux travail pour vaincre la vanité et l’orgueil !

D’où la dose de faiblesse que le Seigneur laissera en chacun :

2 Corinthiens 4.7  : Mais ce trésor, nous le portons dans les vases faits d’argile que nous sommes, pour que ce soit la puissance extraordinaire de Dieu qui se manifeste, et non notre propre capacité.

Oui, l’adoration des enfants du Père est souvent baignée de larmes.

5) Il y aura un moment où toutes ces inégalités de destin seront effacées dans la cité céleste (pour ceux qui auront cru).

Voyez Étienne martyr !

Voilà pour la diversité que le grand Potier a voulue pour ses créatures et ses enfants. Venons-en maintenant à la 2e allégorie des vases en Romains 9.

Les vases de miséricorde et les vases de colère

V 22, 23 : Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire ?

Les vases sont donc classés cette fois d’après leur destination finale :
les vases de colère et les vases de miséricorde.
Remarquons tout de suite à propos desquels il est dit que Dieu voulait montrer par eux la richesse de sa gloire ? Eh oui, les vases de miséricorde ! De ces derniers, il est dit que « Dieu les a préparés d’avance pour la gloire » ! Oui, chaque pécheur qui a obtenu miséricorde auprès de Dieu par la foi en la mort de son Fils sur la croix a été préparé d’avance pour la gloire !
Je le crois de tout mon cœur. La Bible parle amplement de la prescience agissante de Dieu. Mais le vrai problème est au niveau de ces fameux vases préparés pour la destruction !

Avant de nous pencher sur les textes bibliques, réfléchissons…
Avez-vous déjà visité une poterie ? Pour moi, dans mon enfance, la poterie de notre village m’ était très familière. À votre avis, quelle proportion de pots de fleurs le potier destinait-il à la casse ? Plus précisément, sur 100 pots qui sortaient de son tour, plus tard de sa presse, combien avait-il formés et cuits au four dans l’intention de les briser ? Aucun pot n’était bien sûr fabriqué juste pour être détruit ! En effet, former des pots de fleurs pour les briser est un acte insensé qui aurait ruiné leur entreprise.
Dieu nous a donné un bon sens qui appelle cela un acte insensé !

Si l’histoire des vases voulait dire que Dieu a créé une partie des hommes pour les sauver et une autre pour les damner éternellement, nous devrions d’abord constater que le deuxième groupe serait bien plus important que le premier : Dieu aurait donc créé la grande majorité des hommes pour les envoyer souffrir éternellement en enfer ? Calvin, qui le croyait, s’en disait épouvanté. Il y aurait de quoi…

Mais ce que nous dit notre conscience morale doit être confirmé par ce qu’affirme la Parole de Dieu, car le péché en nous a quand même faussé notre boussole intérieure, qui n’est plus sûre à 100 %, loin s’en faut.
Nous allons donc d’abord examiner le texte des vases destinés à la casse lui-même, puis appeler d’autres textes à la rescousse. Reprenons Rom. 9.22 :

Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition.

1) D’abord, de qui parle-t-on ici ? Les versions Segond et Darby parlent de vases « formés (ou préparés) pour la perdition ». Pas très convaincant.
Les autres versions rendent l’expression autrement :   ces vases sont déjà prêts pour la destruction.

– Remarquez la voie passive, alors que nous lisons des vases de miséricorde, que « Dieu les a d’avance préparés pour la gloire ».)
Ici, ils sont juste prêts.

C’est bien le cas de tous les pécheurs, n’est-ce pas ? Et dans le contexte immédiat de Romains 9, il s’agit bien sûr du peuple d’Israël, qui a tant de fois mérité le rejet de la part de son Dieu. Donc, face au péché de l’homme qui a rejeté le Sauveur envoyé, Dieu est en colère. Il désire montrer sa colère et sa puissance, quoi de plus normal !

2) On s’attendrait donc   à ce que la phrase continue par le jugement, la sanction ! Or, non, il est question de…   la grande patience du Seigneur à l’égard des pécheurs ! Cette patience peut-elle vraiment être une expression de la colère et de la puissance de Dieu ?

Je me suis mis rechercher s’il existait des traductions de ce verset qui appuieraient ma compréhension des choses. Bingo ! À part une version allemande, deux françaises le font : la Bible en Français Courant, et la transcription Parole Vivante. Les voici :

22 Eh bien, Dieu a voulu montrer sa colère et faire connaître sa puissance. Pourtant il a supporté avec une grande patience ceux qui méritaient sa colère et étaient mûrs pour la ruine. (BFC)

22  Dieu n’aurait-il pas le droit de montrer aussi son courroux et de faire connaître sa puissance ? Qu’as-tu alors à redire si, au lieu de détruire les « objets de sa colère » déjà mûrs pour le jugement, il continue à les supporter avec une infinie patience ? (PV)

Oui, voilà qui est cohérent : Au lieu de laisser éclater sa colère et montrer sa puissance comme il en aurait bien sûr le droit, Dieu a réagi avec une grande patience envers ceux qui pourtant méritaient sa colère et « étaient mûrs pour le jugement (ou la ruine, en parlant de vases) » !

Quand parle-t-on de patience ? Quand on a déjà tout décidé et que la sanction est irrémédiable ? Dieu aurait-il eu besoin de patience pour supporter ceux qu’il allait détruire ? Non, la patience suppose toujours une attente, et il en est ainsi de Dieu. Que dit la Parole ?

Romains 2.4 : Ou méprises -tu les richesses de sa bonté, de son support et de sa patience, sans reconnaître que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ?

J’aime bien le mot « support » ici. Les vases de colère que Dieu supporte !!

2 Pierre 3.9 : le Seigneur ne retarde pas (l’accomplissement de) sa promesse, comme quelques-uns le pensent. Il use de patience envers vous, il ne veut pas qu’aucun périsse, mais (il veut) que tous arrivent à la repentance.

Merveilleux : avant d’être exposé à la colère justifiée du Seigneur, le pécheur rencontre son offre de réconciliation, et le Dieu souverain attend avec patience que ceux qui l’ont offensé daignent accepter son pardon !
J’ai l’impression que nous sommes très loin du potier destructeur impulsif de ses vases.

3) La 3e chose importante à souligner, nous la trouvons chez le prophète Jérémie.

Jérémie 18 1 à 6 : Parole adressée à Jérémie de la part de l’Éternel en ces mots : Lève-toi, descends dans la maison du potier ; Et là, je te ferai entendre mes paroles. Je descendis dans la maison du potier, et voici qu’il faisait un ouvrage sur le tour. Le vase qu’il faisait fut manqué, comme il arrive avec l’argile dans la main du potier, Il en refit un autre vase, tel qu’il trouva bon de le faire.

>>   Dieu recrée !! Joie !

Puis nous avons l’affirmation des droits souverains de Dieu le Créateur, le divin Potier. Tout comme en Romains 9. Et là aussi, nous trouvons la déclaration de sa grâce envers ces « vases rebelles », jugez-en vous-mêmes :

V 7 à 10 : Tantôt je parle, à propos d’une nation ou d’un royaume, d’arracher, d’abattre et de faire périr ; 8  Mais si cette nation, à propos de laquelle j’ai parlé, revient de sa méchanceté, Je regrette le mal que j’avais médité de lui faire.

Et tantôt je parle, à propos d’une nation ou d’un royaume, de bâtir et de planter ; Mais si (cette nation) fait ce qui est mal à mes yeux, sans écouter ma voix, je regrette le bien que j’avais eu l’intention de lui faire.

Oui, la patience de Dieu doit conduire à la repentance, et celle-ci amène Dieu à faire grâce ! Nous sommes tous prêts pour la destruction, supportés avec patience par Dieu.
Mais seuls ceux qui donnent leur vie au Seigneur expérimentent la 3e étape :   être recréés en Jésus-Christ ! Quant aux rebelles qui persisteront jusqu’au bout à l’offre de la grâce, il ne reste plus que le message du jugement : C’est la parabole de la cruche brisée de Jérémie 19. Dans le même sens, on pourrait évoquer Ésaïe 30, versets 9 à 16.

Nous voilà arrivés au terme de notre étude passionnante du plan de Dieu envers son peuple (et par opposition, envers ceux qui refuseraient d’en faire partie et de se laisser recréer en Jésus-Christ !

Ne vous semble-t-il pas que nous devrions écarter à tout jamais ce texte de la liste de ceux si souvent évoqués en faveur du choix déterministe de Dieu pour le salut de ses élus ? Rien à voir, ou bien ?

Pour ceux qui aimeraient un travail plus théologique, j’en ai d’excellents à vous proposer Pour ne pas vous saturer, on va les mettre dans un 4e article !

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Une réflexion sur « Romains 9 (3) : Un potier sage et avisé (C.S) »

  1. Excellent merci ! Merci pour cette étude -passionnante comme tu dis !- du plan de Dieu envers son peuple !
    D’où l’importance de bien regarder toutes les traductions… J’aime beaucoup celle de Parole de Vie !
    J’aime aussi savoir mon Dieu patient et non impulsif ! 🙂 Et toujours cette miséricorde qu’il manifeste encore, et encore, et qui ne demande qu’à se manifester envers celui qui le veut bien !

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