Je vois de plus en plus combien la croyance dans la possibilité de la perte du salut à la fin découle d’un manque d’attention porté à la réalité d’une vraie nouvelle naissance au début de la vie chrétienne ! Avons-nous d’un côté trop bradé le salut (côté humain), tout en le compliquant (côté divin) ?
Devons-nous persévérer dans la foi pour être sauvés, ou persévérons-nous parce que nous sommes sauvés ?
L’école arminienne « 5 points » prêche un salut conditionné à la persévérance jusqu’au bout.
L’enseignement calviniste dit que Dieu donne cette persévérance à tous ses élus.
Des baptistes revendiquent une 3e voie : ils parlent de la préservation définitive du salut même pour les chrétiens qui ne persévèrent pas.
Que disent les Écritures ?
Dieu fait-il persévérer ses élus jusqu’au bout ?
Pour ma part, je ne m’arrêterai pas sur cette position calviniste, car elle suppose deux choses que l’ensemble de ce blog a déjà amplement réfutées :
– que Dieu manipule (même avec douceur) la volonté des chrétiens, tirant ainsi la ficelle de leur engagement,
– et qu’il ne le fasse que pour des élus prédéfinis. les autres ne pouvant évidemment pas persévérer… dans ce qu’ils n’ont pas reçu.
Pour ce débat, cette position calviniste ne m’inquiète pas trop. Quand on sort de la lecture du livre « Vivre pour Jésus » de Raphaël Charrier, on est ébloui, dynamisé pour suivre Jésus. Or, je dirais que 5% du livre trahissent la conviction calviniste de l’auteur. Par exemple, p 185, il écrit que tout ce qui arrive et adviendra est décrété de toute éternité par Dieu. Mais dans le même souffle, il dit qu’affirmer que Dieu est l’auteur du péché est un grave péché ! Et toutes ses affirmations déterministes sont contrebalancées, voire annulées, par de vigoureuses exhortations au lecteur à s’engager sur le chemin de la repentance et de l’obéissance, car nous ne sommes pas des robots, mais des êtres responsables !
Oui, Dieu est souverain… sur sa souveraineté et ne l’exerce pas de manière dictatoriale ou robotique. En lisant cet ouvrage, je constate que pour l’auteur, la persévérance n’est pas offerte aux chrétiens sur un plat d’argent, mais qu’il faut y mettre du sien avec énergie, bien-sûr avec les ressources de Christ et non avec ses propres forces ! Pas du tout déterministe en fait ! Amen !
Si Dieu nous rendait infailliblement persévérants, il nous rendrait aussi totalement obéissants. Or, je ne le suis de loin pas, et vous ?
Il nous reste donc deux positions à examiner : la conviction arminienne et celle que défendent certains baptistes. Je dis prudemment « certains », car je ne peux me fier qu’à la vidéo du pasteur baptiste critiquant la position arminienne dont j’ai parlé dans l’article précédent
Pour y voir plus clair, il nous faut considérer ce que chacun semble avoir oublié, à savoir définir ce qu’est un vrai chrétien. La conclusion qu’on puisse ou ne puisse pas cesser de l’être s’imposera alors d’elle-même !
Ce qu’est un vrai chrétien
Tous les Évangéliques sont d’accord pour proclamer que « le juste vivra par la foi ! » (Romains 1.17; Galates 3.11). Quelle est donc la foi qui sauve ?
– Il ne s’agit pas ici de débattre pour savoir si, comme Raphaël Charrier l’affirme à la suite de C.H. Sproul, Dieu nous aurait fait naître de nouveau pour que nous puissions croire (donc la foi par le salut). Car nous qui croyons l’inverse (le salut par la foi), nous proclamons aussi que nul ne peut venir à Jésus si le Père ne l’attire, nous faisons aussi commencer le salut auprès de Dieu. Simplement pas par une attirance sélective irrésistible ! (sinon, encore une fois, nous ne désobéirions jamais !)
– La question vise plutôt de savoir si la foi qui sauve peut se résumer à une simple adhésion intellectuelle et émotionnelle à la vérité biblique ? Qu’il suffit que quelqu’un dise : « Oui, moi aussi, je crois que Jésus est mort pour moi à la croix ! » Beaucoup de religieux le croient sans que cela n’impacte leur vie !
Une foi qui sauve sans profonde et réelle repentance ?
Actes 3.19 : Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés !
Mais qu’est-ce que se repentir ? Ce n’est pas simplement regretter le mal qu’on a fait, demander pardon à Dieu et… continuer à vivre dans le péché ! Raphaël Charrier écrit :
En tant que pasteur, je vois régulièrement des gens qui se disent chrétiens, mais dont la vie témoigne qu’ils n’ont saisi ni la gravité du péché dans leur vie, ni la puissance transformatrice de l’Évangile. Cela m’attriste beaucoup car ces gens ne manifestent aucun fruit de la présence de l’Esprit de Dieu agissant en eux. Sans un changement radical, ils iront en enfer même s’ils ont adhéré à certaines valeurs chrétiennes et goûté à la vie d’Église. C’est terrible! (p 25)
Et plus loin :
Tu vas croiser des gens dans ton Église qui se disent chrétiens. Ils connaissent tous les codes et savent donner le change lors de rencontres habituelles de l’Église. Ils adhèrent intellectuellement à la vision biblique du monde, croient que Dieu existe et considère que l’éthique chrétienne est bonne. Toutefois, leur vie est en totale contradiction avec l’appel de Jésus. Ils ont de belles paroles, mais les actes ne suivent pas. Ils se laissent guider par leurs désirs s’accommodent facilement de leurs péchés et accumulent les compromissions sans que cela ne les accable. Dès qu’on essaye d’aller un peu plus en profondeur avec eux, ils se transforment en anguilles Ils ne veulent rendre de compte à personne.
Ce sont des imposteurs. Ils jettent le déshonneur sur Jésus-Christ et son peuple car les gens autour d’eux se disent: << Devenir chrétien ne change rien, la Bible fait de vous des hypocrites». Sans une réelle repentance, ils ne seront pas sauvés, car on ne peut tromper le Seigneur ! (p 46)
Je me retiens pour ne pas vous recopier les 95% du livre de Raphaël qui m’épatent, d’ailleurs je n’en aurais pas le droit, mais lisez-le pour vous convaincre que :
…la foi qui sauve est un engagement de toute la personne, un changement radical de Maître, un attachement réel à Jésus-Christ sur la base de sa mort sacrificielle pour nous, et l’irruption du divin dans notre cœur par la nouvelle naissance.
Tous ces éléments de la foi qui sauve sont indispensables.
– Une vie qui ne change pas dément la profession de foi.
– Mais une vie qui change et qui produit un comportement chrétien ne suffit pas non plus, car ceux qui suivent une idéologie quelconque changent aussi et sont souvent exemplaires dans leur vie !
– Il faut avant tout le premier élément, qui donne sa force aux deux autres : la nouvelle naissance, don de Dieu à ceux qui se donnent à lui et qui nous communique la vie de Christ en nous !
Vivre pour Jésus, comme dit le titre du livre de Raphaël, mais aussi et avant tout, Jésus vivant en nous par l’Esprit saint ! Car nous sommes nés de Dieu !
Jean 1. 12, 13 À tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.
Vivre pour Jésus et Jésus vivant en nous !
Quelqu’un a dit : « Le christianisme qui se contente de « Christ pour nous » en négligeant « Christ en nous » est une déplorable illusion ! »
Quelle importance pour le sujet qui nous occupe ?
Eh bien, s’il peut éventuellement être possible de cesser de vivre pour Jésus, c’est impossible que Jésus ne vive plus en nous !
En effet, sans que cela ne soit ni normal ni normatif, on peut arrêter de vivre pour Jésus, comme on peut arrêter de vivre pour son conjoint (hélas), ou pour un idéal quelconque…
Mais il est totalement impossible que Dieu ne vive plus en nous par le Saint-Esprit, pour au-moins 5 raisons :
1. La vie de Dieu en nous vient… de Dieu !
Romains 11.29 : Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables !
Le plus grand des dons et des appels serait-il exclu ??
2. La vie nouvelle fait de nous les enfants de Dieu !
La filiation spirituelle Dieu/enfant de Dieu est un lien indéfectible comme l’est la filiation physique Parents/enfants.
Elle ne dépend jamais de celui qui est né, mais de celui qui fait naître (et de celle qui donne naissance, dans le cas d’une naissance biologique !) Quelle sécurité !
1 Pierre 1.3 à 5 : Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ! Conformément à sa grande bonté, il nous a fait naître de nouveau à travers la résurrection de Jésus-Christ pour une espérance vivante, pour un héritage qui ne peut ni se détruire, ni se souiller, ni perdre son éclat. Il vous est réservé dans le ciel, à vous qui êtes gardés par la puissance de Dieu, au moyen de la foi, pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps.
3. La vie éternelle en nous est… éternelle !
La vie que Dieu nous donne est éternelle. Si on prétend que cela n’empêche pas que Dieu retire cette vie éternelle, on n’a pas noté que la vie éternelle, c’est quelque chose que nous sommes devenus (de nouvelles créatures) et pas simplement quelque chose que nous possédons et qu’on pourrait nous reprendre ! C’est de notre vie à nous qu’il s’agit, pas d’un cadeau appelé « vie éternelle » !
Jean 10.28 : Jésus dit : Je leur donne la vie éternelle. Elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher à ma main.
Notre vie éternelle, c’est désormais notre vie, pas juste notre espérance !
4. La vie éternelle suit la repentance et le changement de Maître !
La vie de Dieu en nous n’est pas venue habiter en des êtres rebelles refusant de se repentir et de changer de maître. Elle fait suite à la repentance profonde qui inclut la foi en Jésus accueilli comme Sauveur et comme Seigneur !
Ce n’est donc pas juste de prétendre qu’enlever la condition de la persévérance jusqu’au bout pour être sauvé encouragerait au péché ou à la légèreté face au péché. On peut évoquer Luc 21.19 : « Par votre persévérance, vous sauverez vos âmes ! », mais cela s’applique au processus de celui qui s’approche du Seigneur et qui ne doit pas s’arrêter à mi chemin, avant de s’être donné à lui !
Ceux qui sont réellement nés de nouveau aspirent à obéir à leur Seigneur et à lui ressembler. Ils persévèreront dans leur foi, non pas pour être sauvés, mais parce qu’ils le sont !
Être sauvé juste de l’enfer ? Mais non ! Être sauvé du péché ! Voilà la marque de l’enfant de Dieu ! La Parole affirme clairement que celui qui est né de Dieu ne peut plus continuer à pécher !
1 Jean 3.9 : Celui qui est né de Dieu ne s’adonne pas au péché, car la vie qui vient de Dieu a été implantée en lui et demeure en lui. Il ne peut pas continuer à pécher, puisqu’il est né de Dieu.
Il ne le peut plus, c’est contraire à sa nouvelle nature ! Cela n’inclut-il pas le péché ultime d’apostasie ?
Nous sommes bien au clair que cela ne signifie pas que les vrais chrétiens ne peuvent plus pécher, notre vie le contredirait bien ! L’apôtre dit qu’ils ne peuvent plus continuer à pécher ! Chaque véritable enfant de Dieu a le Saint-Esprit en lui qui est contristé quand il pèche et qui le pousse à la repentance et non à l’endurcissement et à la continuation sans fin de l’attitude pécheresse. Cela prend parfois du temps, et ma repentance est hélas suivie souvent de nouvelles chutes, mais je ne peux plus me complaire dans la continuation sereine dans mes péchés. Vous non plus n’est-ce pas ?
5. La vie reçue nous a liés à nos frères et sœurs en Christ !
Une autre caractéristique indispensable pour tout enfant de Dieu authentique, c’est que l’Esprit de Dieu qui nous a fait naître de nouveau nous a intégré dans le Corps de Christ, dont Christ est la Tête, et dont l’expression est l’Église locale !
Jean dit avec la même énergie qu’auparavant que celui qui est né de nouveau ne peut pas ne pas aimer ses frères, donc d’être unis à eux !
1 Jean 3.10 : C’est à cela que l’on reconnaît les enfants de Dieu et les enfants du diable: celui qui ne pratique pas la justice n’est pas de Dieu, tout comme celui qui n’aime pas son frère.
C’est radical, n’est-ce pas ?
Conclusion et réponses aux objections
Tous ces éléments ne conduisent-ils pas à la conclusion logique que les véritables enfants de Dieu ne peuvent cesser de l’être, et que ceux qui ne manifestent pas ces marques indispensables de la nouvelle vie en Christ ne sont pas de véritables chrétiens ? Et, pour ces derniers, malgré leur religiosité, leur zèle, leurs bonnes actions, leurs prières enflammées au culte !
Donc, ceux qui seront perdus, il est clair qu’il s’agit de gens qui n’ont jamais vraiment été sauvés !
Soyons plus exigeants pour définir le début pris dans la vie chrétienne, et nous pourrons abandonner notre anxiété quant à l’arrivée de la course !
Nous devons quand-même examiner sérieusement les objections de nos amis arminiens…
Objections et essais de réponses
Il n’en reste plus beaucoup, d’autant plus que pas mal d’articles de ce blog ont apporté beaucoup de réponses, notamment l’examen de versets troublants (en Hébreux, en particulier) !
Objection : reconnaissons que des personnes réellement converties peuvent apostasier de manière définitive, on le constate dans la pratique.
Que dit la Bible de l’apostasie ?
Deux textes ! C’est maigre pour fonder une doctrine et la mettre tellement en avant !!
2 Thessaloniciens 2.3 : Que personne ne vous trompe d’aucune manière. En effet, il faut que l’apostasie arrive d’abord et qu’apparaisse l’homme de péché, le fils de la perdition,
>> on est nettement sur le terrain du monde séculier et non de l’Église !
1 Timothée 4.1 : Or l’Esprit dit expressément qu’aux derniers temps quelques-uns apostasieront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs et à des enseignements de démons.
>> L’apostasie, ce n’est pas glisser dans la négligence ni même aboutir à des déclarations irréfléchies même définitives de renonciation à la foi, mais c’est clairement se détourner de la vérité qui avait commencé à illuminer notre âme et se tourner vers des doctrines de démons !! Impossible pour des enfants de Dieu habités par l’Esprit de Dieu ! Le pasteur baptiste de l’article précédent a raison :
Un vrai chrétien ne peut pas cesser de croire, car il EST une nouvelle créature ! Il peut seulement dire qu’il a cessé de croire, mais il ment ! (et je dirais : il se ment !)
C’est clair ! En conclusion ici, je dirais :
Les apostats ne sont pas de véritables chrétiens.
De véritables enfants de Dieu ne peuvent pas apostasier, car leur foi n’est pas juste une croyance qu’on peut déposer comme un habit pour prendre une autre, mais c’est une vie, une vie échangée, un cœur nouveau qui appartient au Seigneur ! Les apostats prennent place à côté des réprouvés, ceux qui (comme Pharaon) n’ont jamais cédé aux injonctions de l’Esprit de Dieu. En fait, eux non plus, ils en ont juste donné l’apparence ! Pour un temps ! Car :
1 Jean 2.19 : ls sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres, car s’ils avaient été des nôtres, ils seraient restés avec nous. Mais cela est arrivé afin qu’il soit bien clair que tous ne sont pas des nôtres.
Objection : Mais alors, qu’est le péché impardonnable contre le Saint-Esprit dont parle Marc 3.29 ?
J’ai déjà traité cette question quelque part. De mémoire, je répète ce que j’ai entendu de la part du pasteur Thiebault GEYER : Dieu s’est révélé dans sa création et sa providence. Alors, il a envoyé son Fils, comme Sauveur du monde. Les hommes l’ont crucifié ! (accomplissant ainsi malgré eux le plan de Dieu !) Alors, Dieu a envoyé le Saint-Esprit, pour révéler dans les cœurs qui il est et la valeur du sacrifice de son Fils sur la croix. >> Si les hommes refusent durablement ce 3e témoin, Dieu n’en a pas de 4e à envoyer : la grâce a été bafouée ! C’est le péché impardonnable.
C’est une simplification, mais cela me semble très parlant !
Objection : Mais, de véritables enfants de Dieu peuvent quitter Christ !
Ils peuvent, hélas, par manque de vigilance et de persévérance, en arriver à rejeter leur foi, à éteindre (pas tuer !) l’Esprit de Dieu en eux (comme une lampe) et à marcher jusqu’au bout dans la désobéissance et le reniement ! Triste, mais vrai !
C’est rare heureusement, car Dieu cherche ses moutons égarés et les discipline, mais je dois admettre que cela est possible quand-même, sans que leur salut ne soit en question !
Personne ne connaît l’heure de sa mort et cela rendrait le retour à la foi de certains plus improbable que pour d’autres ! Pierre n’a pas apostasié, mais il a renié gravement son Maître ! Êtes-vous sûrs que vous n’auriez pas été capables de cela dans ces circonstances ? Moi pas !! Quelqu’un aurait pu tuer Pierre dans cette cour ! Il aurait été perdu alors ??
J’ai lu ce matin même le psaume 89, où Dieu parle de son fils David :
27 « En m’invoquant, il dira : “Toi, tu es mon Père, oui, c’est toi qui es mon Dieu, le roc qui me sauve.” 28 Et moi, je ferai de lui mon fils premier-né, le plus élevé des rois de la terre entière. 29 Je lui garderai toujours toute ma faveur, et je lui garantirai ma fidèle alliance. 30 Je maintiendrai pour toujours sa postérité, et son trône durera autant que les cieux. 31 « S’il arrivait que ses fils délaissent ma Loi, s’ils ne se conduisaient plus selon mes décrets, 32 s’ils venaient à transgresser mes commandements, et s’ils n’obéissaient plus à mes ordonnances, 33 je châtierais leur péché avec le bâton, je sévirais par des coups contre leur révolte. 34 Mais je ne renierai pas mon amour pour lui. Je ne démentirai pas ma fidélité, 35 non, car je ne trahirai jamais mon alliance et je ne reviendrai pas sur ce que j’ai dit.
Oui, Dieu discipline ses enfants pour les ramener à lui ! Mais jamais il ne reniera son alliance éternelle avec eux ! Certains n’entendront peut-être jamais l’invitation du Maître au bon et fidèle serviteur d’entrer dans la joie de son Maître (l’entendrai-je ?), mais ils resteront ses enfants pour toute l’éternité !
Réalisons la différence entre
– d’une part une réalité spirituelle indestructible, l’œuvre parfaite de Christ qui a acquis le pardon de tous les péchés des rachetés, passés, présents et futurs
– et d’autre part les fluctuations du cœur humain même régénéré !
Ce n’est pas normal pour un enfant de Dieu de ne pas persévérer jusqu’au bout, mais pouvons-nous dire honnêtement que dans chacune de nos journées, nous avons persévéré dans la foi et la fidélité ?? moi pas !! Combien fragile serait une assurance basée sur l’expérience !!
Ne faisons jamais dépendre le salut éternel d’autre chose que de l’œuvre de Christ sur la croix, reçue une fois pour toutes par la repentance et la foi !
Ajouter la condition de la persévérance à la foi nue dans le salut de Christ, c’est prôner un salut partiellement humain, c’est une grave erreur ! C’est une grosse confusion entre le salut et la sanctification .
Le vrai enfant de Dieu ne persévère pas dans sa consécration pour être sauvé, mais parce qu’il l’est; et qu’il veut ressembler à son Maître !
Il obéit, non pour le salut ni même pour les récompenses, mais par amour, car son cœur filial est un cœur aimant qui a été bouleversé par l’amour de son Sauveur et Maître ! !
Colossiens 1.11 : Dieu vous fortifiera pleinement à la mesure de sa puissance glorieuse, pour que vous puissiez tout supporter et persévérer jusqu’au bout et cela avec joie.
Une dernière illustration avec une pensée complémentaire :
Un fils se comporte comme tel non pour le devenir, mais parce qu’il l’est. Certains fils (ou filles) en arrivent à oublier qu’ils le sont et vivent coupés de leur père (et mère). Parmi eux, il y a les fils prodigues qui se repentent et reviennent au foyer, et il y a des « frères aînés » qui restent loin du cœur de ceux qui leur ont donné la vie. Cesseront ils d’être des fils ou des filles ? Non, mais ils ne vivront pas la plénitude d’amour et de sécurité du foyer, et… ne contribueront pas au bien-être familial ! Et cela m’amène à une conclusion peut-être plus conforme à l’esprit de l’Évangile :
Ne pas persévérer dans la foi engendre certes des dommages pour celui qui se relâche. Mais le plus dramatique, ce sont les dommages au royaume de Dieu : le service qu’il est censé accomplir est… perdu ! Que Dieu nous en préserve !
Claude
Vous trouverez deux séries d’articles complémentaires bien fournies ici :
Sous la loupe (2. La préservation du salut)
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Je transcris ici une objection qui m’a été faite en privé, côté arminien :
Il n’y a personne qui nie qu’une mauvaise discipline amène un chrétien à vivre de manière charnelle. La seule distinction entre toi et nous n’est pas de reconnaître le renouvellement de l’Esprit, mais de savoir si la négligence humaine peut amener jusqu’à l’abandon de la foi, ou simplement jusqu’à une vie très charnelle.
Non, là n’est pas notre différence, car moi aussi je crois que cela puisse, hélas, aller jusqu’à l’abandon de la foi, de cette foi même qui a permis le salut éternel ! Mais votre podcast du pasteur baptiste m’a permis de réaliser que la grâce de Dieu va même au-delà de cet abandon, qui n’est que, comme tu l’admets, une fluctuation de l’âme, sous l’influence du moi toujours actif, avec sa négligence et son orgueil, du monde ambiant et du diable, nos 3 ennemis répertoriés par la Parole !
Croire que Dieu fasse alors mourir spirituellement celui qui était vivant en Christ n’a non seulement aucun fondement biblique, mais pourrait nous mener à une attitude hypocrite par rapport à nous-mêmes et à nos nombreux reniements et comportements déviants ! Certes, nous ne proclamerons probablement jamais : « maintenant, je suis athée ! », mais vous mettrez le curseur où, pour déterminer si la supposée barre de non retour (anti biblique pour moi !) a été franchie ??
Non, là n’est pas notre différence, car moi aussi je crois que le chrétien puisse, hélas, aller jusqu’à l’abandon de la foi, de cette foi même qui a permis son salut éternel ! Mais la grâce de Dieu va même au-delà de cet abandon, qui n’est qu’une fluctuation de l’âme, sous l’influence du moi toujours actif, avec sa négligence et son orgueil, du monde ambiant et du diable, nos 3 ennemis répertoriés par la Parole ! Croire que Dieu fasse alors mourir spirituellement celui qui était vivant en Christ n’a aucun fondement biblique.
Mais tu me parles d’apostasies supposées être « à froid », non dues à ces fluctuations que tu reconnais, mais à une décision délibérée d’abandonner Christ. Renier son maître « à froid », ça n’existe pas ! C’est aveuglé par le péché qu’un chrétien peut en arriver là, donc « à chaud », mais… avec un cœur froid pour son Seigneur, hélas ! (et ce n’est pas du tout la même chose !)
Il sera discipliné, comme Hyménée et Alexandre en 1 Timothée 1.19,20, que Paul livre à Satan pour… les damner ? Non, afin qu’ils apprennent à ne pas blasphémer ! C »est clair, non ?
Un véritable enfant de Dieu est sous la conduite de l’Esprit qui habite en lui, il pourra certes encore pécher et se tromper, mais jamais renier le sang versé par Christ pour son salut ! S’il le fait durablement et résiste donc au Saint-Esprit qui veut l’amener à se repentir, il démontre qu’il n’a jamais été un enfant de Dieu ! (et que c’est de l’extérieur que l’Esprit tente de le convaincre !)
Encore une réponse, non à moi-même 🙂 mais à une autre objection de mon interlocuteur. Il me dit qu’il ne comprend pas pourquoi je considère la persévérance comme une contribution humaine indue pour être sauvé, donc pratiquement une œuvre, alors que je récuse bien que la repentance et la foi puissent être considérés ainsi !
>> C’est bien simple : repentance et foi sont la disposition d’esprit qui permet à Dieu de nous faire naître de nouveau, et je veux bien qu’on y ajoute un désir de rester fidèles jusqu’au bout au Seigneur, donc d’être persévérants ! Il en va tout autrement pour cette persévérance qui serait demandée aux rachetés sous peine de se voir annuler leur nouvelle naissance et de devoir rendre la vie éternelle reçue ! Rien à voir ! Mais ce qui relie néanmoins le tout, c’est que le même Saint-Esprit, qui stimule en nous la repentance et la foi pour nous convertir, stimule aussi en nous la persévérance pour continuer à croire, à obéir et… à se repentir ! Si la 2e chose ne se vérifie pas dans une vie, il y a de fortes présomptions que la 1e n’avait jamais eu lieu non plus !
Très intéressant et complet, merci pour cet article !
J’ai envie de dire qu’une grâce qui peut se perdre, est ce encore une grâce ?
En tout cas, heureusement que la pérennité de notre statut envers Christ ne dépend pas de notre comportement et de notre persévérance, mais bien d’un nouveau statut qu’il nous aura accordé par sa seule grâce !
Concernant la persévérance jusqu’au bout, encore une fois, ça me fait penser à un échange que j’ai eu avec mon amie catholique à ce sujet, tiens 😄
Elle était plutôt choquée de la sérénité que j’ai concernant l’éternité.
Pour elle c’était du laxisme, comme si nous partions du principe que si on a un ticket vers le ciel, « tout est permis ».
Seulement, c’est mal comprendre la grâce, qui a coûté un tel prix que le racheté ne peut tout simplement pas la bafouer !
C’est penser que le bon comportement est une condition de la grâce, alors qu’il en est juste une conséquence.
J’aime ce verset de 1 Co 6:20 qui dit « vous avez été racheté à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et votre esprit, qui appartiennent à Dieu. »
La conséquence, et non la condition 😊