Situation désagréable : Sur YouTube, nous entendons un prédicateur traiter mes amis d’Arminianisme évangélique de… faux prophètes qui diffusent un message… dégoutant… démoniaque ! 1 Timothée 4.1 est évoqué comme se rapportant à eux ! Pourquoi ? Pour la seule raison que, comme beaucoup de serviteurs de Dieu à travers les siècles, ils enseignent que de vrais chrétiens peuvent apostasier définitivement et perdre ainsi leur salut éternel. Les arminiens, John Wesley y compris, seraient, d’après cet orateur, à ranger aux côtés des hérétiques qui nient la trinité de Dieu. C’est fort !
L’ironie de la chose, c’est que nous sommes d’accord avec ce pasteur quant à la doctrine de la sécurité éternelle des vrais enfants de Dieu, mais néanmoins horrifiés d’un tel anathème porté sur d’authentiques enfants de Dieu, se réclamant du même seul salut en Jésus-Christ crucifié ! C’est grave.
Je dis à mon épouse : Construisons des ponts ! Elle me répond : D’autant plus que la rivière de la grâce coule entre ces divers camps !
La diatribe du pasteur baptiste repose sur l’examen des textes de Wikipédia sur l’arminianisme, et surtout d’un article publié par mes amis, dans lequel un pasteur arminien critique notre position « Une fois sauvés, toujours sauvés! « .
Mais, à la réflexion, on trouve des deux côtés les mêmes caractéristiques.
Les identifier nous permettra de les éviter et de construire des ponts !
– chacun se réclame de son école de théologie, arminienne pour l’un, baptiste pour l’autre ! (tiens, pas calviniste, pour une fois !)
– chacun s’exprime de manière absolue, comme si la Bible édictait clairement et sans réserve sa position à lui et excluait totalement celle des autres,
– chacun caricature les positions de ceux qui ne font pas partie de son camp, leur attribuant des convictions grossières qui ne sont pas du tout les leurs !
– chacun oublie de bien définir clairement ce qu’est la foi qui sauve, et pourrait laisser penser qu’il s’agit juste d’une croyance dans la mort de Jésus pour nous qui nous assure une place au paradis. Donc une croyance qu’on pourrait éventuellement abandonner, et non une vie transformée. Ça change tout !
Ce sont, hélas, 4 ingrédients qui divisent les vrais enfants de Dieu : l’esprit de clan, la présomption, les préjugés et la confusion.
Je précise néanmoins que je débats paisiblement avec mes amis d’Arminianisme Évangélique à propos de nos dissensions, et ce débat m’a même permis de clarifier pour moi-même certains aspects du sujet qui nous occupe.
(Les chrétiens peuvent-ils être des apostats définitifs et rester sauvés ?).
Je dirais encore qu’à côté d’articles que je trouve moi aussi problématiques sur ce thème, Arminianisme Évangélique en publie aussi de plus consensuels, notamment de la part du sage Roger Olson, très présent sur le site et… sur le mien ! Et vous avez constaté que je me suis déjà fait l’écho de beaucoup de leurs excellents articles sur « le salut offert par Jésus à tous les hommes », conviction que nous avons en commun.
Pour conclure, je me contenterai de renvoyer les lecteurs vers deux autres articles :
– en réponse au pasteur baptiste :
Unis malgré des divergences (C.S)
– en réponse au pasteur arminien (et à mes amis) :
Une fois sauvés, toujours sauvés ? Oui, mais attention… ! (C.S)
(un nouvel article, publié sans notification, reflet de mes débats avec l’un de ces frères.
(Même si vous n’avez pas de problème avec la sécurité de votre salut, je vous encourage à le parcourir et à vous arrêter aux points qui vous surprendront peut-être. Je suis ouvert aux commentaires (courtois ! 🙂
Prenons en compte ce passage biblique précieux :
Philippiens 3.12 à 14 : Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l’avoir saisi; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ.
v 15, 16 : Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas.
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Merci pour cet article, papa !
Je songe tristement à tous les « murs » que j’ai déjà érigés avec ceux qui ne comprenaient pas l’Évangile comme moi, ou « comme je voudrais qu’ils le comprennent » !
J’ai appris (et je continue à apprendre…) rien qu’en regardant mon chemin personnel, que cette soif de vérité qui a déjà pu me motiver dans certains échanges houleux, l’autre l’a en général aussi, et tout comme moi, il chemine !
Et j’ai déjà été surprise par la richesse de certains échanges, avec des personnes ayant une doctrine pourtant différente de la mienne ! Échanges qui m’ont aidée à réfléchir pourquoi je pensais de telle ou telle manière, et dans certains cas, qui m’ont amené à bouger quelques lignes !
Tout cela me rappelle aussi de continuer constamment à revenir vers Celui qui est l’objet de tous ces débats, le Constructeur de ponts par excellence, celui qui nous unit et qui veut simplement nous amener pas à pas vers ce qu’il sait important pour nous !
Je crois aussi que Jésus ne nous jugera pas en fonction de ce qu’on a compris, mais de ce qu’on fera de ce qu’on a compris… 🙂
Merci Marylène ! Sympa d’être appuyé par ma fille après mon frère ! 🙂
Et à l’un comme à l’autre, je dis que dans cette attitude que je voulais promouvoir dans l’article, il faut faire attention de ne pas basculer à l’autre extrême, vers un consensus bon-enfant systématique, comme si vérité et erreur pouvaient se rejoindre au milieu du pont ! Nous devons continuer à proclamer la vérité telle que nous la reconnaissons au jour où nous nous exprimons (car cela peut (doit ?) évoluer !) à deux conditions :
1) avec douceur, en sachant, comme tu dis, que l’autre chemine aussi
2) en étant prêts à nous laisser corriger par la vérité qui peut nous parvenir par notre interlocuteur !
C’est dans cet esprit que je vous soumets l’article suivant que celui-ci introduisait : « Une fois sauvé, toujours sauvé ? Oui, mais… »
Tout à fait ! D’ailleurs faire de des ponts et faire des compromis sont deux choses différentes ! Ça me fait penser à mon amie catholique avec laquelle je discute beaucoup : je ne pense pas pouvoir trouver de compromis avec les doctrines du purgatoire ou des apparitions mariales par exemple, en revanche ça ne m’empêche pas de m’intéresser à pourquoi elle pense de telle ou telle manière, et ensuite lui montrer pourquoi moi je pense d’une autre manière : et je remarque qu’elle est bien plus prête à essayer de me comprendre quand elle voit que je fais cet effort envers elle 😃
Tout à fait ! D’ailleurs faire de des ponts et faire des compromis sont deux choses différentes ! Ça me fait penser à mon amie catholique avec laquelle je discute beaucoup : je ne pense pas pouvoir trouver de compromis avec les doctrines du purgatoire ou des apparitions mariales par exemple, en revanche ça ne m’empêche pas de m’intéresser à pourquoi elle pense de telle ou telle manière, et ensuite lui montrer pourquoi moi je pense d’une autre manière : et je remarque qu’elle est bien plus prête à essayer de me comprendre quand elle voit que je fais cet effort chez elle 😃
Merci, Claude, pour ce message ! Marrant, avec notre mamie, nous lisons à petites doses la biographie de John Wesley, en allemand (elle est née en 1933, et si l’on calcule bien, son école était en allemand, en Alsace). Revenons à Wesley : quel bonhomme quand même ! Combien de temps passé sur son cheval à sillonner des lieux stratégiques de l’Angleterre pour l’Evangile. Bien sûr, on peut aussi être zélés pour l’erreur, faire des milliers de milles pendant quatre ou cinq décennies, pour rien ! Ou, pire, pour une hérésie.
Nous, on n’en est qu’au milieu de la brochure. Mais je me réjouis d’apprendre la suite.
Je sais déjà que si John W., notre fougueux cavalier a pu « fonder » une chapelle distincte, c’est parce qu’il a été poussé dehors par des religieux jaloux de son audience, et qui ne concevaient pas qu’on puisse prêcher en plein air, en-dehors d’un bâtiment consacré.
D’ailleurs, bien des évangéliques, dont nos parents, et même Claude, des années plus tard, voulaient au départ œuvrer loyalement dans l’église établie. Mais on leur a fait gentiment comprendre qu’une conversion n’était pas nécessaire, puisque le baptême d’enfant réglait la question. Un sacrement sacrément pratique !
Wesley, s’il avait été écouté en haut lieu, aurait été un prédicateur de réveil dans l’église anglicane, point.
Les ponts, c’est sympa à construire, et périlleux à la fois. Plus facile de se creuser des tranchées. Mais la grâce ultime, c’est aussi d’aller à la rencontre des creuseurs de tranchées et de leur offrir notre amitié fraternelle. Ce sont aussi de précieux enfants de Dieu qui ont des choses à nous apprendre. Merveilleuse diversité du peuple de Dieu.
Merci frangin ! Et reconnaître ce cher John Wesley comme un… grand frère en Christ ne nous oblige justement pas à endosser ce qui nous paraît ses erreurs de compréhension de la doctrine biblique, notamment pour le sujet de la « perte du salut » ou sur la sainteté pratique absolue ! D’ailleurs les églises méthodistes actuelles (celle d’une de nos filles par exemple) ne le font pas non plus, il me semble !
Exactement, merci pour la précision. Car, à l’époque, ces enseignements jusqu’auboutistes, ont pu jeter certains croyants dans des doutes affreux ! Ce n’est pas rien.
Le danger permanent qui guette chaque chrétien, et notamment les conducteurs, est de se forger des certitudes, en dépassant la Parole. Ce n’est pas pour rien, et en connaissance de cause! que l’apôtre Paul a écrit aux Corinthiens 4:6): « frères et sœurs, c’est à cause de vous que j’ai appliqué ces images à Apollos et à moi-même, afin que vous appreniez par notre exemple à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit et que personne ne s’enfle d’orgueil en prenant parti pour l’un contre l’autre ». Je relis en ce moment le début de Genèse. Le problème est toujours le même: croire mieux savoir que Dieu. Chaque fois qu’il y a tension: alerte rouge ! Revenir à genoux devant la Parole. J’ai toujours en mémoire ce verset écrit sur le mur d’une église à Abeche ( Tchad) : « humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand il en sera temps ».
1Pierre5:6. Que chaque serviteur ( à moins de servir, nul ne peut gouverner ( auteur oublié…) se souvienne que c’est Dieu qui élève.