Le 1e article – 1 (N T. A) – mettait en lumière le changement radical et inaliénable que la nouvelle naissance produit en nous, en faisant de nous des enfants de Dieu. Maintenant, l’auteur va nous montrer comment vivre en pratique selon ce nouveau statut.
Neil T. Anderson cite Philippiens 5:8, qui décrit le changement essentiel dans notre nature qui se produit à la conversion :
Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière.
L’auteur fait remarquer que le texte ne dit pas que nous étions dans les ténèbres et que nous sommes maintenant dans la lumière, mais que nous étions ténèbres, et que nous sommes lumière. Il s’agit de notre nature, de notre essence même.
Dieu a transformé notre nature profonde des ténèbres à la lumière. Il ne s’agit pas dans ce passage d’améliorer notre nature. Notre nouvelle nature est déjà déterminée. Il s’agit d’apprendre à marcher en harmonie avec notre nouvelle nature. Comment pouvons-nous le faire? En apprenant à marcher par la foi et selon l’Esprit… p 70
Et l’auteur d’expliquer que nous avons avons besoin de la nature de Christ en nous pour que nous puissions être comme Christ, et pas seulement agir comme lui, essayer de l’imiter. Ce n’est jamais une question de performance, de niveau à atteindre. Dieu doit nous donner un être intérieur totalement nouveau – la vie de Christ en nous – ce qui est la grâce nécessaire pour atteindre ses exigences.(Gal. 2:20; Col. 3:4). //
Une illustration parlante
L’auteur raconte que, quand il était dans la marine, ils avaient un capitaine de navire dur et bourru, qui rendait la vie difficile à tout le monde sur le bateau. Quand il fut transféré sur un autre navire, un nouveau commandant de bord est arrivé, tout différent, aimable, préoccupé du bien-être de chacun. L’ancien capitaine n’avait plus aucun pouvoir sur les marins; il avait complètement disparu de la circulation. Mais Anderson, ayant été formé sous les ordres du capitaine tyrannique, se dérobait devant lui, prêt à se faire mordre le nez, comme il en était habitué avec l’ancien capitaine. Ce n’est que petit à petit qu’il se rassura et s’habitua au nouveau capitaine. L’auteur explique :
La relation avec notre ancien capitaine
Lorsque nous étions morts à cause de nos fautes et de nos péchés, nous étions aussi sous les ordres d’un capitaine cruel et égoïste. L’amiral de cette flotte, c’est Satan lui-même, le prince des ténèbres. Mais par la grâce de Dieu, nous avons été «délivrés du pouvoir des ténèbres et … transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé» (Col. 1:13). Nous avons désormais un nouveau capitaine : notre nouvel être qui est investi de la nature divine de Jésus-Christ, notre nouvel amiral. Comme nous sommes des enfants de Dieu – des saints – nous ne sommes plus sous l’autorité de Satan et nous ne sommes plus dominés par le péché et la mort. Le vieil homme est mort.
Alors pourquoi agissons-nous comme si l’ancien capitaine était encore maître de notre comportement? Parce que, alors que nous servions sous ses ordres, notre vieil être a formé et conditionné nos actions, nos réactions, nos émotions, nos pensées, nos souvenirs, nos habitudes dans une partie de notre cerveau appelé «la chair». La chair est cette tendance en chacun de nous d’agir indépendamment de Dieu et de centrer nos pensées sur nous-mêmes. p 75 //
Quand nous sommes nés de nouveau, notre vieil être est mort et notre nouvel être est venu à la vie, et nous avons rendus participants de la nature divine de Christ. Mais notre chair demeure. Dans notre engagement chrétien, nous avons apporté un mode de pensée et un mode de vie totalement conditionnés, développés indépendamment de Dieu et centrés sur nous-mêmes. Puisque nous sommes nés physiquement vivants mais spirituellement morts, nous n’avions ni la présence de Dieu ni la connaissance des voies de Dieu. Nous avons donc appris à vivre indépendamment de Dieu. C’est cette expérience acquise qui rend la chair hostile à Dieu.
Pendant les années au cours desquelles nous étions séparés de Dieu, nos expériences ont entièrement programmé notre cerveau avec des systèmes de pensée, des traces de souvenirs, des réactions et des habitudes qui sont étrangères à Dieu. Ainsi, bien que notre ancien capitaine soit parti, notre chair, avec une tendance programmée au péché, reste opposée à Dieu, et nous pousse à vivre indépendamment de lui. p 75, 76
La relation avec le nouveau capitaine
Anderson montre que, si (et puisque) Dieu a changé notre nature, notre responsabilité consiste à changer notre comportement en fonction, de faire mourir les actions du corps . (Rom. 8:12, 13). Comment ? L’auteur suggère deux éléments principaux qui contribuent à nous donner la victoire contre la chair.
D’abord, nous devons apprendre à conditionner notre comportement en fonction du nouveau capitaine, notre nouvelle nature qui est investie de la nature de Christ. Paul promet: «Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point les désirs de la chair» (Gal. 5:16).
Deuxièmement, notre vieille manière de penser et de réagir selon notre chair conditionnée par le péché doit être «(transformée) par le renouvellement de l’intelligence» (Rom. 12:2). p 77
L’auteur nous rend attentif au fait que cette marche par l’Esprit n’est pas simplement le produit de la conformité à une ligne de conduite religieuse.
Des pratiques pourtant utiles à la croissance dans la maturité spirituelle comme l’étude biblique, l’obéissance à la Parole, la prière, le témoignage et la participation régulière au culte ne signifient pas nécessairement une marche par l’Esprit.
La marche par l’Esprit implique deux choses. D’abord, elle n’est pas passive. Nous parlons de marcher par l’Esprit et non de s’asseoir dans l’Esprit. // Deuxièmement, nous parlons de marcher par l’Esprit, et non de courir par l’Esprit. La vie par l’Esprit n’est pas le produit d’activités incessantes dans toutes les directions. //Satan sait qu’il ne pourra peut-être pas nous freiner dans notre service envers Dieu en nous rendant immoraux, mais il pourra probablement nous ralentir en nous rendant simplement trop occupés.
Matthieu 11.28-30 contient une magnifique description du rythme et du but de la marche par l’Esprit. Jésus dit :
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger.
Jésus nous invite à une marche reposante en tandem. p 97
Je dirais : Amen ! Amen ! Mais nous ne pouvons clore cet article sans ajouter…
Une nuance d’interprétation
Oui, j’aimerais introduire ici une nuance qui me paraît importante, et qui me semble concerner l’ensemble du livre. Ce n’est pas une erreur théologique, à mon avis, mais une différence d’accent, qui, selon les lecteurs, pourrait quand-même être grave si elle est reçue… de manière aiguë ! 🙂
Anderson parle bien de l’ancien amiral de flotte, Satan, et du nouvel amiral, Jésus. Je pense que pour lui, cela est clair. Mais dans tout ce développement, il nous invite à considérer non pas le nouvel amiral, Jésus, mais le nouveau capitaine, notre nouvelle nature en Christ.
Pour l’auteur, une arme contre nos tentations est de proclamer face à Satan notre identité de juste et de saint en Christ. Je suis d’accord avec cette identité, et cela m’aide, sinon je n’aurais pas fait cet article.
Mais cela ne suffit pas, face à mon cœur corrompu ! Et en le faisant, mon regard est encore dirigé… sur moi, même si c’est le moi nouveau !! N’est-ce pas une aussi grande illusion que de penser que nos enfants pourraient vivre selon nos valeurs simplement en se remémorant leur position de fils ou de fille par rapport à nous ?
Non, face à la tentation, je dois certes me souvenir que j’appartiens au Seigneur, qui m’a acquis un plein pardon et un plein accueil, mais je ne peux tabler sur aucune autre victoire que celle de Christ, Christ crucifié et ressuscité, en premier (fait objectif), Christ vivant en moi ensuite (appropriation subjective) !
Je suis sûr que cela est clair aussi pour notre auteur. Mais il ne le dit pas, et parle beaucoup plus de notre position en Christ que de Jésus-Christ notre Sauveur et Seigneur lui-même. Je constate que bien des lecteurs du livre mettent un accent exagéré sur : « Dieu ne me voit plus comme pécheur, mais comme un juste, un saint qui pèche. » On confond deux choses : notre accueil par le Dieu saint, revêtu de sa justice, et notre marche en lui, dans l’obéissance, la repentance et la foi. – – Quant à notre statut devant lui, notre accès auprès de lui, il est vrai que Dieu nous considère comme juste si nous avons pris la position juste de gracié. Mais Dieu n’est pas myope : il ne nous voit pas justes quand nous péchons ! (Et l’auteur ne le pense pas non plus !)
D’autre part, en affirmant aussi que dans le nouvel Adam, nous aurions retrouvé toute l’autorité perdue par le 1e Adam, l’auteur renforce cette impression d’une vision un peu trop centrée sur l’homme au lieu de l’être sur celui qui est revêtu de toute autorité, et qui, pourtant, selon Hébreux 10:13, attend que tous ses ennemis soient sous son marchepied !!
Mais nous terminerons sur une note positive en répétant cette affirmation de l’auteur qui accrédite ce que nous essayons de voir dans ce chapitre de nuances :
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger.
Article tiré de "Une nouvelle identité pour une nouvelle vie de Neil T. Anderson (chapitre 4). L'auteur est le fondateur et le président émérite de Freedom in Christ ministries international. Ingénieur en aérospatiale, pasteur puis directeur d'études de la faculté de théologie pratique de Talbot (USA), il s'est spécialisé dans le conseil en relation d'aide.
Le 3e article tiré de ce livre nous aidera à fixer des objectifs selon le cœur de Dieu pour notre vie.
Le 4e et dernier article traitera de nos relations en péril.
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Oui, je suis de votre avis!
Dans ce même thème il y a un vieux livre au titre non-évocateur « La libération de la planète Terre » de Hal Lindsey (années 70) :)!
Je l’ai relu récemment, tout comme celui dAnderson; et sur certains points je le trouve plus pragmatique tout en restant attaché à La Parole.
Reste que pour mettre en pratique il n’y aura jamais de formule magique mais seulement la puissance et l’oeuvre mystérieuse de notre Sauveur Jésus-Christ.
Ah là tu dis vrai : jamais de formule magique, ou de « secret 2e expérience » pour une vie plus complète en Christ (nous le verrons dans un aarticle d’Ed Miller), juste la croissance dans la connaissance de notre Sauveur tout puissant !
J’apprécie bien cette nuance de porter notre attention d’abord sur Christ, avant de la porter sur notre statut en Christ !
Oui, une nuance importante, même si notre accord fondamental avec l’auteur (dans ce livre) est plus important que la nuance !