Sur un blog, j’ai lu la citation suivante de Charles Spurgeon : « L’homme n’est qu’une masse puante de corruption, c’est un fait. Son âme toute entière est par nature tellement avilie et dépravée qu’aucune description -même en langage inspiré !- ne saurait en exprimer la bassesse. Dans la meilleure des prières de l’humain le plus consacré ayant vécu sur cette terre, il y avait suffisamment de péchés pour la rendre abominable devant Dieu. »
Je n’ai aucune illusion sur le cœur de l’homme, puisque la Bible n’en a pas non plus. La dépravation de l’homme atteint et affecte toutes les sphères de la vie humaine. Nous la définirons mieux ci-dessous.
Mais… d’ici à parler d’une « masse puante de corruption » ? Si nous voulons y voir clair, ce n’est pas par curiosité intellectuelle stérile, mais parce qu’il s’agit de nous, et le Seigneur veut vous bénir par sa vérité à votre sujet !
Charles Spurgeon emploie le même langage que celui de Jean Calvin lui-même (cf. plus loin), mais ce misérabilisme est-il biblique ? Comment le concilier avec les psaumes 8 et 139 par exemple, qui décrivent bien l’homme actuel, après la chute ?
Psaume 8.4 à 9 : Quand je contemple le ciel, œuvre de tes mains, la lune et les étoiles que tu y as placées, je dis : « Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme, pour que tu prennes soin de lui ? » Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu et tu l’as couronné de gloire et d’honneur. Tu lui as donné la domination sur ce que tes mains ont fait, tu as tout mis sous ses pieds, 8les brebis comme les bœufs, et même les animaux sauvages, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui parcourt les sentiers des mers.
Psaume 139.13, 14 :C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le ventre de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse.
Tes œuvres sont admirables, et je le reconnais bien.
Honnêtement, définirez-vous votre voisin athée de « masse puante de corruption » ? Si vous le faites, il ne faudrait pas qu’un membre de votre église défraie la chronique locale par son adultère ou sa corruption financière, alors que le voisin est un modèle de fidélité et de probité ! Voilà les pensées que j’ai partagées en commentaire sur ce blog. Réponse du webmaster, G.B. :
Et que fais-tu de statuts comme « et moi je suis un ver et non un homme » ? Ou encore le fait que les pensées des hommes soient UNIQUEMENT tournées vers le mal (cf. les sections narratives du déluge) ? « Toute notre justice est comme un vêtement souillé », dans le prophète Ésaïe ? (littéralement « linge menstruel »…)
Cette réponse a l’inestimable mérite d’être, à ce jour, la seule et unique réponse à mes arguments de la part d’un théologien calviniste, alors que j’ai sollicité les critiques d’un grand nombre. D’ailleurs, depuis, même celui-ci se mure dans le silence et ne répond plus à aucun mail. Et, pour être juste, du côté arminien, un auteur très fondé bibliquement a également rompu toute relation avec moi, car je ne cautionnais pas ses diatribes acerbes contre les frères calvinistes. (C’est moi qui mets « frères » 🙂 C’est apparemment très difficile de débattre d’un sujet épineux en réunissant les 3 paramètres suivants :
– rester résolument fraternels et respectueux,
– aligner sa pensée sur les Écritures et non sur des confessions de foi,
– et par conséquent, être prêts à corriger ses conceptions reconnues peu conformes à la Parole !
Examinons donc les dires de G.B. J’aime bien replacer toute parole dans son contexte immédiat et dans le contexte général de la révélation, alors, voilà :
*** « Et moi je suis un ver, et non un homme ».
Continuons d’abord cet extrait du psaume 22.6 à 8 :
…le déshonneur des humains et le méprisé du peuple. Tous ceux qui me voient se moquent de moi, Ils ouvrent les lèvres, hochent la tête, etc.
Il me semble qu’il n’est pas du tout question du statut d’homme pécheur pourri ici, du fameux ver de terre rampant de Calvin. Nous devons lire : « Voilà ce que mes ennemis ont fait de moi, ils m’ont traité comme un ver, etc. » Et de qui parle le psalmiste fondamentalement ?
Le psaume 22 n’est-il pas le psaume messianique par excellence ? Alors, Jésus serait-il corrompu ?
*** » les pensées des hommes sont UNIQUEMENT tournées vers le mal » Genèse 6.5
Il s’agit d’un descriptif de fait, de comportement constaté : à cette époque-là, la terre était corrompue, remplie de violence, le mal avait atteint un paroxysme, d’où le déluge ! Ce texte ne peut donc pas être pris comme référence théologique pour définir ce qu’est la corruption « d’état » de l’homme en général.
D’ailleurs 1 Pierre 3.20 montre que cette corruption se qualifiait fondamentalement par le choix de l’incrédulité. Et c’est ce même choix qui vaudra le déluge de feu et de jugement aux hommes impénitents d’hier comme d’aujourd’hui…
1 Pierre 3. 18 à 20 : Le Christ lui-même a souffert la mort pour les péchés, une fois pour toutes. Lui l’innocent, il est mort pour des coupables, afin de vous conduire à Dieu. Il a été mis à mort dans son corps mais il a été ramené à la vie par l’Esprit.
Par cet Esprit, il avait déjà prêché aux hommes maintenant prisonniers du séjour des morts qui autrefois s’étaient montrés rebelles, alors que Dieu faisait preuve de patience pendant que Noé construisait le bateau. Un petit nombre de personnes, huit en tout, y furent sauvées à travers l’eau.
*** « Toute notre justice est comme un vêtement souillé » Ésaïe 64.5,6.
Élargissons notre prise de vue :
Tu allais à la rencontre de celui qui pratiquait la justice avec joie, de ceux qui rappelaient tes voies, par qui de tout temps, nous étions sauvés.
(descriptif d’un passé où le peuple était en phase avec son Dieu)
MAIS (rupture), tu t’es indigné parce que nous avons péché ;
Nous sommes tous devenus comme (un objet) impur, et tous nos actes de justice sont comme un vêtement pollué ; Nous sommes tous flétris comme une feuille, et nos fautes nous emportent comme le vent. Il n’y a personne qui invoque ton nom, qui se réveille pour s’attacher à toi.
(changement incontestable par rapport à la 1e situation)
CAR tu nous as caché ta face, et tu nous as laissés tomber en défaillance à cause de nos fautes.
>> Pourquoi, dans ce texte, (et dans d’autres où Dieu vient voir si quelqu’un le cherche (Ésaïe 14.3 etc.), est-il dit que personne ne cherche Dieu ?
C’est que le paroxysme de péché a conduit le Seigneur à cacher sa face aux hommes, à cesser (momentanément) à attirer leurs cœurs à lui, et à les livrer à leurs sens corrompus. Il n’y a donc aucune incapacité fonctionnelle à chercher Dieu (trop de textes invitent à le faire et reprochent de ne pas le faire !)
L’homme peut se fabriquer beaucoup de dieux sur mesure, tous au service de son dieu central, son égo. Mais son inimitié envers le vrai Dieu est telle que dans son cœur, rien ne l’attire vers lui. Jamais, de lui-même il ne fera la moindre démarche spirituelle envers Christ : son esprit est « mort » ! La volonté de chaque homme irrégénéré n’est donc pas libre de se décider : deux forces invincibles tirent son cœur vers le bas et le tiennent enchaîné : le moi pécheur et le diable. (On pourrait en ajouter d’autres : le monde, ou l’hérédité…)
Donc, en ceci, les frères calvinistes ont entièrement raison. Et cela vaut pour tous les hommes. Mais il n’y a pas que les forces négatives qui agissent sur le cœur humain, une force positive bien supérieure « tire » ces cœurs dans la bonne direction, et nous revenons à notre fameux verset :
Jean 6.44 : Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour.
Ce verset est souvent perçu comme un sas de tri implacable devant la porte d’entrée de la salle du royaume. Comme si Jésus voulait avertir : « Attention, ne vous faites pas d’illusions, vous n’êtes pas tous invités aux noces ! »
C’est une manière de comprendre la parole suivante de Jésus :
Matthieu 22.14 : Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.
Or, que nous montre la parabole à laquelle se rapportent ces mots ? Après la négligence des premiers invités – non programmée par leur hôte, n’est-ce pas ? – le roi dit à ses serviteurs :
– Allez donc aux carrefours, et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez.
Ces serviteurs s’en allèrent par les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut remplie de convives.
Le roi entra pour voir les convives, et il aperçut là un homme qui n’avait pas revêtu un habit de noces. Il lui dit :
– Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces ?
Cet homme resta la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs :
– Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.
– Par deux fois, il est question d’inviter tous ceux qui seraient trouvés. – L’homme expulsé ne l’est pas par défaut de présentation de carton d’invitation, mais parce qu’il n’avait pas respecté la condition d’admission exigée : revêtir l’habit (de grâce).
– La sentence « car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. » est directement liée à l’expérience de cet homme. Comme pour faire comprendre que, hélas, dans la réalité, c’est un grand nombre qui se rendra ainsi… inéligible, pas un seul comme dans la parabole ! Sinon, pourrait-on imaginer le Seigneur appeler, et ne pas élire ceux qui répondraient ? La responsabilité est ici clairement du côté de l’appelé.
Que dit la Bible de la déchéance de l’homme ?
Colossiens.1.21 : vous étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos œuvres mauvaises,
Le problème premier n’est pas que l’homme naturel ne pourrait pas venir à Dieu, mais, ennemi de Dieu, il ne veut pas le faire de la seule manière que celui-ci puisse agréer. Il ne pourra dire « je ne peux pas venir à Dieu » que s’il veut signifier, et c’est vrai, qu’il n’a pas la force en lui pour vaincre ce rejet de Dieu !
Exemple :
– D’un côté (fondamental), l’alcoolique ne veut pas couper avec son vice, même s’il en a quelques velléités quand il prend parfois conscience de sa misère et celle des siens.
– d’un autre côté, il ne le peut pas, car les liens de son péché sont trop forts :
il a besoin d’un libérateur ! Mais celui-ci existe, et nombreux sont les anciens alcooliques qui ont été libérés de leur tyran par le Christ.
Personne ne pourra dire : Untel reste alcoolique, il n’y peut rien, le pauvre, l’attrait de l’alcool est trop fort !! Ou, pire : Il a été prédéterminé à être alcoolique ! (J’ai malheureusement lu de telles tristes affirmations faites le plus sérieusement du monde !)
La Parole nous dit en Jean 16.8, et c’est Jésus qui parle du Saint-Esprit :
Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement :
– de péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ;
De par sa corruption, l’homme pécheur a réduit généralement sa perception du mal à l’horizontalité : entre êtres humains ! (on pense à se protéger !)
Le Saint-Esprit travaille en l’homme pour qu’il perçoive de nouveau son péché fondamental, vertical, envers son Créateur !
– de justice, parce que je vais vers le Père, et que vous ne me verrez plus ;
Le pécheur a une notion aussi toute horizontale de la justice.
Le Saint-Esprit convaincra le pécheur que la vraie injustice aura été son rejet de Dieu. Il lui montrera le triomphe du Crucifié ressuscité et élevé, qui a satisfait entièrement la justice du Père.
– de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.
Le pécheur est prêt à juger tout le monde sauf lui-même. Le Saint-Esprit convainc le pécheur de ce jugement fondamental vertical : Satan est jugé à la croix, et avec lui, tout son système, dont le croyant est maintenant dégagé.
Éphésiens 2.1 : Vous étiez morts à cause de vos fautes et de vos péchés.
- morts = incapables de répondre à l’appel de Dieu ? Et les ossements desséchés d’Ézéchiel ? Morts signifie séparés, et non inexistants !
2 Timothée 3.3 : insensibles, implacables, calomniateurs, sans frein, cruels, ennemis des gens de bien ;
- insensibles = incapables de répondre à l’appel de Dieu ? Livrés à nous-mêmes, oui dans le sens que notre cœur et notre péché nous poussent à refuser, mais aucune incapacité fonctionnelle !
D’ailleurs, notons-le bien, ces « incapacités » seraient là pour tous les hommes, aussi les élus. Par conséquent, elles ne sont pas un obstacle pour la grâce !
Donc, ma réponse est clairement qu’il ne faut pas chercher de ce côté-là un problème : le Saint-Esprit est puissant ! Amen !
Henri Blocher, lors d’une de ses conférences, dit que l’homme serait absolument incapable de comprendre les choses de Dieu, et il se moque gentiment des arminiens qui pensent s’en tirer en alléguant que Dieu restaurerait cette capacité pour chaque homme. (libre arbitre – serf arbitre)
Je suis d’accord avec Henri Blocher que cette restauration supprimerait le statut d’hommes « livrés à eux-mêmes » (ou naturels), hostiles à Dieu. Nous aurions alors, d’après lui, étonnamment affaire à 3 classes d’hommes : les incroyants, les « restaurés » et les rachetés. (À l’autre extrême, en prétendant que les élus doivent être régénérés avant de pouvoir croire et pour pouvoir croire, on crée aussi 3 curieuses classes d’hommes : les incroyants, les « régénérés » et les croyants. N’observe-t-on pas souvent que les extrêmes se rejoignent ?
Rappelons plutôt ce qu’Henri Blocher souligne ailleurs : Le pécheur reste un homme créé à l’image de Dieu. L’entière corruption de l’homme ne signifie pas qu’il n’y ait plus rien de bon en lui, on insulterait son Créateur : mes enfants peuvent mal se comporter, ils dénatureront l’image familiale, mais resteraient mes enfants, avec les caractéristiques fondamentales que mon épouse et moi leur avons transmis.
N’avons-nous pas conservé (même très amoindris) une précieuse intelligence, une capacité d’aimer et de ressentir les choses, de goûter la beauté, etc. ? Chaque homme n’a-t-il pas gardé la capacité de distinguer ce qui est beau/laid, bon/mauvais, méchant/gentil ?
Le péché fausse-t-il la conscience ? La grande majorité des hommes réprouve le meurtre, le vol, la tromperie (même ceux qui commettent ces choses).
Le péché, ne serait-ce pas plutôt le fait de ne plus écouter cette boussole intérieure de Dieu en nous, de la laisser étouffer par tant de voix séductrices ?
Romains 1 nous montre que Dieu s’attendait à ce que la vue de la création pousse les hommes à la conscience de Dieu, et Romains 2.4, que la bonté de Dieu les pousse à la repentance. Dieu n’a pas besoin de restaurer ces capacités, elles sont liées à la création, donc inaliénables. Évidemment, ces capacités naturelles ne suffisent pas pour venir à Dieu, mais Dieu peut s’en servir !
La dépravation totale de l’homme ne signifie donc pas que plus rien ne fonctionne et que nous serions par conséquent devenus des animaux, mais que chaque domaine de notre être est touché par le péché, par :
– un décentrage du Créateur sur la créature,
– une haine viscérale de Dieu (tel qu’il est et non tel qu’on l’imagine) (Colossiens 1.21)
C’est vrai que cette haine de Dieu se retrouve en Romains 3.10 à 12 :
…selon qu’il est écrit : « Il n’y a pas de juste, Pas même un seul.
Nul n’est intelligent, nul ne cherche Dieu. Tous se sont égarés, ensemble ils sont pervertis, il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. »
Cela semble sans appel. Pourtant, prendre ce verset littéralement se heurte à des objections sérieuses :
– la constatation qu’au fil des siècles, il y a toujours eu des hommes et des femmes qui ont cherché Dieu et essayé de faire le bien,
– l’affirmation biblique que Dieu a mis dans le cœur de l’homme la pensée de l’éternité. (Ecclésiaste 3.11)
– l’affirmation biblique de l’attente de Dieu de trouver quelqu’un qui le cherche. (Psaume 14.2 = 53.3)
– les textes bibliques innombrables qui encouragent à se tourner vers Dieu, à faire le bien… (2 Chroniques 30.19 ; Ésaïe 45.22, etc.)
Il est évident que ces considérations ne vont pas annuler ce que dit Romains 3.10 à 12, d’autant plus que c’est une citation des psaumes 14 et 53 : Dieu regarde s’il trouve quelqu’un qui cherche Dieu (donc, c’est possible !), mais il n’en trouve aucun ! Car :
1 Corinthiens 2.14 : L’homme naturel ne reçoit pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu ; à ses yeux, c’est pure folie et il est incapable de le comprendre, car seul l’Esprit de Dieu permet d’en juger.
Incapable de comprendre : S’agit-il d’une incapacité de la raison ?
Je ne le pense pas, sinon Jésus se serait usé la salive en vain en enseignant les foules pendant 3 ans ! Même dans les paraboles, Jésus ne parlait pas pour ne pas être compris. Et le semeur semait-il sur les chemins, sur les cailloux et dans les ronces parce qu’il se réjouissait de ce que là au moins la semence risquerait de ne rien donner ?
>> Non, il s’agit d’une incapacité de volonté et de sentiment de la part des pécheurs.
J’ai été surpris de lire sous la plume de Calvin même l’affirmation de la pourriture totale de l’homme, ver de terre répugnant sans aucune trace de bien, et à d’autres endroits, le fait qu’il reste quand même pas mal de bien en lui, insuffisant pour le sauver (on est d’accord), mais réel quand même. (on est d’accord aussi.) Alors, comment peut-on concilier ces affirmations ?
– C’est vrai, par son choix funeste, l’homme est devenu étranger à Dieu, et son ennemi par ses pensées égocentriques : déplacement du centre de gravité de sa vie de Dieu à lui-même. (Colossiens 1.21 ; 1 Corinthiens 2.14 ; Romains 3.10.)
En ce sens, personne ne cherche Dieu, personne ne l’aime et ne veut lui soumettre sa vie. On peut être ennemi du vrai Dieu en étant très religieux, prier beaucoup, croire l’aimer…
– Cependant, l’homme reste créature de Dieu, et, à ce titre reste capable d’évaluer le désastre dans lequel l’a précipité son péché, de regretter, d’aspirer à une autre vie. Parfois après une vie de rébellion et d’aveuglement sur soi-même. (cf. Jacob)
– Pendant ce temps, l’Esprit de Dieu travaille patiemment dans son cœur pour l’amener à Christ. (Jean 16.8). Il se sert des circonstances pour que les leçons portent, et que l’homme comprenne petit à petit que sa soif intense d’une autre vie est en fait une soif de retrouver le vrai Dieu dont il s’est coupé.
Ainsi, cherché ardemment par l’Esprit de Dieu, l’homme peut choisir de chercher Dieu, c’est-à-dire de se laisser trouver par lui !
Et la corruption du cœur du chrétien ?
Une remarque d’une internaute, « Francine », sur le blog du Bon Combat (Arminius et la déchéance du libre arbitre) vaut la peine d’être considérée :
Pour plusieurs, la dépravation totale n’est pas une réalité personnelle, qui les humilie et les couvre de honte, mais une doctrine dont ils sont fiers.
Ils confessent la corruption foncière de leur être non dans l’angoisse et le tremblement d’un Ésaïe face au Dieu trois fois saint : Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures…, mais avec l’accent du triomphe pharisien : c’est ici la pure orthodoxie. Mais comment le savez-vous ? Par une expérience très simple : contredisez-les ! Piquez un peu leur vanité ! Et vous verrez, par leur réaction, de quelle nature était leur credo en la dépravation totale… et s’ils avaient jamais pensé l’appliquer à eux-mêmes.
Je reconnais là mon propre cœur, pour qui, à ma honte, un coup d’épingle dans ma propre peau fait toujours plus d’effet qu’un coup d’épée dans celle d’un frère ! Beaucoup identifient le « Misérable que je suis ! » de Paul en Romains 7 avec un chrétien charnel. (soi-disant en opposition avec le chrétien « spirituel » de Romains 8). Je suis de plus en plus convaincu que nous avons là un chrétien… mûr (d’ailleurs, c’est le même Paul qui parle en Romains 7 et en Romains 8 !). En effet, ce n’est qu’avec la maturité qu’on arrive à connaître la noirceur de son cœur naturel, qui ne pose aucun problème à quiconque ne marche pas sous la conduite du Saint-Esprit.
Nous sommes tous d’accord pour dire que le cœur naturel ne s’améliorera jamais, et que le Saint-Esprit a créé en nous un cœur nouveau, une mentalité qui n’est plus ennemie de Dieu, mais désireuse de lui plaire. Cependant, soyons honnêtes, et admettons qu’à certains moments, nous sommes à tel point subjugués par le péché (rancune, impureté…) que nous ressemblons fort à l’homme naturel par notre comportement, et, parfois, hélas, nous agissons plus mal que des incroyants. Comme déjà dit, eux non plus ne font pas le mal du matin au soir, bien au contraire.
Mais ce qui est constant en eux, c’est l’orientation de leur cœur qui refuse que Christ soit Seigneur et Sauveur dans leur vie.
Ne constatons-nous pas la même corruption en nous que celle des incroyants ? (D’ailleurs, G. B, plus haut, dit la même chose !) Mais alors, qu’est-ce qui a changé en nous ? Nous appartenons à Jésus-Christ, notre Sauveur et notre Seigneur !
Après avoir péché, très vite nous sommes pris de dégoût ou de honte pour nous-mêmes et notre péché, subjugués cette fois par l’Esprit de Dieu !
Et nous constatons que la haine normale du chrétien envers le péché est de retour et… nous nous repentons, et, par le Jésus notre Sauveur, nous sommes délivrés du péché. Ce que l’incroyant est appelé à faire aussi ! Amen !
Compléments
La Bible enseigne-t-elle la totale corruption de l’homme ?
Pour avoir un aperçu des derniers articles parus, cliquez i c i
Pour être avertis à chaque nouvelle parution d’article,
abonnez-vous ! Voir i c i
J’apprécie beaucoup la mise en évidence que tu fais de ce qu’est la corruption de la nature humaine qui n’est pas l’annihilation de la Création que Dieu a faite en l’être humain, mais une révolte consciente et permanente contre Dieu (cela rejoint tout à fait la définition de la « chair » que nous avons en Romains 8).
On est en phase ! Je pense pour Romains 6.3 aussi ? Je profite pour signaler aux lecteurs de la 1e heure de Romains 6.3 qu’il y a des commentaires qui pourraient être intéressants…