Contrairement au site Arminianisme Évangélique dont je vous partage ici quelques pépites, notre but n’est pas de promouvoir une école de pensée, aussi bonne soit-elle globalement, mais d’être le plus fidèle possible aux Écritures, même si celles-ci bousculent nos conceptions – et heureusement qu’elles le font ! (Lecteurs, n’hésitez pas à signaler les erreurs constatées !)
Mes amis du site en question me pardonneront (comme toujours) la manière sélective de rendre leurs articles en conformité avec l’objectif de jean3seize.com.
Je vous invite toutefois à vous reporter à leurs articles complets pour plus d’informations.
Roger OLSON : FAQ Arminianisme (Partie 5)
La « grâce prévenante » est-elle enseignée dans la Bible ?
Bien que le terme lui-même ne soit pas mentionné explicitement dans la Bible, plusieurs passages y font référence. Il s’agit donc d’un concept théologique conçu, tout comme la « Trinité », pour exprimer un sujet présent dans les Écritures. Ce concept permet d’expliquer ce qui, sans lui, semblerait contradictoire. Jean 12.33 est peut-être le verset biblique le plus clair concernant la grâce prévenante :
Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre,
j’attirerai tous les hommes à moi.
Il s’agît d’une grâce résistible qui convainc, appelle, illumine et donne la capacité aux pécheurs de pouvoir se repentir et croire en Christ afin d’être sauvés.
Dans ce verset, Jésus affirme qu’une fois élevé, il attirera tous les hommes à lui. Le mot grec traduit par « tous » est pantas qui fait clairement référence à tout le monde de manière inclusive, et non uniquement à « certains », par exemple, « les élus ».
Le mot grec traduit par « attirer » est très débattu. Les (théologiens) calvinistes affirment généralement qu’il est préférable de traduire ce mot par « contraindre ». Cependant, si c’était là son sens, la conséquence qui en résulterait serait l’universalisme.
Croire en la grâce prévenante ne dépend pas des seuls textes-preuves.
En effet, elle est enseignée implicitement du début à la fin des Écritures.
La grâce prévenante est le seul moyen de donner une explication cohérente à cet enchaînement d’idées clairement biblique :
1) Personne ne cherche Dieu (dépravation totale),
2) L’initiative du salut appartient à Dieu,
3) La capacité de l’homme à exercer une volonté bonne envers Dieu vient de Dieu,
4) Le salut est un don de Dieu et non le résultat de l’œuvre de l’homme, et
5) Les hommes sont capables de résister à l’offre de salut de Dieu.
C’est tout cela qui est résumé dans l’expression « grâce prévenante « .
( Ici, l’auteur constate qu’il peut y avoir des divergences quant à la mesure où cette grâce prévenante est fournie à chaque personne. On peut aussi apprécier diversement le rôle de l’évangélisation dans l’impact de la grâce prévenante sur les pécheurs.)
Si Dieu savait tout ce qui allait arriver et a créé ce monde malgré tout, ne peut-on pas dire que tout a été prédéterminé par le biais de la création ?
(L’auteur ne croit pas) que Dieu ait « prévisualisé » tous les mondes possibles pour ensuite choisir le nôtre pour le créer. Dieu a choisi de créer un monde et d’y inclure des créatures créées à son image et à sa ressemblance, ayant la libre volonté de pouvoir l’aimer et lui obéir ou non.
La connaissance que Dieu a de ce qui se passe dans ce monde « correspond » (c’est le meilleur terme) à ce qui se passe. Elle ne provoque pas ou ne rend pas nécessaire ce qui se passe. Il est vrai que nous ne pouvons pas expliquer intégralement la prescience de Dieu sans glisser vers le déterminisme.
Cependant, les mystères du libre arbitre, c’est-à-dire la possibilité de pouvoir faire ou non un choix, et de la prescience divine non déterminante sont des mystères beaucoup plus faciles à accepter que n’importe quelle forme de déterminisme divin qui, étant donné la réalité de notre monde, jette inévitablement des ténèbres sur le caractère de Dieu.
Trois fondamentaux de notre foi
Premièrement, Dieu est absolument et inconditionnellement bon d’une manière que nous pouvons qualifier nous-mêmes de bon.
En d’autres termes, la bonté de Dieu ne viole pas notre intuition fondamentale de ce qu’est la bonté.
Deuxièmement, la volonté conséquente de Dieu n’est pas la volonté antécédente de Dieu.
Dieu a décidé antécédemment à la chute de permettre la rébellion humaine et ses conséquences. Tous les péchés et maux sont permis par Dieu par sa volonté conséquente et ne sont en aucun cas conçus, ordonnés ou rendus certains selon sa volonté antécédente.
Troisièmement, le salut des individus n’est pas déterminé par Dieu, mais est pourvu, par l’expiation et la grâce prévenante, et est accompli par Dieu, via la régénération et la justification par grâce par le moyen de la foi.
Compléments
Du même auteur, des réponses aux critiques faites à l’arminianisme, qui sont souvent des clichés de gens mal informés, n’étant pas allés à la source
Roger OLSON : L’arminianisme est une théologie centrée sur Dieu
par Publication AE
Sur la grâce prévenante : un texte wesleyen :
La grâce prévenante, un concept biblique ?
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Merci Claude pour ces pépites.
La grâce prévenante de Dieu n’est-elle pas résumée dans ces paroles de Jésus « votre Père céleste fait luire son soleil sur les méchants aussi bien que sur les bons, et il accorde sa pluie aux justes comme aux injustes. » Matth 5.45 ?
N’est-ce pas en raison de cette grâce prévenante que nous (tous) les humains pécheurs sommes capables de bonnes choses? N’est-ce pas en raison de cette grâce que les humains continuent, malgré la chute, à être porteurs, certes malheureusement seulement en partie, de la bénédiction reçue par les êtres humains lors de la création (avant la chute!)?
Libre arbitre et déterminisme. Comment Dieu pourrait-Il ordonner à l’être humain de choisir entre le bien et le mal si c’était Lui qui aurait déterminé son comportement à l’avance ? Ne serait-Il pas, dans une telle alternative, le pire des hypocrites ? Pensons simplement à Caïn.
Ce déterminisme peut aller très loin. J’ai entendu un enseignement récemment qui disait que Joseph, puisqu’il était choisi par Dieu pour être une figure de Christ, était exempt du poids de l’héritage qui pesait sur ses frères (héritage entrainant des déviations qui allaient en s’empirant à chaque génération !!!). Que s’il « trouvait grâce » auprès des personnes en Egypte c’était simplement parce que Dieu était avec lui et avait tout préparé d’avance pour lui. La personnalité et les attitudes de Joseph n’avaient guère d’importance dans tout ce déroulement !!
Merci oh notre Dieu pour l’immensité de Ta grâce.
Bien fraternellement, Jean Paul
Merci, Jean-Paul, pour ce précieux retour.
Concernant la grâce prévenante, tu as parfaitement raison, mais il faut, absolument (et je sais que u le fais) placer ces éléments de ce qu’on appelle communément la providence de Dieu dans le cadre de son projet de salut de l’homme pour l’intégrer au peuple de l’alliance ! « Ne reconnais-tu pas que la bonté de Dieu te pousse (ou t’attire, pour coller avec Jean 12.32 ?) à la repentance ?
Je précise, parce que malheureusement, on lit trop souvent que la grâce générale de la providence est pour tous les hommes et la grâce particulière du salut serait réservée aux élus. Si Dieu est bon – et nous le proclamons tous -, veut-il laisser une partie des bénéficiaires de cette bonté en-dehors des bienfaits suprêmes acquis à la croix par son cher Fils ?
Déterminisme : Eh oui, on entend hélas un mélange de vérités et d’erreurs ! Ma prière est que le Seigneur me garde conscient que moi-même, je ne suis pas détenteur de la vérité (C’est Christ, la vérité !) Je peux seulement témoigner de ma perception actuelle de telle ou telle vérité, et inlassablement la confronter aux Ecritures et… à la compréhension des mêmes textes de mes frères et sœurs ! Shalom !