La capacité d’exercer la foi est-elle uniquement l’apanage de certains ? Il existe un très grand nombre de situations quotidiennes dans lesquelles nous exerçons notre confiance et notre foi. À moins d’être trompée, la confiance se cultive dès l’enfance ; tous les enfants en bas âge ont une confiance innée dans leurs parents. Dès notre réveil, nous témoignons notre confiance à des personnes et aux situations que nous rencontrerons. Lorsque nous prenons notre petit déjeuner, nous ne demandons pas des preuves que les produits ne contiennent pas de poison ; nous faisons confiance aux fabricants. Nous prenons en toute confiance place dans notre voiture, même si nous ne savons pas très bien comment le moteur fonctionne. Nous avons confiance dans nos collègues sur le lieu de travail, nous croyons que chacun s’acquittera de ses tâches spécifiques et que tous respecteront les consignes de sécurité pour le bien de l’ensemble du personnel. Nous possédons déjà cette aptitude naturelle à croire, à faire confiance, à exercer la foi, à compter sur les autres, si bien que ces expressions sont finalement équivalentes dans la vie de tous les jours.
À propos de la foi, nous avons un épisode très intéressant de la vie de Pierre, lorsque les disciples ont vu Jésus venir à leur rencontre en marchant sur les eaux :
« Pierre Lui répondit : Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille vers toi sur les eaux. Et il dit : Viens ! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus. Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il s’écria : Seigneur, sauve-moi !
Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (Mt 14.28-31).
Si l’exercice de la foi était une capacité exclusivement accordée par Dieu uniquement à un groupe sélectionné, comme celui des disciples, Jésus aurait pu dire quelque chose du genre : « Mon cher Pierre,je suis navré ! Tu as sombré parce que j’ai négligé de te donner la foi et la grâce irrésistible pour que tu puisses constamment fixer le regard sur moi ! »
Jésus a souvent été attristé par le peu de foi qu’il constatait chez ses propres disciples, comme lorsqu’il a apaisé la tempête sur la mer de Galilée.
Il leur demanda :
« Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? Alors Il se leva, menaça les vents de la mer, et il y eut un grand calme » (Mt 8.26).
Cet incident, ainsi que beaucoup d’autres rapportés dans les évangiles, donnent à penser que Jésus s’attendait à ce qu’ils exercent la foi innée qu’ils possédaient déjà.
Plus tard, le Seigneur dit à Simon Pierre :
« Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Luc 22.31-32).
Selon les calvinistes, la foi que possédait Pierre était un don de Dieu, car ils ne reconnaissent pas d’autre source que Dieu.
Toutefois, la Bible nous montre qu’il existe aussi une sorte de foi possédée par chaque être humain pour faire face à la vie de tous les jours. Bien sûr, cette foi a aussi sa source en Dieu, mais dans le sens qu’elle fait partie de la nature humaine telle que Dieu l’a crée, afin d’équiper l’homme pour la vie sur terre.
Dans Marc 6.5-6, il est écrit :
« Il ne put faire là aucun miracle, si ce n’est qu’il imposa les mains à quelques malades et les guérit. Et il s’étonnait de leur incrédulité. »
À l’opposé, Jésus s’est étonné devant la foi du centurion, dans Matthieu 8.10.
Pourquoi Jésus s’étonnait-il aussi bien du manque de foi dans un cas et de son admirable exercice dans l’autre si l’absence ou la présence de la foi ne dépendait que de sa propre volonté sélective ?
La vérité est que nous pouvons diriger ce type général de foi, de confiance (des mots très synonymes) dans la recherche de Dieu : ce faisant, nous pouvons cultiver la « foi salvatrice » lorsque Dieu vient à notre rencontre selon sa promesse : «cherchez et vous trouverez » (Mt 7.7). L’alternative est la négligence ou le refus de le faire, ce qui entraîne des résultats tragiques, lorsque nous nous prosternons devant d’autres dieux comme le matérialisme, la célébrité, la popularité et bien d’autres objets de notre poursuite.
La Parole de Dieu exhorte constamment les chrétiens et les non-croyants à croire en Dieu et en ses promesses. À propos du verset suivant :
« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Ep 2.8), le don de Dieu mentionné ici se réfère au sujet traité dans les versets qui précèdent dans cette lettre aux Éphésiens, c’est-à-dire à l’ensemble du salut et non à la foi seule. Dans son commentaire sur Éphésiens 2, Jean Calvin affirme avec raison que Paul traite du salut dans tous ses aspects et non seulement de la foi. Le mot foi est féminin en grec, alors que cela est neutre. Donc il ne peut pas désigner la foi.
Fondamentalement, la foi ne désigne donc pas quelque capacité mystérieuse accordée par Dieu à quelques élus, mais une faculté que, dans son essence, nous sommes tous capables d’exercer et Dieu nous invite à lui demander d’augmenter notre foi.
La foi au sens biblique est la confiance dans ce que Dieu dit et dans ce qu’il a accompli pour nous.
Lorsque la Parole affirme, dans Hébreux 11.6 que « sans la foi, il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent », elle signifie que tant que nous ne nous décidons pas à lui faire confiance de tout notre être, nous n’avons aucune foi réelle en lui et nous ne lui procurons aucun plaisir.
Le mot « foi » dans l’Écriture implique la confiance en Dieu. Le Seigneur Jésus est évidemment avide de nous venir en aide pour que notre foi augmente, et nous pouvons le Lui demander, comme l’ont fait les disciples dans Luc 17.5 :
« Les apôtres dirent au Seigneur : Augmente-nous la foi. »
Il répond souvent au cri de notre cœur en testant déjà la foi que nous possédons, et il permet les épreuves et les tribulations pour que nous L’implorions du plus profond de notre désespoir, conscients de notre total dénuement et inaptitude. La foi est aussi un fruit de l’Esprit (Galates 5.22).
Une invitation généreuse et encourageante pour nous tous se trouve dans Matthieu 11.28-30 :
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes.
Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger. »
Cette invitation de Jésus-Christ s’adresse-t-elle à tous ? Oui, la glorieuse vérité est que nous avons tous le pouvoir de décider de placer notre foi dans le Seigneur Jésus-Christ. C’est à nous d’aller vers lui ; l’invitation est là, et nous sommes libres de nous approcher de lui comme n’importe qui pouvait s’approcher de lui durant son ministère terrestre.
« Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria :
Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié »
(Jn 7.37-39).
L’invitation au salut est envoyée jusqu’aux extrémités de la terre.
Dans Esaïe 45.22, nous lisons :
« Tournez-vous vers moi, et vous serez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la terre ! Car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre. »
Cette invitation au salut serait un leurre si elle se limitait à Israël ou à un autre groupe. En réalité, cette merveilleuse invitation s’adresse à tous les peuples de la terre, sans distinction de race, d’âge, de couleur et de confession de foi dans laquelle ils ont été élevés.
« Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée » (Tite 2.11).
Comment peut-on imaginer que Dieu limite sa grâce à un groupe choisi avant la chute ? Ce fait sublime mérite d’être répété : nous pouvons nous reposer sur l’assurance que Dieu offre sa grâce et sa miséricorde à tous et que cette miséricorde triomphe du jugement. Il y aura au ciel des âmes de toutes langues et de toutes tribus existant ici-bas :
« Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation » (Ap 5.9).
Pourtant, des tribus se sont éteintes et ont disparu de la terre sans que les chrétiens les aient apparemment évangélisées. L’œuvre du salut de Dieu s’étend manifestement bien plus loin que nous pouvons l’imaginer.
Jésus déclare : « Que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement » (Ap 22.17). Dirait-il : « Que celui qui veut prenne… » s’il n’invitait que ceux auxquels Dieu aurait accordé « la foi nécessaire pour prendre » ?
Comme toujours, soyons assurés que l’Esprit dit vraiment ce qu’il pense.
Il est clairement évident que notre responsabilité est d’exercer la foi et de prêter attention à la voix de Dieu :
« Mais Mon peuple n’a point écouté ma voix, Israël ne m’a point obéi.
Alors je les ai livrés aux penchants de leur cœur, et ils ont suivi leurs propres conseils. Oh ! Si Mon peuple m’écoutait, si Israël marchait dans mes voies ! » (Ps 81.12-14).
Considérons de nouveau les disciples de Jésus et le fait que le Seigneur a souvent été profondément attristé par leur manque de foi, comme cela est écrit dans Matthieu 16.8 :
« Jésus s’en rendit compte et dit : Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens de peu de foi, parce que vous n’avez pas pris de pains ? »
Jésus se serait-il étonné du niveau de foi des disciples si c’était lui qui le leur avait donné initialement ? Soyons convaincus de cette glorieuse vérité : notre Père céleste est avide de nous encourager et de fortifier notre foi si nous nous appuyons constamment sur lui.
Notons aussi qu’il y a une foi spéciale, don de l’Esprit Saint. Cette foi n’est pas en rapport avec la démarche salvatrice mais la grâce de croire sans l’ombre d’une hésitation à une intervention divine proche.
Quelques exemples de cette foi-là sont donnés dans Hébreux 11.
Dudley WARD se définit comme missionnaire, engagé avec son épouse Jill dans l’évangélisation, la distribution de littérature, l’encouragement des serviteurs de Dieu dans leur passion pour le ministère chrétien.
Cette série d’articles est tirée du livre de Dudley, « Programmés par Dieu ou libres de le servir ? » aux Editions Oasis (épuisé, mais j’ai encore quelques exemplaires). Vous pouvez écouter son message ici : https://www.youtube.com/watch?v=dh1GFyR72Ck et https://www.youtube.com/watch?v=u-vKC6FwA7g