Que penser du compatibilisme ?

Compatibilisme  ou… compatibilité ?

Je suggère de distinguer entre deux choses :
Compatibilisme  : deux contraires seraient compatibles ? 

Est-il acceptable d’admettre qu’une maison a été entièrement réalisée par l’entreprise Debrique et que l’acquéreur, M. Debroc,  est en même temps entièrement responsable (coupable) de ses malfaçons ?

Que dites-vous de ce « compatibilisme », qui prétend que Dieu a déterminé avant la fondation du monde qui serait sauvé, indépendamment des personnes même et qu’en même temps, chacun serait entièrement responsable (coupable) de sa perdition éternelle, à cause de son péché ?
C’est malheureusement ce qui est enseigné sous le vocable de compatibilisme.

Compatibilité :  deux vérités d’ordre différent peuvent parfaitement être compatibles !

M. Debroc a tous les droits de propriétaire sur sa maison.
Il est absolument souverain pour l’usage qu’il veut faire de sa maison. Il décide librement de la louer à M. Bricabrac.  Ceci n’affecte en rien ses droits de propriété, et son locataire ne pourra jamais s’attribuer le moindre mérite pour la construction de cette maison.
Le locataire, quant à lui, est entièrement responsable des dégradations éventuelles qu’il pourrait causer.

Dieu est absolument souverain, il est l’auteur du salut de A à Z, et rien ne peut affecter sa souveraineté. Aucun homme ne pourra jamais se prévaloir du moindre mérite de son salut, acquis par la mort substitutionnaire du Sauveur. Même pas de celui de venir à Christ, car sans l’œuvre du Saint-Esprit qui attire nos cœurs à lui, personne ne viendrait à lui.
Mais chaque être humain est totalement responsable d’accepter le salut offert.  Les « dégradations » éternelles de son âme en cas de refus de la grâce offerte ne pourront être imputées à personne d’autre qu’à lui-même !

Je note que plusieurs théologiens calvinistes, tout en utilisant le terme consacré de  « compatibilisme » professent plutôt cette compatibilité là.
Si je ne me trompe, Donald Carson est de ceux-là. En tout cas, son « calvinisme » me semble tout à fait… compatible avec la foi que nous professons sur ce blog. Et je ne peux que recommander chaleureusement son excellent livre « Jusques à quand » (Excelcis)

Claude

(Comme toutes les autres de cette rubrique, cette réponse est susceptible d’être complétée par une autre, d’un auteur différent.)

Complément de Roger OLSON, tiré de https://arminianisme-evangelique.fr/le-compatibilisme-est-il-un-concept-biblique/

Le compatibilisme affirme à la fois le libre arbitre et le déterminisme (la croyance que tout ce qui se passe, y compris les décisions et actions humaines sont déterminées) // Il repose sur la conviction que nous agissons toujours en accord avec notre désir le plus fort. En d’autres mots, les compatibilistes disent qu’il est incohérent de prétendre qu’une personne puisse vouloir faire ce qu’elle ne veut pas faire et ensuite suivre cette volonté qui est opposée à son intention ou son désir le plus fort. Cela semble être une réflexion philosophiquement valable.//

En Romains 7, l’apôtre Paul contredit catégoriquement le compatibilisme. Lisons Romains 7:14-19. Ici Paul établit sans équivoque et sans réserve qu’il (1)  fait ce qu’il ne veut pas faire, et ne fait pas ce qu’il veut faire. Ceci est impossible dans le compatibilisme. Apparemment, Paul n’aurait juste rien compris à la philosophie. On ne peut interpréter Romains 7 sans admettre que Paul croyait au libre arbitre comme un pouvoir de choix contraire.

(1) et le « il » désigne également les autres