Ma cousine Éliane avait bien d’autres ambitions que de connaître Jésus-Christ. Au point d’en heurter son pasteur ! Elle raconte…
« Oh, Monsieur le Pasteur, pour moi, la confirmation, c’est la fin de l’obligation du catéchisme, et le commencement d’une vie où je peux m’amuser comme je veux ! »
Choqué par ma réponse, notre pasteur expliqua à mes parents que dans ces conditions, il ne pouvait pas me confirmer…
Il faut dire qu’il nous préparait à la cérémonie de la confirmation avec beaucoup de sérieux ! Il nous expliquait que nous allions « valider notre baptême de bébé »[1] demandé par nos parents. Il voulait nous rendre conscients de la responsabilité de cet engagement, et nous avait assurés que nos vœux ne seraient pas pris à la légère par Dieu.
« La vie sur cette terre, disait-il, est pour un temps, mais l’éternité n’aura pas de fin ». Cela m’a bien sûr interpellée, mais moi, je voulais surtout profiter de la vie présente, aller au bal, me maquiller, bref tout ce que mes parents me défendaient, mais que je trouvais si attrayant. Les questions spirituelles, je les reléguais dans un avenir lointain.
Le pasteur nous avait pris à part, nous demandant si nous avions bien compris l’importance de l’engagement de la confirmation. Naïvement, je lui avais donné cette réponse qui avait motivé sa visite à mes parents. Le scandale pour cette famille protestante !
Fille unique, j’avais grandi entourée de parents aimants et choyée par une grand-mère toujours aux petits soins pour moi. Ma grand-mère vivait avec nous et rayonnait d’une paix qui m’a toujours frappée. Je la vois encore en souvenir assise à la table de la cuisine, sa grosse Bible ouverte devant elle, et la lisant avec joie et sérénité. Le soir, au chevet de mon lit, elle me racontait des histoires bibliques. Vers l’âge de 10-12 ans, je n’en voulais plus de ces histoires ! J’avais d’autres préférences et j’aimais lire des romans à l’eau de rose, des histoires d’amour, des fictions policières…
Au catéchisme, je m’ennuyais. Je connaissais beaucoup de textes enseignés par ma grand-mère, et les choses de Dieu ne m’attiraient plus du tout. J’étais fascinée par bien d’autres choses et je voulais vivre à ma façon. J’avais une personnalité très affirmée et je contestais facilement, mais, au fond de moi, je savais toujours que Dieu existait.
Voilà donc ma cérémonie de confirmation remise en question par notre pasteur ! La famille était invitée, l’habit commandé, la viande aussi. Ce sera la honte dans ce village où tout le monde se connait ! Ça ne s’est jamais vu qu’une jeune de 14 ans ne faisait pas sa confirmation. Le pasteur m’a laissé 15 jours de réflexion, me disant de « me mettre devant Dieu. » Maman pleurait, disant que je ne pouvais pas leur faire cela, et papa m’a dit : « Pense à tous les cadeaux que tu vas recevoir, montre, collier en or, couverts en argent etc.»
Alors j’ai fait semblant d’être d’accord avec le sérieux du pasteur, j’étais hypocrite, car je n’en pensais pas moins (pouvoir m’amuser, me maquiller, flirter, etc.) J’ai donc dit au pasteur que j’avais compris le message. Heureusement qu’il ne pouvait pas lire dans mon cœur, mais Dieu le savait ! J’ai donc fait ma confirmation… comme tout le monde !
À la fin de ma scolarité primaire, ma maman tenait à ce que j’apprenne à bien cuisiner avant d’entrer en école de commerce. Ainsi, j’ai passé plusieurs semaines au foyer de mon oncle Édouard et ma tante Sophie qui géraient une pâtisserie à Bouxwiller. J’en garde un très bon souvenir. J’étais touchée par la paix qui régnait dans leur famille et leur grande confiance en Dieu. Je voyais qu’ils avaient une relation personnelle avec lui. Ils vivaient différemment des autres, et bien qu’ils avaient énormément de travail, ils prenaient toujours le temps pour un moment de partage et priaient avec moi et mes cousins Claude et Francis. Ma tante m’a parlé de Jésus comme d’un ami qui m’aime et veut me sauver, mais à l’époque je ne réalisais pas ma perdition. Néanmoins, je me rappelais les paroles de notre pasteur : « La vie ici-bas est temporaire et l’éternité c’est toujours ! » et, un soir où ma tante m’a expliqué le chemin du salut, j’ai décidé de suivre Jésus.
Je fréquentais alors des groupes de jeunes chrétiens et la vie suivait son cours. J’ai fait mon école de commerce à Strasbourg et je me sentais à l’aise partout. Je tolérais bien des entorses à la vérité, car je ne voulais décevoir personne et Jésus n’était plus ma priorité. À 20 ans, j’ai fait la connaissance de mon futur mari Thomas, issu d’une famille protestante stricte. Le simple fait qu’il croyait en Dieu et qu’on pouvait prier ensemble me semblait suffisant pour construire un foyer solide.
Nous nous sommes donc mariés l’année suivante, et de notre union sont nés quatre enfants qui faisaient toute notre joie. Notre vie de famille était jalonnée de hauts et de bas, de joies et de larmes, d’événements heureux et d’épisodes douloureux.
Lors d’un camp chrétien à Anduze, j’étais impressionnée par le témoignage de jeunes qui avaient confessé leurs péchés et mis leurs vies en ordre avec Dieu. Moi je n’avais jamais rien mis en ordre puisque je ne me trouvais pas si mal que ça et que j’avais une haute opinion de moi-même.
C’est au travers différentes épreuves que j’ai enfin compris ma perdition et expérimenté la bonté et la fidélité de Dieu. J’ai réalisé que Jésus ne voulait pas seulement être mon Sauveur, mais aussi mon Seigneur, et que je devais lui abandonner toute ma vie. Il est le seul à pouvoir satisfaire les plus profondes aspirations du cœur humain.
J’ai pris conscience de quel amour merveilleux le Seigneur Jésus m’aimait, lui le Fils de Dieu qui a donné sa vie pour moi. Il est mort pour mes péchés et m’a pardonné. Combien je l’avais offensé par mon orgueil, ma propre justice, mon autosuffisance ! Il m’a graciée, et aujourd’hui avec le recul, je suis émerveillée de la bienveillance et la miséricorde de Dieu. Mon mari a fait une démarche similaire : quelle joie de pouvoir servir Dieu ensemble désormais !
Mais, que de luttes pour faire triompher le bien et la vérité… d’abord dans nos propres cœurs ! Et quand nous assistons, impuissants, aux assauts du mensonge et du mal ? Ainsi, le foyer d’une de nos filles a volé en éclats à la suite de manipulations mentales d’un gourou. Comment ne pas céder à l’amertume ? Dur, dur de différencier la colère légitime face au mal et la rancœur destructrice envers ceux qui en sont les auteurs !
Je crois que ma fille vit le pardon plus profondément que moi ! Mais je demande chaque jour au Seigneur d’enlever mon amertume, car lui-même m’a fait grâce ! Il me tend la main et me relève. Le pardon est libérateur !
Pour rien au monde, je ne voudrais retourner en arrière. Jésus s’est tenu à mes côtés durant tout le chemin parcouru et la paix du cœur vaut plus que tout l’or et l’argent de cette terre. Mon vœu le plus cher est que nos nombreux petits-enfants puissent chacun trouver le salut en Jésus-Christ et vivre pour lui. Je termine par ce chant que j’aime énormément : « En mon cœur, j’ai choisi de suivre Jésus-Christ, oui pour toujours, pour toujours ! Si mes amis s’en vont qu’importe, moi j’irai, oui pour toujours, pour toujours »
Éliane KLEIN
[1] selon l’enseignement de l’Église luthérienne
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