La loi pénale française interdit et sanctionne toute discrimination entre personnes différentes. Mais… la Bible cautionnerait-elle de telles discriminations ? Il y a des textes troublants, qui peuvent mettre mal à l’aise ! Allons prendre tout cela… sous la loupe !
En fait, cette étude est partie d’un courriel d’un lecteur du calendrier Vivre Aujourd’hui, suite à la parution d’un feuillet que j’avais écrit, qui tentait d’expliquer Galates 3.28 (Il n’y a donc plus de différences… etc.)
Le lecteur conteste la phrase : « La Bible exige que tous soient traités avec justice et équité, sans discriminations dues à leur sexe, leur rang social, leur religion« .
Il fait valoir que « la Bible, en réalité, cautionne la discrimination ».
(mise en gras par ce correspondant). Voici ce qu’il écrit :
Concernant le prêt d’argent : discrimination entre l’Hébreu et l’étranger, selon : Deutéronome 23.19,20 et Deutéronome 15.1-3
concernant l’esclavage : discrimination entre l’esclave hébreu et celui d’un autre origine ethnique : Lévitique 25.39-46
concernant les sexes : le temps d’impureté de la femme diffère selon
que le nouveau-né est un garçon ou une fille Lévitique 12.1-5
Troublant, en effet ! Mais voyons d’abord de quoi nous parlons quand nous évoquons la discrimination : Service public.fr donne la définition suivante :
La discrimination vise à défavoriser une personne pour des motifs interdits par la loi. Par exemple l’origine, le sexe, l’âge, l’orientation sexuelle, les convictions politiques, philosophiques ou religieuses.
La discrimination fondée sur un de ces motifs est sanctionnée par la loi pénale.
On parle de discriminations raciales, religieuses, sociales ou sociétales, qui se manifestent dans les domaines de l’accueil, de l’emploi, des salaires etc.
Cela va du favoritisme aux ségrégations.
Je suis sûr que tous les chrétiens sont en phase avec ces prescriptions légales et les vivent. Par exemple, j’espère que plus personne ne milite pour le silence des femmes dans les réunions ou pour la ségrégation raciale dans nos assemblées !
Cela posé, les exemples cités plus haut prouveraient-ils que le Dieu de la Bible, donc notre Dieu, cautionnerait les discriminations, et nous mettrait en porte à faux avec la loi et… avec nos consciences ? Avouons que ce serait gênant !
Je vous propose 3 axes d’exploration :
- D’abord, voyons ce que les Écritures disent en général au sujet de l’accueil de nos semblables… différents. Elles sont cohérentes et l’enseignement clair qui s’en dégage doit s’appliquer à l’exégèse de versets en question.
- Dans un deuxième temps, situons ces passages bibliques dans leur contexte et essayons de les décoder à partir des lumières néotestamentaires.
- Enfin, découvrons les différentiations voulues par Dieu, car il y en a !
1. L’accueil des autres dans leurs différences
Romains 15.7 : Accueillez-vous donc les uns les autres comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. (juifs et non juifs)
Romains 14.1 : Accueillez celui qui est faible dans la foi sans discuter ses opinions.
Jacques 2.9 : Si vous faites des différences entre les personnes, vous commettez un péché et vous voilà condamnés par la Loi, parce que vous lui désobéissez. (riches pauvres)
1 Timothée 5.21 : Je te conjure solennellement devant Dieu, devant Jésus-Christ et ses anges élus, d’observer ces règles sans parti-pris ni favoritisme.
(trouvé ce matin même dans ma lecture quotidienne !)
Dieu est amour, et c’est une base solide pour notre réflexion.
On aura beaucoup de mal à relier l’amour à la discrimination, à la ségrégation ou au favoritisme !
2. Alors, que penser des passages bibliques cités ?
La clé me semble être qu’il s’agit exclusivement de textes de l’Ancien-Testament, et, plus précisément de la période d’avant l’instauration de la royauté en Israël.
Quelle importance ? Eh bien, Israël vivait ce qu’on appelle une théocratie :
Dans la pensée divine, le peuple était sous gouvernement direct divin, et ses conducteurs comme Moïse et Aaron n’étaient que ses porte-parole !
Cela supposait donc des règles sociales, sociétales, sanitaires et pénales spécifiques pour cette administration.
Ces règles n’étaient donc pas des discriminations, mais des différentiations protectrices du peuple élu !
Dieu a établi, non des discriminations entre les personnes, mais bel et bien une différentiation, des différences, dont certaines sont pérennes, mais dont un grand nombre, avouons-le, nous heurteraient aujourd’hui ! Mais justement, celles-ci ne s’adressent pas à nous au premier degré ! Les sacrifices d’animaux préfiguraient le sacrifice parfait de notre Sauveur qui les a rendus caducs !
(Pouvez-vous imaginer ce bain de sang des sacrifices lors de nos célébrations ? Merci Seigneur de ce que la réalité ait remplacé l’ombre.)
Cela nous mènerait trop loin de reprendre tous les exemples cités. Tous les bons commentaires en ligne et certainement celui de l’Encyclopédie des Difficultés Bibliques, nous éclaireront. (Je ne veux pas trop rallonger, je ne les consulterai donc pas dans le cadre de cet article !) Je me contenterai d’examiner un seul texte, et on pourra extrapoler sur les autres à partir de là.
>> le temps d’impureté de la femme diffère selon que le nouveau-né est un garçon ou une fille Lévitique 12.1- à 5
Je ne suis vraiment pas un spécialiste de la loi mosaïque et de la culture juive, mais, il semblerait que cette différentiation soit une mesure de protection pour la maman (donc pour la femme) !!
En effet, des papas machos, déçus de ce que leur enfant soit une fille, pouvaient bousculer leur épouse, ne pas lui accorder le temps de repos après accouchement, et vouloir… mettre en route un nouveau bébé, dans l’espoir que cela soit cette fois-ci un garçon !
Et nous, lecteurs du 21e siècle, nous sommes amenés à bénir notre Dieu pour sa sagesse, son amour, sa protection. Il y a d’ailleurs encore plus dans ce texte :
Il suffit de lire la suite :
v 6 : Lorsque prendra fin la période de sa purification, qu’il s’agisse d’un fils ou d’une fille, elle apportera au prêtre, à l’entrée de la tente de la rencontre, un agneau d’un an pour l’holocauste et un jeune pigeon ou une tourterelle pour le sacrifice d’expiation.
Concernant le salut et le statut d’enfant de Dieu, le chemin d’accès au Trône de la grâce est le même pour femmes et hommes, alléluia !
Le Dieu d’amour n’a jamais voulu défavoriser certaines classes de la société par rapport à d’autres, mais la différentiation qu’il a établie fait partie de son plan d’amour.
Et c’est ainsi que nous en venons tout naturellement au verset d’entête de mon feuillet Vivre Aujourd’hui (du 15 janvier 2023) intitulé Unis à Jésus-Christ.
Galates 3.28 : Il n’y a donc plus de différence entre les Juifs et les non-Juifs, entre les esclaves et les hommes libres, entre les hommes et les femmes. Unis à Jésus-Christ, vous êtes tous un.
Sur ce feuillet, je disais qu’ici, Paul annonce qu’en Christ bien des différences entre les êtres humains tombent. Et j’interrogeais pour déterminer sur quel plan l’apôtre se place. Copié-collé des possibilités et de mon choix :
– sur le plan sociétal ? Paul ne dit pas que les différences génétiques de sexe ou de race cesseront. Elles sont une richesse, un épanouissement !
– sur le plan social ? La Bible exige que tous soient traités avec justice et équité, sans discriminations dues à leur sexe, leur rang social, leur religion.
– sur le plan du salut ? Dieu n’a jamais prévu de sauver les femmes autrement que les hommes, et il sauve les Juifs de la même manière que les non-Juifs.
– sur le plan communautaire ? Oui, voilà ce que Paul avait en tête. Il pense à l’ensemble des chrétiens véritables. Dans ce que Jésus appelle l’Église, rien ne doit influencer l’amour des uns pour les autres.
Tous ceux qui sont unis au Christ sont unis entre eux sans considération de sexe, de race ou de rang social. Vous aussi, si vous avez cette relation avec lui.
Dieu ne cautionne donc vraiment pas les discriminations, mais nous appelle à l’amour et à l’accueil des autres, aussi différents de nous qu’ils puissent être !
Mais… gare à l’autre extrême, faussement antidiscriminatoire, ce qui prend actuellement le nom de wokisme ! (voir le Replay du webinaire très informant de TPSG : Le wokisme: la nouvelle religion qui saisit l’occident
Si j’ai bien compris, on prétend rejeter toute différentiation entre les humains, et cela mène à vouloir éradiquer ce qui les distingue, et à prendre parti pour toutes les minorités, qu’elles soient éthiquement justifiées ou non. Ce qui est répréhensible, dès lors, c’est le fait de ne pas se soumettre à ce nivellement des valeurs, et, croyez-moi, le wokisme n’aura pas beaucoup d’indulgence envers nos Églises, qui seront une minorité honnie malgré les beaux principes !
Considérant ces réalités, notre article ne serait pas complet sans la mise en lumière des différentiations absolument voulues par notre Dieu !
Contrairement aux discriminations, qui sont toutes de source humaine, ces différentiations s’inscrivent dans le projet créateur et salvifique de notre Dieu !
3. Les différentiations décrétées par Dieu
Les différentiations d’ordre créationnel
Genèse 1.27 : Dieu créa les hommes pour qu’ils soient son image, oui, il les créa pour qu’ils soient l’image de Dieu. Il les créa homme et femme.
1 Corinthiens 11. 11 Toutefois, dans l’ordre établi par le Seigneur, la femme n’existe pas sans l’homme, et l’homme n’existe pas sans la femme, 12 car si la femme a été tirée de l’homme, celui-ci, à son tour, naît de la femme et, finalement, tous deux doivent leur vie à Dieu.
Oui, contrairement à l’esprit de notre époque qui nivelle tout, Dieu a voulu la différentiation des sexes pour l’harmonie autant des femmes que des hommes ! C’est ma ferme conviction !
Personne n’interdit à son garçonnet à jouer à la poupée ou à sa fillette de pousser un petit camion, ce sont des clichés. Mais ce n’est pas sexiste que de prétendre que, s’ils ont une large palette de sensibilités, compétences et d’activités communes, hommes et femmes sont, de par leur création, complémentaires et non interchangeables !
Leur épanouissement n’est pas dans l’uniformisation, mais en la mutualisation de leurs richesses respectives !
Il en est de même dans l’Église ! Peut-être y reviendrons-nous ultérieurement ?
Pour l’instant, signalons une autre différentiation décrétée par notre Dieu :
La différentiation entre les élus et les réprouvés
Nous avons établi que Dieu ne fait pas de favoritisme quant à l’accueil des pécheurs repentants. Mais affirmons clairement qu’il distingue radicalement les rachetés, entrés par la porte étroite de ceux qui auront refusé de le faire. C’est normal, si le Seigneur ne voulait pas transformer son ciel en enfer ! Textes.
Jean 1.11 : Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli. 12 Certains pourtant l’ont accueilli ; ils ont cru en lui. À tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu.
Luc 13. 24 : Faites tous vos efforts pour entrer par la porte étroite, car nombreux sont ceux qui chercheront à entrer et n’y parviendront pas. 25 Dès que le maître de la maison se sera levé et qu’il aura fermé la porte à clé, si vous êtes restés dehors, vous aurez beau frapper à la porte en suppliant : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! » il vous répondra : « Je ne sais pas d’où vous venez. » 26 Alors vous direz : « Mais nous étions à table avec toi, nous avons mangé et bu sous tes yeux. Tu as enseigné dans nos rues… » 27 Il vous répondra : « Je vous le répète, je ne sais pas d’où vous venez. Allez-vous-en, vous qui commettez le mal. » 28 C’est là qu’il y aura des pleurs et d’amers regrets, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, tandis que vous-mêmes vous en serez exclus. 29 Des hommes viendront de l’Orient et de l’Occident, du Nord et du Midi, et prendront place à table dans le royaume de Dieu. 30 Alors, certains de ceux qui sont maintenant les derniers seront les premiers ; et certains de ceux qui sont maintenant les premiers seront les derniers.
1 Jean 3.10 : C’est ainsi que se manifeste la différence entre les enfants de Dieu et les enfants du diable : celui qui ne fait pas ce qui est juste n’appartient pas à Dieu, pas plus que celui qui n’aime pas son frère.
Eh oui, voilà une sain(t)e discrimination divine, à ne pas prendre à la légère, pas du tout en contradiction avec l’amour de Dieu, car l’amour, le vrai, s’offre à tous les hommes, mais a aussi son côté exclusif, discriminatoire d’une certaine manière !
Choquant ? Quand j’ai choisi ma bien-aimée, j’ai fermé la porte amoureuse de mon cœur à toutes les autres femmes ! Quand le Seigneur a spécifié comment faire partie de son Épouse, il est évident qu’il ferme son cœur… « amoureux » à tous ceux qui refusent cette élection !
Mais attention, il est tendance aujourd’hui de contester que « Dieu déteste le péché, mais qu’il aime le pécheur », en alléguant que Dieu n’aime que le pécheur repentant, car le péché des rebelles lui est en horreur !
Il y a du vrai en cela, dans la mesure où seul celui-là jouira réellement et éternellement de cet amour ! Mais en attendant cette repentance, quels trésors d’amour et de patience notre Seigneur ne déploie-t-il pas pour attirer le pécheur à lui comme un fils ou une fille prodigue et pour séduire son cœur !
Eh bien, merci cher lecteur du calendrier, ta remarque nous aura conduits dans des réflexions précieuses, j’en suis le premier enrichi, et je loue le Seigneur pour son extraordinaire amour aux multiples facettes !
Claude
Oui, questions troublantes qui méritent d’être posées. Par ton correspondant.
Merci Claude ! J’ai un gendre qui vient d’Afrique du Sud. Il nous a conduits en 2017 à Johannesburg au musée de l’apartheid. Un musée qui a deux entrées : L’entrée pour «whites only » et l’entrée pour non blancs. C’est bien sûr dans un but pédagogique, Pour qu’on comprenne « en vécu » cette époque de discrimination. Ouf qu’à la porte du ciel (dont Saint-Pierre ne sera pas le gardien !) il n’y a qu’une entrée, la même pour tous. Merci Seigneur d’être le Bon Berger, la Porte des brebis ! Tu l’as bien dit dans ton article, et encore bon anniversaire ! Rien à voir, mais ça tombe aujourd’hui ! Frangin.