Hébreux 4.15 : Jésus, tenté en TOUT comme nous !

Mais comment Jésus, Dieu saint, a-t-il pu connaître toutes nos tentations ?
Les plus viles y compris ??

 

Hébreux 4.15 : Nous n’avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de se sentir touché par nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché.

En tous points !! Cela semble incontestable (et ce l’est !) Avant d’essayer de mieux comprendre, laissons-nous émerveiller : Que ce verset est bienfaisant ! En Jésus, nous avons à la fois Dieu si proche de nous dans son incarnation et son amour, et l’Homme parfait tellement éloigné de ce que nous sommes à cause de notre péché. C’est ainsi qu’il a pu vaincre le péché pour chacun de nous, cela ne nous pousse-t-il pas à l’adorer de tout notre cœur ?

Mais la question se pose quand-même :

Comment Jésus a-t-il pu être tenté, alors qu’il n’y a rien de mauvais en lui ?

En sondant les mystères de Dieu, il nous faut être humbles et modérés :

La réalité divine dépassera toujours les faibles représentations que nous nous en faisons.

Néanmoins, je ne pense pas franchir les limites de ce que la Parole nous permet de dire en suggérant deux réponses complémentaires qui nous aident à nous faire une petite idée de la chose…

 1. L’origine de la tentation

Remarquez que, dans une certaine mesure, la question se pose aussi pour Adam et Ève avant la chute. Là aussi, on pourrait se demander : comment ont-ils pu être tentés, puisqu’ils étaient encore sans péché ?

C’est que, dans les deux cas, la tentation venait de l’extérieur, du diable, l’ennemi de Dieu. Mais elle n’avait pas le soutien de l’intérieur, du côté du cœur.

Pour Adam et Ève, les choses ont malheureusement changé, hélas pour nous qui sommes tentés par le diable et par notre cœur perverti.
Christ, lui, a été le grand vainqueur sur la tentation qui n’a jamais eu de base dans son cœur. Ainsi, il nous a acquis la victoire sur la tentation et le péché à nous aussi, mais uniquement en union avec lui, attachés à lui comme le sarment au cep !

2. La nature de la tentation

Il y a un autre aspect à considérer, complémentaire au premier. Quand nous lisons que Jésus a été tenté comme nous en toutes choses, nous imaginons-nous Jésus se débattre comme nous contre la porno, essayer de vaincre la rancune ou la jalousie dans son cœur etc. ? Il me semble que là, nous ferions une énorme confusion : celle d’appeler tentation ce qui en fait n’est rien d’autre que le péché déjà accompli, même s’il ne s’est pas encore traduit en actes.

Nous confondons mauvaises pensées pécheresses et tentations.

Paul écrit   Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos œuvres mauvaises, …Colossiens 1:21
Il est clair que Jésus n’a jamais été ennemi de Dieu par ses pensées, nous l’avons attesté au 1^e point.

3.  Alors, que sont ces tentations que le Christ a connues comme nous ?

Le comprendre nous aidera à distinguer en nous ce qui est du domaine de la tentation et ce qui est péché. Je verrais deux aspects :

Obtenir la satisfaction de ses besoins naturels d’une manière humaine

Dieu a doté sa créature humaine de besoins naturels qui, comme le terme le dit, sont sains en eux-mêmes. (s’alimenter, être en sécurité, aimer, se développer etc. Voir l’échelle de Maslow.) Le Fils de Dieu se faisant homme a été lui aussi tributaire de ces besoins. Il a eu faim, a été fatigué, s’est senti terriblement seul, pour ne citer que quelques-uns. En examinant l’exemple des 3 tentations de Jésus au désert, et celui d’Adam et Ève en Eden, j’aimerais suggérer ceci :

La tentation consiste souvent à vouloir satisfaire des besoins légitimes d’une manière contraire à la volonté de Dieu.

Adam et Ève y ont cédé, Jésus non ! Mais il y a un aspect plus fort, qui transcende les besoins humains…

Éviter le chemin de la croix

Nous le trouvons très clairement dans la suite de notre texte même :

Hébreux 5. 7 : Pendant sa vie terrestre, Christ a présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé à cause de sa piété. 8 Ainsi, bien qu’étant Fils, il a appris l’obéissance par ce qu’il a souffert. 9 Et parfaitement qualifié, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel, 10 car Dieu l’a déclaré grand-prêtre à la manière de Melchisédek.

Le chemin de la croix n’était pas une partie de plaisir pour notre Seigneur, loin de là ! Non seulement il allait connaître les souffrances physiques horribles de la crucifixion, mais bien plus, celles du fardeau écrasant du poids de toute la fange et de toute la puanteur de nos péchés, les vôtres et les miens !
Cela épouvantait l’homme parfait Jésus au point que sa sueur s’en voyait transformée en grumeaux de sang dans le jardin de Gethsémané (voir Matthieu 26.36 à 46 et Luc 22.43, 44)

Auparavant, Jésus a été constamment confronté à de telles tentations, mais il les identifiait et repoussait immédiatement. Ainsi, en Matthieu 22.17, il a vu clairement ce piège de le pousser à s’écarter dans sa mission dans la question des religieux au sujet de l’impôt à payer à César :

Matthieu 22.17 : Dis-nous donc ce qu’il t’en semble : est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? 18 Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit : Pourquoi me tentez-vous, hypocrites ? 

4. Les tentations de Jésus et les nôtres

Si nous mettons à part nos pensées corrompues qui nous poussent à faire le mal et que nous reconnaissons comme étant non des tentations à proprement parler, mais des péchés, que sont nos tentations ?

Ne sont-elles pas du même ordre que celles du Christ ? C’est-à-dire :
– des tentations à obtenir la satisfaction de nos besoins naturels par nous-mêmes, en nous appuyant sur notre sagesse, notre savoir-faire, notre expérience ? Après tout, nous ne sommes pas des incapables, ou bien ??
– des tentations à chercher un moyen plus facile pour accomplir notre mandat de disciples, témoins du Christ, c’est-à-dire quelques secrets pour nous éviter de devoir porter cette hideuse croix, de préserver notre honneur et notre acceptation par les autres ?

Comme pour notre Maître, céder à ces tentations, si cela nous éviterait bien les souffrances de la croix, cela nous priverait vraiment de l’accomplissement de notre mission et de notre couronne de vainqueurs !

Mais contrairement à notre Seigneur qui n’a jamais cédé un pouce de terrain au tentateur, nous, nous y cédons bien souvent, trop souvent pour des enfants de Dieu nés de nouveau !  Et nous aurons toujours besoin de la grâce de Dieu qui pardonne et purifie ces cœurs obtus, et qui leur permet de croire envers et contre tout que Christ est vainqueur, et que sa victoire est aussi la nôtre !
Consolons-nous donc par cette parole de l’apôtre Paul :

1 Corinthiens 10:13 : Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter.

Amen !!

Compléments

Jésus aurait-il pu pécher ?   (article d’Évangile 21) 

Avez-vous lu ?  

• Éphésiens 2.1, 5 : On ne lance pas une corde à un mort ?

(I n f o :  J’ai été rendu attentif au fait que mon article sur l’homme dans le puits pouvait laisser entendre qu’il y a quand-même une part qui vient de l’homme dans le salut, en ne prenant pas assez en compte que l’homme pécheur n’a de lui-même aucun désir de sortir du puits du péché ! Pour enlever cette ambiguïté, j’ai bien remanié la conclusion de l’article !) 

• Hébreux 4.12 : Est-ce que la Parole sépare l’âme et l’esprit ? (C.S)
• Qu’arrive-t-il à ceux qui n’entendent jamais l’Évangile ? (article d’Évangile 21)

 I n f o  :  J’ai dû renoncer à la ressource annoncée.
Mais, alors que je n’envisageais pas d’article pour cette semaine, la préparation de notre étude biblique que nous poursuivons dans Hébreux a quand-même généré ce petit article-ci. 🙂

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