1 Timothée 1.19,20 : Combats le bon combat 19 en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l’ont rejetée, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi. 20 C’est le cas d’Hyménée et d’Alexandre, que j’ai livrés à Satan afin qu’ils apprennent à ne plus blasphémer.
Ce passage m’a été cité pour démontrer l’apostasie définitive de chrétiens.
En fait, non ! Et pour plusieurs raisons :
D’abord, il n’est pas certain qu’Hyménée et Alexandre aient bien été de véritables enfants de Dieu. Ils semblent avoir eu un enseignement déviant, et s’ils ont fait naufrage par rapport à la foi, cela désigne avant tout la foi en question en tant que saine doctrine. Mais, faute de preuve, on peut laisser ouverte la possibilité que ces deux hommes aient à un moment donné fait preuve de la foi qui sauve qui aurait fait d’eux des enfants de Dieu. (voir la citation ci-dessous).
Quelle qu’ait été leur situation réelle, l’apôtre Paul s’était vu contraint à… les livrer à Satan ! Pour qu’ils soient damnés ? Deux fois non !
– d’abord, parce que cela supposerait que Satan soit le Seigneur de l’enfer, lui, qui sera le premier à y être jeté !
– ensuite parce que notre texte nous dit sans ambiguïté qu’il s’agissait d’une mesure de discipline salutaire du Saint-Esprit, afin que ces deux chrétiens apprennent à ne plus blasphémer !
Pour aller un peu plus loin, voici un commentaire de Levangile.com. et un autre de Bibleenligne.com. (Ils rejoignent tout à fait ce qu’on trouve dans l’Encyclopédie des Difficultés bibliques.)
Grec : « Afin qu’ils soient châtiés pour ne plus blasphémer » (voir sur Alexandre 2 Timothée 4.14 ; et sur Hyménée 2 Timothée 2.17).
Livrer à Satan est une expression déjà employée par l’apôtre Paul (1 Corinthiens 5.5, note) et qui signifie excommunier, bannir du corps de l’Église. Il applique cette mesure de rigueur, soit afin que ces faux docteurs ne répandent pas leur poison parmi les fidèles, soit dans l’espoir de les ramener, en réveillant en eux le sentiment de leur chute.
Dans l’un et l’autre cas, c’était mettre un terme à leur action nuisible sur l’Église. Cette action, l’apôtre la désigne comme blasphématoire, soit que ces hommes parlassent mal de la saine doctrine, soit que leurs principes continssent véritablement des blasphèmes contre Dieu. Levangile.com
Et le commentaire de Bibleenligne.com :
Un lecteur m’écrit : Mais alors qu’est ce que signifie être « livré à Satan » si ce n’est être discipliné par les circonstances pour revenir à la foi. La référence de cette expression dans Corinthiens dit explicitement « pour le salut de l’âme ».
Effectivement, nous trouvons ans 1 Corinthiens 5.5 : qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus. Pas facile, mais cela ne peut pas renverser tout ce que nous avons déjà établi. Il ne s’agit pas ici d’une apostasie d’un faux chrétien, mais d’une grave faute morale d’un véritable enfant de Dieu. Or, je sais que là, nous sommes d’accord : la vie éternelle n’est jamais en jeu pour nos fautes et manquements, sinon nous aurions le salut par les œuvres et le comportement. La seule chose que je pense que ce texte nous permette de dire avec certitude, c’est que Paul, par sa mesure de discipline (d’exclusion de l’église, probablement), ne visait pas la damnation, mais la repentance du coupable et sa réintégration, ce qui semble avoir eu lieu, d’après 2 Corinthiens 2.4 à 10. Tu sais, « afin que l’esprit soit sauvé » me semble avoir ici un tout autre sens que celui du salut éternel. Je dirais : « afin que l’esprit soit sauvé du terrible piège du péché dans lequel il est tombé et qu’il revienne à son bon sens spirituel ! » On a d’autres exemples bibliques dans ce sens. Voir aussi le commentaire de Levangile.com.