« Avant j’étais focalisée sur la mort du vieil homme et sur comment faire pour que l’homme naturel meure et ne se manifeste pas, mais maintenant je recherche la vie de Christ en moi par le Saint-Esprit. »
C’est ce témoignage qui rend compte du changement le plus visible dans la vie de Yolande que je connais depuis l’enfance. Elle raconte son parcours de vie en trois étapes :
Jésus, mon Sauveur !
Je suis née dans une famille protestante luthérienne en Alsace Bossue.
Ma mère et mes grands-parents étaient paysans, et mon père travaillait à l’extérieur. Ma mère s’est convertie à Jésus-Christ quand j’avais 4 ans. Un dimanche, à l’âge de 8 ans et demi, elle m’a lu le livre La chenille qui se transforme en papillon, qui se termine par l’histoire de la conversion de l’apôtre Paul. C’est à ce moment que j’ai donné mon cœur d’enfant à Jésus, et depuis, j’ai toujours voulu suivre Jésus, sans comprendre tout de suite ce que signifie qu’il est Seigneur..
J’ai pu participer à 3 colos chrétiennes où j’ai pu mieux le connaître. Ma mère m’a offert ma première Bible à 10 ans. J’avoue que je ne la lisais pas vraiment.
Cependant, je participais à des réunions (cultes, études bibliques…) À cette époque, il n’y avait pas beaucoup de chrétiens évangéliques dans notre région. On se réunissait dans les maisons, et une fois par mois dans une salle de restaurant pour une grande « conférence d’édification ».
Ces rencontres m’ont permis de progresser dans la connaissance de Dieu, et cela m’a amenée à demander le baptême. L’année de mes 16 ans, je me suis donc fait baptiser dans une rivière du Nord de l’Alsace.
Plus tard, le Seigneur m’a montré la voie à suivre pour mes études et m’a fait comprendre que je devais être patiente (Jacques 5.7-8). J’ai alors fait des études d’infirmière à Strasbourg.
Vue de l’extérieur, ma vie pouvait faire penser à celle d’une chrétienne sans problèmes, observant scrupuleusement le code de vie spirituelle qu’on m’avait enseigné, et voulant sincèrement plaire à Dieu… On m’avait enseigné que l’homme est pécheur, donc séparé de Dieu, mais je ne savais pas ce que ça entraînait dans ma vie et j’essayais de vivre la vie chrétienne par mes propres forces.
À 20 ans, c’est la crise spirituelle, ça n’allait pas ! Mais Dieu a dirigé pour qu’une rencontre du groupe de jeunes, lors du weekend du 31 mai -1er juin soit décisive pour le restant de ma vie…
Jésus, mon Seigneur !
C’est avec la troisième strophe du cantique « Attaché à la croix pour moi » que j’ai vraiment réalisé mon état de pécheresse. C’est là que la mort de Jésus sur la croix a pris tout son sens pour moi et j’ai demandé pardon à Dieu de l’avoir offensé.
Le lendemain, j’ai entendu pour la première fois le message sur l’importance que Jésus soit vraiment mon Seigneur. Actes 10.36 m’a parlé : « Jésus est le Seigneur de tous ». Suite à cela, Christ est devenu réellement mon maître, ce qui a provoqué un grand changement dans ma vie.
Maintenant je voulais soumettre ma vie présente et mon avenir au Seigneur Jésus, et ne plus en faire à ma tête. Il y a eu des ratés, mais le Seigneur est fidèle et il a su me conduire pour que j’apprenne à dépendre de lui.
Petit à petit, j’ai compris que Jésus a payé le prix du rachat pour chaque être humain en donnant sa vie à la croix et en versant son sang. J’ai réalisé que l’on est sauvé en acceptant par la foi l’œuvre accomplie par Jésus, et qu’ainsi il devient notre Sauveur et Seigneur. C’est tellement merveilleux de savoir que Jésus a payé pour mon rachat (Colossiens 1.12-14, Matthieu 20.28, 1 Timothée 2.6, Tite 2.14, 1 Pierre 1.18-19) et ma rédemption ! (1 Corinthiens 1.30, Éphésiens 1.7 ,Esaïe 43.1-4, 59.20).
J’ai travaillé à l’hôpital de Strasbourg. Et à 27 ans, je suis retournée vivre chez mes parents pour aider à la ferme pendant le temps libre que me laissait l’exercice de mon métier d’infirmière. C’était tout sauf évident de revenir vivre avec mes parents, ma grand-mère et ma sœur à cet âge ! Ainsi, à 30 ans je suis tombée en dépression, car ma mère refusait de me laisser partir de la maison.
Je n’ai pas réussi à gérer cette situation, mais le Seigneur m’a prise par la main pour m’aider à me relever. J’ai réalisé que la patience est un fruit de l’Esprit (Galates 5.22). Le Seigneur m’a donné alors une attente paisible.
En 1988, à 33 ans, je participe à un camp à Elsigbach organisé en Suisse par le missionnaire Charles Eggen, et j’y ai rencontré Tino, mon futur mari (Proverbes 10.28). Ma vie a continué comme avant, mais… un an après, j’ai reçu une lettre de Tino et nous nous sommes fiancés le 12 novembre 1989. Quitter l’Alsace n’était pas facile mais j’ai été encouragée par ces versets :
« Considère maintenant que l’Éternel t’a choisi pour que tu bâtisses une maison qui serve de sanctuaire, sanctifie-toi et agis. David dit à Salomon son fils, Fortifie-toi et prends courage et agis, ne crains point et ne t’effraie point car l’Éternel mon Dieu sera avec toi, il ne te délaissera point, il ne t’abandonnera point jusqu’à ce que tout l’ouvrage pour le service de la maison de l’Éternel soit achevé » (1 Chroniques 28.10 et 20).
J’ai compris que j’étais appelée à participer à la construction de la maison de Dieu à Épinal ! Alors j’étais en paix, et j’ai accepté de venir dans les Vosges.
Le 19 mai 1990 a lieu notre mariage. Ecclésiaste 3.11 et Psaume 25.10. Tino avait 33 ans et moi 35. J’ai suivi mon mari à Thaon-les-Vosges et j’ai trouvé du travail à la maison de retraite de Charmes. Nous avons eu 4 beaux enfants, tous par césarienne, alors que j’avais entre 36 et 43 ans. J’avais alors peu de temps pour moi et quand Justine (la benjamine) avait 3 ans j’ai fait un burnout familial pendant plusieurs années. Je voulais fuir la situation et j’avais des problèmes de sommeil parce que c’était trop dur. Heureusement, la lecture du livre Le Libérateur de Neil Anderson m’a aidée à m’en sortir ainsi que Romains 8.11. C’est la vie de Christ en moi qui a été ma force.
J’ai traversé une nouvelle période difficile, en 2013, quand ma deuxième fille (16 ans) s’est détournée du Seigneur et a fréquenté un garçon de sa classe. Elle s’était pourtant fait baptiser quelques mois auparavant. Cela m’a vraiment troublée. J’ai fait appel à une psychologue chrétienne qui m’a aidée à mettre des mots sur la situation. Puis une amie chrétienne d’Alsace m’a été d’une réelle aide spirituelle.
J’ai exercé en tant qu’assistante maternelle pendant 8 ans jusqu’à ce que nous accueillions ma sœur handicapée (léger autisme) Arlette dans notre foyer, suite au départ de notre mère pour la patrie céleste en août 2014. Il a fallu un temps d’adaptation, de la sagesse, de la patience pour gérer cette nouvelle situation. Ce n’était pas facile, surtout pour mon mari et pour les enfants, mais le Seigneur nous est venu en aide et nous aide encore aujourd’hui !
Mais je devais encore faire une découverte capitale, qui allait impacter une nouvelle fois ma vie de façon radicale…
Jésus, ma vie !
J’ai lu le livre L’éveil à la grâce de Charles Swindoll, et cela m’a ouvert les yeux sur mon légalisme, car j’avais été instruite plus ou moins dans cette voie sans le savoir.
J’ai longtemps voulu plaire à Dieu en suivant différentes règles, je lisais surtout les épîtres pour savoir quelle est la direction à prendre et pour avoir des choses concrètes à faire. J’ai réalisé que Christ a tout accompli en donnant sa vie à la croix pour moi, c’est lui qui vit sa vie en moi (Ga 2. 20) et produit le fruit de l’Esprit (Galates 5.22-23).
Avant j’étais focalisée sur la mort du vieil homme et sur comment faire pour que l’homme naturel meure et ne se manifeste pas, mais maintenant je recherche la vie de Christ en moi par le Saint-Esprit.
Avant, je lisais la Bible pour connaître ce que Dieu attendait de moi, comment il voulait me conduire et maintenant je la lis pour connaître la personne de Dieu (Père, Fils, Saint-Esprit) et connaître son plan/dessein en général.
Auparavant, mes prières étaient surtout des demandes, maintenant je prie pour être en communion avec Dieu et pour qu’il produise le fruit de l’Esprit en moi. Je prie également pour combattre le bon combat de la foi (Colossiens 2.12-15) et revêtir Christ (Galates 3.27 et Ephésiens 4.21-24) et les armes de Dieu (Ephésiens 6.11-18). Le livre Le combat spirituel d’Emmanuel Maennlein m’a éclairée à ce sujet.
J’ai dû être opérée du cœur fin novembre 2017, et à ce moment-là je voulais être prête à rencontrer mon Seigneur. Il m’a donné une grande paix durant cette période (Esaïe 41.10) , malgré une grande faiblesse. Beaucoup de frères et sœurs ont prié pour moi et maintenant j’ai retrouvé une énergie nouvelle, c’est une grâce !
Différents ennuis de santé, dont certains handicapants, m’ont poussée à faire régulièrement le point et rechercher la face du Seigneur plus intensément afin de rester dans la paix (Philippiens 4.6-7, 1 Pierre 5.6-7). Je priais pour que tout péché, obstacle soit enlevé entre mon Père céleste et moi et que je sois prête à paraître en sa présence, soit qu’il me reprenne à lui ou qu’il revienne chercher les siens pour être auprès de lui.
Le chant « En Jésus seul est mon espoir », qui exalte ces vérités précieuses, est devenu mon leitmotiv pour persévérer jusqu’au bout, c’est mon plus cher souhait !
Yolande FIORINI née LOEW
Note :
Si quelqu’un s’étonne du sous-titre « Jésus, mon Sauveur », en constatant que Yolande voulait suivre Jésus dès le début, disons qu’on ne peut prendre Jésus comme Sauveur sans avoir une telle attitude ! Ce sont de fausses conversions, celles où la vie n’en est pas impactée vers l’obéissance !
De même, on observe que la perception du Christ comme celui qui rachète et qui sauve s’est développée chez Yolande dans la période intitulée « Jésus, mon Seigneur ! ». Eh oui, n’en est-il pas ainsi dans chacune de nos vies : nous allons de découverte en découverte de notre Sauveur et Maître !
Moi-même, c’est d’ailleurs le dialogue récent avec Yolande qui m’a fait m’interroger pour la 1e fois sur la différence entre rachat et rédemption. Voir l’article L’enfer est-il le paiement des péchés des perdus ?, complété il y a quelques jours, suite à deux commentaires intéressants.
Un autre témoignage saisissant
Et voici le témoignage, déjà plus ancien, de la maman de Yolande, ma cousine Jeanne LOEW :
Suivre Christ, c’est le plus beau chemin !
Vous trouverez encore d’autres témoignages dans la rubrique « Témoignages ».
Mes 2 livres de témoignages sont d’ailleurs toujours disponibles !
Je ne ferai plus d’autres livres, mais je vous invite à m’envoyer votre témoignage à vous ! En le mettant sur le blog, il sera facile pour vous de le diffuser à vos amis au moyen du bouton Partager qui se trouve sous chaque article !
Merci Yolande. Témoignage clair et bienfaisant. J’ai connu le même milieu chrétien que toi. Il y avait parfois certaines rigidités de ma part. Je me souviens de deux ou trois de ces occurrences. Je le regrette et ai obtenu le pardon.
Mais globalement, j’ai un bon souvenir de cette époque. Les mêmes frères rigides sur tel ou tel détail de comportement, nous attachaient au Seigneur, lors de leurs messages. J’ai entendu récemment de l’un d’eux qu’il rendait des visites à l’hôpital. Et plus d’un mourant a encore trouvé la porte de la grâce ! A cette époque des débuts et de la consolidation de l’église, On évangélisait avec joie, on cultivait la communion fraternelle et Christ nous devenait cher., comme Sauveur et Seigneur. De plus, la fréquentation d’autres chrétiens rétablissait un certain équilibre.
Il est vrai que certains d’entre nous pouvaient juger d’autres chrétiens selon des critères visibles et mesurables, ce qui n’est pas bon. Du coup, notre milieu chrétien était aussi catalogué selon ces critères. On s’isolait et du coup, on était isolé par d’autres comme étant isolationniste ! Cercle vicieux !
Je dois apprendre à ne pas « évaluer » des chrétiens selon leur réputation : légaliste, laxiste, libéral, charismatique, et plus récemment, complotiste… mais oser la communion avec eux sur la base de ce qui nous unit. On ne risque qu’une chose : être étonné et enrichi par ce frère ou cette sœur. qui fréquente une autre église, d’une autre sensibilité.
Accueillons le frère « étroit « comme nous accueillons le frère « large ». Ils sont précieux tous les deux. C’est d’ailleurs ce que tu fais, chère Yolande. Tout récemment., à deux reprises, tu as montré que tu ne snobais personne. Tu n’as pas renié tes anciens amis. Tu n’isoles pas ceux qui s’isolent. Moi je dis : chapeau et gloire à Dieu ! Poursuis cette route avec joie. Tu tiens le bon bout… ma petite cousine !
Je reconnais bien la sensibilité de mon frangin (selon la chair, avant de l’être selon l’Esprit ! :-)) Méfions-nous en effet d’un regard réducteur sur les autres ! Et le légalisme n’est pas propre à un camp, il est inhérent au cœur humain, le mien aussi !
Ceci dit, tout en acquiesçant à tout ce que tu dis, ne minimisons pas non plus le carcan qui était imposé à l’assemblée et qui était vraiment source de souffrances, puis de scissions. Mais ce qui est beau, c’est qu’au fil des années qui ont suivi, nous avons pu, par la grâce de Dieu, vivre de beaux changements de mentalité et de belles restaurations de relations !
Quel témoignage profond et saisissant !
Oui, en Christ nous avons la vie, cette vie qui veut se manifester en nous et qui rend notre cheminement vers la sainteté possible !
C’est beau de voir comme le Seigneur continue à œuvrer dans les cœurs, et révéler toujours un peu plus sa personne afin de nous faire avancer avec lui 😃
Merci Yolande pour ce témoignage de vérité ! J’ai récemment découvert un nouveau mot « ultracrépidarianisme » qui est le fait de parler avec assurance de choses que nous ne connaissons pas ! Le philosophe et physicien Etienne Klein utilise ce terme pour parler des scientifiques qui souffre de ce mal.
Je me rends compte qu’il en est souvent de même dans les parcours de vie des chrétiens. La révélation de la personne de Christ est assez progressive, souvent lente et pourtant nous pouvons afficher une assurance, une attitude qui laisserait croire que notre connaissance de Christ est aboutie…En fait ce n’est pas tant la connaissance de Christ que la révélation de sa personne qui est essentielle.. C’est assez différent, dans le cas de la connaissance nos efforts se portent à l’exploration avec l’espérance de trouver le trésor, Christ. Dans le cas de la révélation il en est autrement, Dieu est à l’initiative, il éclaire lui-même les yeux de nos cœurs comme il veut, où il le veut, quand il le veut. Seigneur disait Moïse : Fait-moi ta ta gloire… C’est aussi ma prière et à la question « Que veux-tu que je fasse » ? La réponse est peut-être : RIEN ?!