Hébreux 5.6 : Jésus, grand prêtre dans la ligne de Melchisédek

Que signifie vraiment ce titre énigmatique de notre Seigneur Jésus ?

Qui était Melchisédek ?

En fait, nous ne savons pas beaucoup du Melchisédek historique, mais pour autant, il n’en est pas plus mystérieux que d’autres dont on sait encore moins (comme par exemple un autre type de Christ, Hénoc)…

L’auteur de la lettre aux Hébreux a été imprégné de la leçon du psaume 110, qui montre que le Roi-Messie sera prêtre dans la ligne de Melchisédek.
Puis il est remonté à l’évocation historique de ce personnage énigmatique, en Genèse 14. C’est au moment où Abram revenait victorieux d’une bataille que Melchisédek apparaît devant lui :

Genèse 14.18 à 20 :  Melchisédek, roi de Salem, qui était prêtre du Dieu très-haut, apporta du pain et du vin. Il bénit Abram en ces termes : Que le Dieu très-haut qui a formé le ciel et la terre bénisse Abram, et béni soit le Dieu très-haut qui t’a donné la victoire sur tes ennemis ! Et Abram lui donna le dixième de tout le butin.

C’est en se basant sur ce récit qu’il le dépeint au chapitre 7 de sa lettre. Il note ceci :
– son nom signifie « roi de justice » (v 2)
– il est roi de Salem, ce qui veut dire « paix » (v2)
– on ne sait absolument rien de sa généalogie ou de son état civil. (v3)
– il est d’un rang éminemment supérieur à celui de Lévi (encore « dans les reins de son ancêtre Abram (v4 à 10)

Que conclure ?
  1. Affirmons d’emblée que l’auteur avait en vue de nous instruire au sujet de Christ et non de cet homme sympathique ! Ça change tout !
  2. Attention à la version biblique utilisée :
    Segond est le seul à dire que Melchisédek n’avait pas de parents ou qu’il ne serait ni né ni mort. Les autres rendent bien l’idée que l’auteur saisit juste le fait que l’on ne sait rien des origines de Melchisédek pour en faire une image de l’éternité du Christ.
  3. Melchisédék était un homme réel, et non pas une apparition !
    – quand l’ange de l’Éternel se manifestait dans l’AT, c’était clairement dit ! La Bible n’encourage pas les petits jeux de devinettes !
    – un être non humain n’aurait pas été une figure de Christ, qui s’est fait homme pour devenir notre Sauveur.
  4. Le texte ne fait pas de Melchisédek un pré Sauveur aux vertus absolues de Christ ! Quelles qu’aient été ses qualités, Melchisédek n’était ni roi de justice ni un roi de paix. Il s’appelait Melchisédek (roi de justice) comme moi je m’appelle Claude sans claudiquer (actuellement ! 😊) Il était roi de la ville de Salem (paix), on peut le supposer paisible, mais sans preuve ! Il était éminent et bénissant et grand prêtre !
  5. En conséquence, l’auteur d’Hébreux se sert juste de ces caractéristiques piochées dans la Genèse pour dire qu’ainsi il voit dans cet homme une préfiguration de Christ et de son ministère.
    Il n’introduit donc pas une lignée de prêtres « Melchisédekiens » supérieure aux Lévites, mais c’est Jésus qui est le seul de cette lignée, c’est lui qu’il dépeint comme supérieur à Levi et à Aaron ! C’est lui qu’il voit éternel, pas Melchisédek !
  6. La leçon essentielle que l’auteur tire à 3 reprises (5.6, 5.10 et 6.20) du psaume 110, c’est que Jésus est en même temps roi et sacrificateur comme Melchisédek l’a été. Selon ce psaume, Dieu institue le Messie, celui qui a autorité sur toutes choses, en tant que « prêtre pour toujours, dans la ligne de Melchisédek ».

Jésus est roi et sacrificateur !

Je confesse que moi, je me serais plus ou moins arrêté là dans cette étude !
Mais l’essentiel aurait manqué ! C’est Mario MASSICOTTE qui m’a ouvert une perspective bien plus profonde en  Que signifie l’ordre de Melchisédek dont parle Hébreux 5.6 ?

Je vous recommande vivement de suivre cette vidéo, dont je ne fais que résumer (et compléter par des versets) l’apport dans la partie qui suit.

Jésus, roi et sacrificateur, quelle importance ?

Par sa descendance humaine, Jésus descendait de la tribu de Juda, conformément aux prophéties.

Psaume 78.67 à 72 : Il a rejeté la tente de Joseph, il n’a pas choisi la tribu d’Ephraïm, mais il a choisi la tribu de Juda, le mont Sion qu’il aimait. Il y a construit son sanctuaire, solide comme les hauteurs, comme la terre qu’il a établie pour toujours. Il a choisi David, son serviteur, et l’a fait sortir des bergeries;  il l’a pris derrière les brebis qui allaitent pour faire de lui le berger de Jacob, son peuple, d’Israël, son héritage. David les a dirigés avec un cœur intègre et les a guidés avec des mains habiles.

1 Chroniques 28.4 : L’Éternel, le Dieu d’Israël, m’a choisi dans toute la famille de mon père pour que je sois à toujours le roi d’Israël. Oui, il a choisi Juda pour chef, dans la tribu de Juda il a choisi la famille de mon père et, parmi les fils de mon père, c’est moi qu’il a voulu faire régner sur tout Israël.

Mais avons-nous réalisé que Jésus n’était nullement de la bonne tribu pour être sacrificateur, à savoir celle de Lévi ? En fait, à part Melchisédek, avant l’ordre lévitique restrictif, aucun roi n’a été sacrificateur, et aucun sacrificateur n’a été roi !

Donc, l’auteur de la lettre aux Hébreux démontre magistralement aux Juifs que s’il présente Jésus à la fois comme roi et sacrificateur, il y a un précédent biblique, Melchisédek, préfiguration du Christ ! Et non seulement cela, mais il leur montre que Christ est ainsi supérieur, à tout sacrificateur lévitique, puisque Abram, arrière-grand-père de Lévi, est béni par Melchisédek et lui paie sa dîme.

Hébreux 7.4 à 10 : Remarquez quel rang éminent occupait cet homme pour qu’Abraham, le patriarche, lui donne la dîme de son butin. 5 Certes, la Loi ordonne à ceux des lévites qui sont prêtres de prélever la dîme sur le peuple d’Israël, c’est-à-dire sur leurs frères, bien que ceux-ci soient, comme eux, des descendants d’Abraham. 6 Mais Melchisédek, qui ne figure pas parmi les descendants de Lévi, a reçu la dîme d’Abraham. En outre, il a invoqué la bénédiction de Dieu sur celui qui avait reçu les promesses divines. 7 Or, incontestablement, c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur. 8 De plus, dans le premier cas, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; dans le second, selon le témoignage de l’Ecriture, il s’agit de quelqu’un qui vit. 9 Enfin, concernant Lévi, qui continue à percevoir la dîme par l’intermédiaire de ses descendants on peut même dire qu’il l’a versée à Melchisédek en la personne d’Abraham. 10 En effet, puisqu’il n’était pas encore né, il était encore en puissance dans la personne de son ancêtre Abraham lorsque Melchisédek a rencontré celui-ci.

C’est donc cela l’ordre de Melchisédek du Messie ! Mais Mario Massicote montre encore quelque chose d’intéressant :

Lisons le récit du baptême de Jésus :

Matthieu 3.13 à 17 :  C’est à cette époque que parut Jésus. Il se rendit de la Galilée au Jourdain, auprès de Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean essaya de l’en dissuader. Il lui disait : C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! Jésus lui répondit : Accepte, pour le moment, qu’il en soit ainsi ! Car c’est de cette manière qu’il nous convient d’accomplir tout ce que Dieu demande. Là-dessus, Jean accepta de le baptiser. Aussitôt après avoir été baptisé, Jésus sortit de l’eau. Alors le ciel s’ouvrit pour lui et il vit l’Esprit de Dieu descendre sous la forme d’une colombe et venir sur lui. En même temps, une voix venant du ciel fit entendre ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qui fait toute ma joie.

Jean-Baptiste était le fils du prêtre sacrificateur Zacharie. Selon l’usage lévitique, le père aurait dû transférer cette charge de sacrificateur sur son fils.
Mais le ministère de Jean prend une direction toute différente : il sera celui qui ouvre la voie au Messie, ! De plus, quand celui-ci vient se faire baptiser par lui dans le Jourdain, il se passe un vrai transfert de sacrificature de cette famille lévite vers Jésus, « fils de David » ! Avec le témoignage puissant du Père de celui que Jean avait déjà appelé l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde !! (Jean 1.29) :  Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qui fait toute ma joie.

Le baptême de Jésus est donc un témoignage très fort du transfert de la sacrificature lévitique vers celle, bien supérieure, du Roi sacrificateur Jésus !

Louons Dieu pour cet amour incroyable qui a poussé le Roi des rois à devenir pour toujours le sacrifice parfait qui satisfait la justice de Dieu et apaise sa colère contre nous à cause de notre péché !

Mais, laissant maintenant de côté le cher Melchisédek,  j’aimerais encore prolonger la réflexion par un autre aspect de cette sacrificature du Messie :

Jésus, roi et sacrificateur pour toujours

Chaque enfant de Dieu a soumis sa vie au Seigneur Jésus, son Roi, et se réjouit de la grâce qui découle de son sacrifice sur la Croix. Mais j’avoue que j’ai tendance à faire, à tort l’amalgame entre ce sacrifice et le souverain sacrificateur qui le présente, comme s’il s’agissait d’un seul accomplissement du ministère salvateur de Jésus. Or, il n’en est rien…

Que dit l’auteur de l’épître aux Hébreux ?

Hébreux 7.24 à 26 : Mais Jésus, lui, parce qu’il demeure éternellement, possède le sacerdoce perpétuel. Voilà pourquoi il est en mesure de sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur auprès de Dieu. Jésus est donc bien le grand-prêtre qu’il nous fallait : il est saint, pleinement innocent, indemne de tout péché, séparé des pécheurs et il a été élevé plus haut que les cieux. 

Hébreux 8.1, 2 : Or, voici le point capital de ce que nous sommes en train de dire : nous avons bien un grand-prêtre comme celui-ci, qui siège dans le ciel à la droite du trône du Dieu suprême. Il y accomplit le service du grand-prêtre dans le sanctuaire, c’est-à-dire dans le véritable tabernacle, dressé non par des hommes, mais par le Seigneur.

Hébreux 9. 11, 12 : Or, le Christ est venu en tant que grand-prêtre pour nous procurer les biens qu’il nous a désormais acquis. Il a traversé un tabernacle plus grand et plus parfait que le sanctuaire terrestre, un tabernacle qui n’a pas été construit par des mains humaines, c’est-à-dire qui n’appartient pas à ce monde créé. 12 Il a pénétré une fois pour toutes dans le sanctuaire ; il y a offert, non le sang de boucs ou de veaux, mais son propre sang. Il nous a ainsi acquis un salut éternel. 

Hébreux 9.23 à 26 : Ces objets (du culte), qui représentaient des réalités célestes, devaient donc être purifiés de cette manière-là. Il fallait de même que les réalités célestes le soient, elles, par des sacrifices bien meilleurs. Car ce n’est pas dans un sanctuaire construit par des hommes, simple image du véritable, que le Christ est entré : c’est dans le ciel même, afin de se présenter maintenant devant Dieu pour nous. De plus, c’est chaque année que le grand-prêtre de l’ancienne alliance pénètre dans le sanctuaire avec du sang qui n’est pas le sien ; mais le Christ, lui, n’y est pas entré pour s’offrir plusieurs fois en sacrifice. Autrement, il aurait dû souffrir la mort à plusieurs reprises depuis le commencement du monde. Non, il est apparu une seule fois, à la fin des temps, pour ôter les péchés par son sacrifice.

Nous voyons dans ces textes que le ministère de souverain sacrificateur du Christ :
– s’exerce actuellement en notre faveur,
– s’exerce dans les cieux, auprès du Dieu trinitaire, à qui il présente continuellement l’efficacité de son sang versé.

Qu’est-ce que cela ajoute pour nous, par rapport à la Croix ?

C’est un mémorial puissant pour que nous restions conscients de la gravité de notre péché, et que ce n’est que grâce au sang versé par le Seigneur Jésus que nous avons accès au Dieu trois fois saint !  Dans deux domaines :

Chaque fois que nous nous approchons de Dieu dans la prière, débarrassons-nous de toute désinvolture : voyons Christ, présentant  à Dieu son sang versé, qui nous ouvre l’accès à sa présence !

Et dans la perspective de la mort, débarrassons-nous de toute crainte : regardons encore à Christ, présentant à Dieu le même sang versé, qui nous ouvre l’accès à son séjour éternel !

Puisque nous avons un tel souverain sacrificateur, approchons-nous !

Hébreux 4.14 à 16  : Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins.

Hébreux 10.19 à 21 : Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire  par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair, et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, 22 approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure.

Amen, n’est-ce pas ?             Claude

Pour ne pas alourdir cet article,  je mets ce complément à part : 

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